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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 102
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L' industrie du granit
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0020

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entrer en lutte contre les outils perfectionnés
qui servent au travail du granit.

Quant aux Etats-Unis, ils ne peuvent plus
intéresser le marché européen, vu qu'ils
n'ont, pour les granits, à être tributaires
d'aucun pays. Ils sont devenus leurs propres
producteurs, et le prix de leurs salaires
semblé leur interdire l'exportation de toute
matière aussi transformée que le. granit.

La Suède qui, il y a dix ans, envoyait ses
matières brutes à Aberdeen et y achetait sa
maigre consommation dans ses propres pro-
duits, qu'elle ne pouvait transformer elle-
même, s'est outillée d'une façon supérieure et
pourra certainement regagner toute l'avance
qu'elle avait laissé prendre à l'Allemagne.

En général, on peut dire que tous ces pays,
sauf l'Italie, font des progrès considérables
clans leur outillage et qu'ils le perfectionnent
sans se lasser.

La France, nous avons dû le constater trop
souvent, demeurait en retard. Elle dispose
cependant de richesses naturelles supportant
la comparaison avec celles des autres pays,
mais l'initiative des carriers se bornait géné-
ralement à la production des pavés, des bor-
dures de trottoirs, et de quelques escaliers
grossièrement taillés. Elle prend enfin rang,
et il est hors de doute que cette industrie,
modernisée dans l'outillage et l'organisation
commerciale, a tous les titres à devenir rapi-
demént florissante;. sans penser encore à
l'exportation, elle trouvera à l'intérieur du
pays l'écoulement d'une production bien
supérieure encore à ce que les usines actuelles
peuvent donner.

Nous voulons parler de la société nouvelle
constituée dans les Vosges, à Abainville, pour
le travail de tous les genres de granits, et
d'une façon plus spéciale pour le travail des
granits des Vosges.

Cette société, dénommée « Le Granit» , est
outillée selon les derniers perfectionnements,
et nous sommes convaincu, pour notre part,
qu'elle a le plus beau champ: à exploiter.
Nous n'avons aucune raison pour douter
qu'elle n'en profite.

En effet, la vente des granits polis est d'une
telle importance qu'il y a encore place pour

beaucoup de monde. La concurrence sérieuse
n'existe pas encore dans cette heureuse
industrie; la science du producteur réside
seulement dans la façon de faire valoir ses
produits et dans l'art de les bien présenter;
la lutte des prix n'a pas cette âpreté dont
souffrent tant d'industries du bâtiment.

Et pourtant, l'Ecosse, qui, nous l'avons dit,
occupa la première place, vient de traverser
une crise aiguë, et l'exercice de 1907 est
détestable.

Un confrère anglais, Y Aberdeen JSvening
Express, en donne une analyse que nous sou-
mettons à l'examen attentif des industriels
intéressés au granit ; elle renferme de pré-
cieux renseignements et des leçons pour
l'avenir. Nous les ferons ressortir nous-
même plus tard.

Nous citons notre confrère :

Lorsque nous avons étudié la situation de
l'industrie du granit en 1906, nous avons dit
que celle-ci déclinait, et les événements ont
justifié cette observation.

L'année 1907 restera longtemps dans le
souvenir des carriers d'Aberdeen, comme
l'une des plus mauvaises de la génération
actuelle. Lorsqu'on fit l'examen de la situa-
tion de 1905 on établit que la production
était la moins élevée des dix dernières
années; malheureusement, 1907 donne moins
encore. Pour bien se fixer l'idée sur la
décroissance de la production, il est utile de
prendre les chiffres fournis par les inspec-
teurs gouvernementaux du district de l'Est
de l'Ecosse, chiffres incontestables.

En 1905, la quantité de granit exploité fut
de 248,620 tonnes; en 1907, elle ne fut plus
que de 220,311 tonnes, soit une diminution de
28,309 tonnes. Cette situation ne s'est pas
produite subitement; il y a plusieurs années
déjà que la production ralentissait, mais pas
dans une telle proportion. En effet, en 1896,
elle était, pour cette contrée, de 348,877
tonnes, elle n'est que de 220,311 tonnes
en 1907, soit donc 128,566 tonnes de diminu-
tion en dix ans de temps, ce qui fait plus
d'un tiers en moins. En estimant la main-
d'oeuvre à 10 shillings par tonne, ce qui est
bien en dessous de la vérité, nous arrivons à
 
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