DOI Heft:
Supplement au Nr. 106
DOI Artikel:Henri Nénot - Edmond Thoumy: la maison de retraite des artistes français
DOI Artikel:Un essai intéressant d'art moderne: la collectivité Délieux
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Nous sommes heureux de présenter une celle de la maison de Montlignon et en même
œuvre aussi intéressante au point de vue de temps les deux hommes dévoués qui ont pu
la fraternité qui unit tous les artistes que prêter leur talent à, sa réalisation.
«
). % ^
Un essai intéressant d'art moderne
ha collectivité D £ JUI E U X
Après qu'il eut été lancé dans le public, faisant un contraste des lignes aussi rigides
l'art moderne devait fatalement subir une que symétriques.
loi inhérente au caractère humain, loi qu'on Cependant, dans le calme de l'atelier, les
appelle 1' « engouement », la « mode » et de artistes continuaient à. perfectionner leurs
bien d'autres noms encore, sous le couvert travaux; des études nouvelles' et des amélio-
desquels nous brûlons facilement ce que rations incessantes faisaient peu à- peu
nous avons adoré, quittes,un peu plus tard,à disparaître les erreurs de la création; petit à
« readorer » ce que nous avions un instant petit, corrigeant telle ligne trop ou trop peu
brûlé. accentuée, réunissant dans un ensemble les
Quand le public vit naître cet art, il l'ac- détails isolés, ils arrivaient à créer un style
cueillit avec un vif étonnement, puis, passant réel, un style vraiment appelé à faire de
de la stupéfaction à l'enthousiasme, il en notre temps une époque qui laissera da,ns
arriva à, ne plus vouloir un bibelot,un meuble, l'architecture la trace ineffaçable de travaux
qui ne portât les traces de l'art nouveau ; des qui lui seront bien particuliers,
copies plus ou moins savantes des œuvres Mais pour que les efforts tentés par la
des créateurs vinrent inonder le marché; pléiade d'artistes qui ont mis tout leur talent
des artisans barbares firent sortir du malais à réunir les éléments d'un style moderne,
des objets tordus, contorsionnés, aussi fussent vraiment efficaces, il fallait une
bizarres que disgracieux, mais que les bazars démonstration publique dans laquelle, cha-
de tous genres étiquetaient sous le nom cun apportant le fruit de ses études et de ses
pompeux de modem style, « art nouveau », travaux, on aurait trouvé une œuvre d'en-
dénaturant même le nom de cette création semble qui: fût une réelle application des
géniale qu'était l'art moderne. théories nouvelles; il fallait créer quelque
Puis tout d'un coup, et cette invasion chose de tangible, frappant l'imagination;
d'objets disparates aidant, on en arriva à il fallait grouper en un faisceau compact
déclarer que cet art n'en était pas un et toutes les bonnes volontés, toutes les spécia-
avec le même empressement qu'on l'avait lités, tous les désirs; il fallait réaliser ce
accueilli il fut,peu à peu, non pas abandonné, rêve, qui ha,nte tous les modernistes, de
mais délaissé pour faire revenir la vogue construire un édifice qui fût réellement le
aux anciens sujets de décoration; l'éclosion monument de l'art moderne; il fallait, enfin,
de l'art moderne donna lieu à une recru- édifier la Maison du xxe siècle,
descence du style Empire, mettant en oppo- Or, une petite difficulté se présentait,
sition l'éclat des cuivreries aux teintes Sans vouloir froisser aucun amour-propre,
discrètes préconisées par l'artiste moderne, il faut reconnaître que la fortune de nos
Nous sommes heureux de présenter une celle de la maison de Montlignon et en même
œuvre aussi intéressante au point de vue de temps les deux hommes dévoués qui ont pu
la fraternité qui unit tous les artistes que prêter leur talent à, sa réalisation.
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Un essai intéressant d'art moderne
ha collectivité D £ JUI E U X
Après qu'il eut été lancé dans le public, faisant un contraste des lignes aussi rigides
l'art moderne devait fatalement subir une que symétriques.
loi inhérente au caractère humain, loi qu'on Cependant, dans le calme de l'atelier, les
appelle 1' « engouement », la « mode » et de artistes continuaient à. perfectionner leurs
bien d'autres noms encore, sous le couvert travaux; des études nouvelles' et des amélio-
desquels nous brûlons facilement ce que rations incessantes faisaient peu à- peu
nous avons adoré, quittes,un peu plus tard,à disparaître les erreurs de la création; petit à
« readorer » ce que nous avions un instant petit, corrigeant telle ligne trop ou trop peu
brûlé. accentuée, réunissant dans un ensemble les
Quand le public vit naître cet art, il l'ac- détails isolés, ils arrivaient à créer un style
cueillit avec un vif étonnement, puis, passant réel, un style vraiment appelé à faire de
de la stupéfaction à l'enthousiasme, il en notre temps une époque qui laissera da,ns
arriva à, ne plus vouloir un bibelot,un meuble, l'architecture la trace ineffaçable de travaux
qui ne portât les traces de l'art nouveau ; des qui lui seront bien particuliers,
copies plus ou moins savantes des œuvres Mais pour que les efforts tentés par la
des créateurs vinrent inonder le marché; pléiade d'artistes qui ont mis tout leur talent
des artisans barbares firent sortir du malais à réunir les éléments d'un style moderne,
des objets tordus, contorsionnés, aussi fussent vraiment efficaces, il fallait une
bizarres que disgracieux, mais que les bazars démonstration publique dans laquelle, cha-
de tous genres étiquetaient sous le nom cun apportant le fruit de ses études et de ses
pompeux de modem style, « art nouveau », travaux, on aurait trouvé une œuvre d'en-
dénaturant même le nom de cette création semble qui: fût une réelle application des
géniale qu'était l'art moderne. théories nouvelles; il fallait créer quelque
Puis tout d'un coup, et cette invasion chose de tangible, frappant l'imagination;
d'objets disparates aidant, on en arriva à il fallait grouper en un faisceau compact
déclarer que cet art n'en était pas un et toutes les bonnes volontés, toutes les spécia-
avec le même empressement qu'on l'avait lités, tous les désirs; il fallait réaliser ce
accueilli il fut,peu à peu, non pas abandonné, rêve, qui ha,nte tous les modernistes, de
mais délaissé pour faire revenir la vogue construire un édifice qui fût réellement le
aux anciens sujets de décoration; l'éclosion monument de l'art moderne; il fallait, enfin,
de l'art moderne donna lieu à une recru- édifier la Maison du xxe siècle,
descence du style Empire, mettant en oppo- Or, une petite difficulté se présentait,
sition l'éclat des cuivreries aux teintes Sans vouloir froisser aucun amour-propre,
discrètes préconisées par l'artiste moderne, il faut reconnaître que la fortune de nos