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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 116
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La coloration artificielle du marbre
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0132

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124

Isa coloration artificielle du marbre

On traite les marbres de différentes façons :
on les maltraite aussi de beaucoup d'autres.

Il faudrait du moins le croire en lisant les
confrères, qui, périodiquement, découvrent la
cuisine de l'industrie du marbre et annexent
à chaque usine des salles mystérieuses, labo-
ratoires secrets d'où les matières sortent
transformées par des procédés machiavé-
liques.

Une légère omission se glisse cependant
dans la plupart de ces découvertes sensa-
tionnelles : on oublie de dire que les imita-
tions d'un marbre, quelle que soit la matière
première employée, coûtent plus cher que
le marbre naturel imité, et ne sont, en défi-
nitive, jamais que du toc.

Les Annales techniques viennent de nous
apprendre de quelle façon il faut s'y pren-
dre pour transformer le plus morne calcaire
en un marbre riche et décoratif ; vous allez
voir que c'est bien simple, et si, dans votre
home, unecheminée ou quelque autre objet
en marbre vous déplaît, il vous suffira de le
faire passer par ce traitement. Après quoi,
vous irez vraisemblablement chez le mar-
brier voisin, lui demander de vous refournir
l'objet primitif; ne soyez cependant pas
étonné s'il refuse de vous acheter, à vil prix
même, ce que vous aurez embelli par le
procédé décrit; il ne vous donnera même pas
la valeur de la transformatoin.

La citation qui suit n'est donnée qu'à titre
documentaire, comme nous le fîmes déjà
pour les marbres artificiels et les procédés
de nettoyage des marbres naturels :

« Les marbres teintés naturellement de
couleurs vives sont en général fort chers;
par contre les marbres de couleurs neutres

et uniformes, blanc, gris ou jaunâtre, qui
sont d'un prix beaucoup moins élevé, fati-
guent souvent par leur monotonie. C'est ce
qui a donné l'idée de colorer artificiellement
des marbres ordinaires, de façon à les trans-
former en marbres de prix.

L'effet obtenu a été quelquefois des plus
remarquables. Il est évident qu'il ne s'agit
point de coloration superficielle, c'est-à-dire
de peinture ; ce qui fait la grande beauté de
la couleur dans le marbre, c'est que cette
couleur n'est pas seulement à la surface,
mais dans la masse de la pierre elle-
même.

A très peu d'exceptions près, les marbres
possèdent une certaine transparence, et la
lumière pénétrant dans une partie colorée,
leur donne de l'éclat et en rehausse beau-
coup l'effet. On se rend très bien compte de
cette transparence en examinant une plaque
de marbre mince à côté d'un bloc épais et on
comprend aussi pourquoi les imitations de
marbre, peintes sur papier, sur bois ou sur
plâtre ne font en général aucun effet. On
peut, dans le marbre naturel, voir pour ainsi
dire la couleur jusqu'à une certaine profon-
deur; il est donc nécessaire, quand on veut
colorer du marbre, d'appliquer la couleur de
telle façon qu'elle pénètre dans la masse.

Le marbre destiné à être coloré doit être
parfaitement propre et ne présenter surtout
aucune tache de graisse; il doit être dégrossi
et non poli : la surface polie et compacte
offre, en effet, une résistance trop considé-
rable à la pénétration de la couleur. La
pierre doit être placée dans une position
horizontale pour qu'on puisse mettre et lais-
ser pénétrer une certaine quantité de cou-
 
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