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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 105
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L' art moderne, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0041

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Journal de)* Marbrerie

et àe l'Art décoratif

Supplément au n° 105 du 5 mars 1908 de la Revue Générale de la Construction

(suite) (l)

Quelques lecteurs nous écrivent pour Et vous voudriez enfermer cet oiseau dans
exprimer leur satisfaction de nous voir une cage rigide et sombre; vous voudriez
entrer clans la voie où nous nous engageons masquer son soleil par des bahuts ou des
au sujet de l'art moderne et, d'accord avec tentures du style le plus pur, mais qui n'en
ces aimables correspondants, nous dirons sont pas moins encombrants et lourds ; vous
aux contradicteurs éventuels que l'art mo- voudriez faire pénétrer clans le cœur de cette
derne est de l'art précisément parce que les adorable et fine créature le « spleen » de
lignes n'étant pas symétriques, l'artiste a du vos lignes, merveilleuses, mais trop correctes,
produire un effort constant de création per- trop régulières, trop rigides, trop impassi-
sonnelle, au lieu de mettre à profit la règle bles pour sa nature frivole; trop vieilles poul-
et le compas, collaborateurs précieux de ceux servir de cadre à sa jeunesse et à sa grâce,
qui manquent de sûreté de main. Si vous persistez à affirmer que pour vivre

Qu'ils nous permettent de leur dire que ce confortablement il faut avoir un salon

serait connaître bien mal la Parisienne que Louis XVI; si vous limitez le bonheur à la

de vouloir exiger ^qu'elle vive au milieu d'un possession d'une salle à manger Henri II;

salon « mathématique, » si peu en rapport si vous croyez que les beaux rêves ne peuple-

avec son tempérament et son caractère si ront nos cerveaux que dans une chambre à

gracieux mais si volage. coucher Louis XV ; si vous ne croyez pas

S'il y a un pays où la donna e mobile, c'est faire oeuvre d'art autrement qu'en construi-
te en dans cette grande ville dont les habi- sant une façade Renaissance ou quelquefois
tants légers, prime-sautiers, n'ont jamais gothique, et si, même en intervertissant
d'idée bien fixe, voletant de branche en l'ordre de ces styles, vous en limitez sévère-
branche comme l'insouciant moineau, leur la liste, c'est tout simplement que vous
plus gracieux compatriote; dans cette ville émettez un nouveau paradoxe en affirmant
où l'amour est enlaçant, où la femme gra- que l'art a des limites.

cieuse, toute en rêves et toute en fleurs, est Lorsque Guimard et ceux qui l'ont suivi

l'oiseau charmant qui module les notes sen- ont essayé d'affirmer un art vraiment mo-

timentales du plaisir et de'la gaieté. derne en France, ils ont cherché d'abord à

-—_ comprendre les besoins de l'habitant, ils se

(i) Voir n°s loi, 103 et 104. sont familiarisés avec son genre d'existence,
 
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