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la somme de 64,283 livres sterling soit
1,607,075 francs par an.En six ans de temps,
le nombre d'ouvriers occupés au travail du
granit a diminué d'un quart : en 1901, il y
en avait 2,104; en 1907, il n'y en a plus que
1,579, soit 525 en moins.
Bien que les chiffres d'importation des
granits bruts et d'exportation des granits
travaillés à Aberdeen ne puissent donner
une idée bien exacte des conditions actuelles,
ils n'en indiquent pas moins une situation. Ces
chiffres, arrêtés au 30 septembre 1907, accu-
sent une augmentation d'importation et une
diminution considérable d'exportation. La
quantité totale des granits importés, en 1906,
fut de 23,717 tonnes, et de 24,942 tonnes
en 1907, soit 1,225 tonnes en plus; tandis
qu'en 1906 on expédia 67,912 tonnes contre
51,735 tonnes en 1907, soit 16,177 en moins.
Pour les granits simplement taillés les chif-
fres des quantités expédiées donnent en 1906 :
44,128 tonnes et 25,698 tonnes seulement
en 1907. Cependant, il y a lieu de constater
avec plaisir qu'en 1907 on expédia 590 tonnes
de granit poli en plus qu'en 1906, et 388 ton-
nes de dalles sciées.
De 897 tonnes de monuments funéraires
expédiés en 1906, nous tombons à 520 tonnes
en 1907 ; par contre, en 1906 on n'expédia
que 2,193 tonnes de pierres pour les routes,
contre 4,121 tonnes en 1907.
Ce qu'il y a de plus inquiétant, vu que
l'industrie granitière en dépend au premier
chef, c'est la diminution de l'écoulement des
pavés. Jamais une chute pareille ne se pro-
duisit en un an. Pour s'en faire une idée
précise, il faut savoir que la quantité de
pavés embarqués à Aberdeen en 1906 fut
telle que le coût des transports par eau
atteignit les plus bas taux appliqués depuis
dix ans.
Comme il fallait s'y attendre, la crise devait
entraîner l'abandon de plusieurs exploita-
tions. Les carrières des firmes A. et F.
Manuelle, à Dyce, sont fermées depuis plu-
sieurs mois, ainsi que l'une de celles appar-
tenant à la firme John Fyfe Limited, tandis
qu'à Dunecht on abandonnait celle de M. Ale-
xander Leith. Plusieurs autres ont arrêté
partiellement leur production, par exemple
à Cove et Old Town on cesse presque complè-
tement la fabrication des pavés, puisque,
dans ces deux carrières, à peine 5 hommes
sont encore occupés. Ces abandons et arrêts
suppriment le gagne-pain de 250 hommes
qui, ne connaissant pas d'autre métier, vont,
pour leur propre compte, tailler des pavés
dans les déchets de carrières et les vendent
à n'importe quel prix pour nourrir leur
famille.
Au point de vue décoration, une réaction
se produit en faveur du granit rouge de
Peterhead, qui est certes un des plus beaux.
On se rappellera que les granits rouges
d'Aberdeen furent plus frappés par la concur-
rence étrangère que les granits gris, mais
actuellement c'est l'inverse qui se produit. Il
est vraisemblable que cette situation résulte
de ce qu'une assez longue expérience de la
matière a fait valoir toutes les qualités de
résistance du granit de Peterhead, comparées
à celles des granits rouges concurrents; ces
derniers ont donc dû céder le terrain.
Voyons maintenant quelles semblent être
les causes de cette dépression générale du
marché des granits.
Il y en a beaucoup, et leur concours a eu
une action considérable.
D'abord le ralentissement dans la construc-
tion, l'abandon progressif de l'emploi des
pavés et, par conséquent, l'absence des gros
contrats gouvernementaux ou provinciaux;
mais la cause principale réside dans la con-
currence étrangère. Celle-ci aréduit la valeur
non seulement des pavés, mais encore de
toutes les formes dans lesquelles le granit est
employé : construction de ponts, quais, etc.
On a, certes, en 1907, fait moins d'entreprises
de ce genre qu'en 1906, mais ceci n'est pas
la raison réelle de la crise, car les carriers
pouvaient diminuer leur production et main-
tenir des prix rémunérateurs.
La concurrence suédoise est la plus redou-
table à l'industrie écossaise. En trois ans
de temps, le nombre d'ouvriers travaillant
en Suède les granits a augmenté de 1,240
la somme de 64,283 livres sterling soit
1,607,075 francs par an.En six ans de temps,
le nombre d'ouvriers occupés au travail du
granit a diminué d'un quart : en 1901, il y
en avait 2,104; en 1907, il n'y en a plus que
1,579, soit 525 en moins.
Bien que les chiffres d'importation des
granits bruts et d'exportation des granits
travaillés à Aberdeen ne puissent donner
une idée bien exacte des conditions actuelles,
ils n'en indiquent pas moins une situation. Ces
chiffres, arrêtés au 30 septembre 1907, accu-
sent une augmentation d'importation et une
diminution considérable d'exportation. La
quantité totale des granits importés, en 1906,
fut de 23,717 tonnes, et de 24,942 tonnes
en 1907, soit 1,225 tonnes en plus; tandis
qu'en 1906 on expédia 67,912 tonnes contre
51,735 tonnes en 1907, soit 16,177 en moins.
Pour les granits simplement taillés les chif-
fres des quantités expédiées donnent en 1906 :
44,128 tonnes et 25,698 tonnes seulement
en 1907. Cependant, il y a lieu de constater
avec plaisir qu'en 1907 on expédia 590 tonnes
de granit poli en plus qu'en 1906, et 388 ton-
nes de dalles sciées.
De 897 tonnes de monuments funéraires
expédiés en 1906, nous tombons à 520 tonnes
en 1907 ; par contre, en 1906 on n'expédia
que 2,193 tonnes de pierres pour les routes,
contre 4,121 tonnes en 1907.
Ce qu'il y a de plus inquiétant, vu que
l'industrie granitière en dépend au premier
chef, c'est la diminution de l'écoulement des
pavés. Jamais une chute pareille ne se pro-
duisit en un an. Pour s'en faire une idée
précise, il faut savoir que la quantité de
pavés embarqués à Aberdeen en 1906 fut
telle que le coût des transports par eau
atteignit les plus bas taux appliqués depuis
dix ans.
Comme il fallait s'y attendre, la crise devait
entraîner l'abandon de plusieurs exploita-
tions. Les carrières des firmes A. et F.
Manuelle, à Dyce, sont fermées depuis plu-
sieurs mois, ainsi que l'une de celles appar-
tenant à la firme John Fyfe Limited, tandis
qu'à Dunecht on abandonnait celle de M. Ale-
xander Leith. Plusieurs autres ont arrêté
partiellement leur production, par exemple
à Cove et Old Town on cesse presque complè-
tement la fabrication des pavés, puisque,
dans ces deux carrières, à peine 5 hommes
sont encore occupés. Ces abandons et arrêts
suppriment le gagne-pain de 250 hommes
qui, ne connaissant pas d'autre métier, vont,
pour leur propre compte, tailler des pavés
dans les déchets de carrières et les vendent
à n'importe quel prix pour nourrir leur
famille.
Au point de vue décoration, une réaction
se produit en faveur du granit rouge de
Peterhead, qui est certes un des plus beaux.
On se rappellera que les granits rouges
d'Aberdeen furent plus frappés par la concur-
rence étrangère que les granits gris, mais
actuellement c'est l'inverse qui se produit. Il
est vraisemblable que cette situation résulte
de ce qu'une assez longue expérience de la
matière a fait valoir toutes les qualités de
résistance du granit de Peterhead, comparées
à celles des granits rouges concurrents; ces
derniers ont donc dû céder le terrain.
Voyons maintenant quelles semblent être
les causes de cette dépression générale du
marché des granits.
Il y en a beaucoup, et leur concours a eu
une action considérable.
D'abord le ralentissement dans la construc-
tion, l'abandon progressif de l'emploi des
pavés et, par conséquent, l'absence des gros
contrats gouvernementaux ou provinciaux;
mais la cause principale réside dans la con-
currence étrangère. Celle-ci aréduit la valeur
non seulement des pavés, mais encore de
toutes les formes dans lesquelles le granit est
employé : construction de ponts, quais, etc.
On a, certes, en 1907, fait moins d'entreprises
de ce genre qu'en 1906, mais ceci n'est pas
la raison réelle de la crise, car les carriers
pouvaient diminuer leur production et main-
tenir des prix rémunérateurs.
La concurrence suédoise est la plus redou-
table à l'industrie écossaise. En trois ans
de temps, le nombre d'ouvriers travaillant
en Suède les granits a augmenté de 1,240