DOI Heft:
Supplement au Nr. 108
DOI Artikel:Rolland, Charles: La lutte des pierres en Belgique: vote de la Chambre Belge contre les pierres françaises
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tité dans un seul monument; cela aurait pu
nuire au bon renom de toutes les pierres de
France. 11 en est à Euville comme dans l'en-
semble des carrières françaises. 11 y a de
bons bancs, il y en a de moins bons. La qua-
lité proscrite, ou qualité marbrière MB, a
des avantages remarquables, niais il eut été
matériellement impossible d'en extraire la
quantité exigée, à beaucoup près. On se serait
donc vu forcé de livrer des bancs inférieurs,
comme ce fut le cas pour certaines livraisons
du Palais royal de Bruxelles, où on fut forcé
de montrer; beaucoup de sévérité dans les
réceptions pour ne pas prêter à une légitime
critique.
Il y a en France beaucoup de bonnes
pierres blanches qui valent autant ou même
mieux que l'Fuville; il yen a aussi qui valent
beaucoup moins. Nous faisons procéder en
ce moment à, une étude technique que nous
espérons pouvoir soumettre bientôt à nos
lecteurs. Elle leur sera d'une grande utilité,
ponsons-nous. N'oublions pas (pie les monu-
ments séculaires de France et de Belgique
sont faits en pierres blanches (aucun n'aurait
pu être fait en pierres bleues). C'est sur les
origines de ces pierres, l'histoire et l'exploi-
tation des carrières qui les ont fournies, que
portera notre étude.
Passons maintenant la plume au distingué
président de la Chambre de commerce fran-
çaise :
« Après trois séances consacrées à en-
tendre les délégués des mai très de carrières,
la Chambre des représentants de Belgique
vient de voter l'ordre du jour qu'on lira plus
loin, préface de l'exclusion, sinon absolue,
du moins la plus large possible, des pierres
blanches de France dans les constructions
officielles belges.
» Déjà, à Mous, l'architecte de l'hôtel du
gouvernement provincial a reçu l'ordre for-
mel d'exclure de son projet toute pierre de
France. Partout ailleurs, dorénavant, il en
sera de même. MM. les maîtres de carrières
de Belgique triomphent. Je souhaite de tout
cœur qu'ils puissent continuer longtemps à
se frotter les mains.
» Voici l'ordre du jour voté le 24 mars,
a,près les discours d'interpellateurs, clignes
successeurs de M. Josse, orfèvre, la plupart
de ces députés étant carriers, commissaires
ou administrateurs de sociétés exploitant les
carrières. On n'est jamais mieux servi que
par soi-même, dit un vieux proverbe tou-
jours de circonstance; ces messieurs se le
disent également, sans doute, mais qui sali
si ce vote n'enterrera pas, en même temps
que les pierres blanches de France, les
pierres bleues de Belgique et le Mont des
Arts lui-même. L'avenir nous le dira(l).
» Ceci dit, voici l'ordre du joui' que la
Chambre a adopté à l'unanimité :
« La Chambre,
» Considérant les difficultés d'exécution et
la dépense du projet proposé pour le Mont
des Arts, et le peu d'approbation qu'il ren-
contre, prie M. le. ministre de voidoir bien
faire faire une nouvelle élude, en tenant
compte, dans une large mesure, des deside-
rata exprimés à la Chambre quant il Vemploi
de matériaux nationaux ;
» Passe à l'ordre du jour. »
» La campagne menée contre nos pierres
de France a parfois revêtu un caractère de
malveillance, de déloyauté inimaginables.
N'ai-je pas lu dans un discours qu'un journal
d'annonces, qui, parfois, s'occupe d'autres
questions que de vanter les mérites de la
Revalenta Arabica, avait affirmé que les
cahiers des charges des travaux officiels du
département du Nord proscrivaient tout em-
ploi de matériaux belges, ce qui, jusqu'à
cette heure tout au moins, est radicalement
faux?
» N'ai-je pas lu que les pierres belges
étaient exclues des travaux du port de Dun-
(1) On a pu lire, clans un journal d'Anvers, une interview
prise à M. Delbeke, ministre des travaux publics, dans
laquelle il dit que pour l'Exposition de Bruxelles, en 1910,
des squares et jardins remplaceront les ruines actuelles,
indignes de la capitale. N'os renseignements personnels nous
permettent d'ajouter que les arbres de haute tige, employés
dans ces jardins « provisoires », seront en grande majorité
des ormes, dont l'ombrage, fort appréciable er. été, permettra
à MM. les maîtres de carrières de méditer sur l'époque,
rivale, je le crains pour eux, des calendes grecques, où ils
pourront commencer leurs expéditions de pierres bleues à
destination du « Mont des Arts ». A cette heure, c'est le
résultat particulièrement appréciable du triomphal succès
qu'ils ont remporté le 24 mars et dont ils se disent gais et
contents... sans pour cela revenir à la revue.
tité dans un seul monument; cela aurait pu
nuire au bon renom de toutes les pierres de
France. 11 en est à Euville comme dans l'en-
semble des carrières françaises. 11 y a de
bons bancs, il y en a de moins bons. La qua-
lité proscrite, ou qualité marbrière MB, a
des avantages remarquables, niais il eut été
matériellement impossible d'en extraire la
quantité exigée, à beaucoup près. On se serait
donc vu forcé de livrer des bancs inférieurs,
comme ce fut le cas pour certaines livraisons
du Palais royal de Bruxelles, où on fut forcé
de montrer; beaucoup de sévérité dans les
réceptions pour ne pas prêter à une légitime
critique.
Il y a en France beaucoup de bonnes
pierres blanches qui valent autant ou même
mieux que l'Fuville; il yen a aussi qui valent
beaucoup moins. Nous faisons procéder en
ce moment à, une étude technique que nous
espérons pouvoir soumettre bientôt à nos
lecteurs. Elle leur sera d'une grande utilité,
ponsons-nous. N'oublions pas (pie les monu-
ments séculaires de France et de Belgique
sont faits en pierres blanches (aucun n'aurait
pu être fait en pierres bleues). C'est sur les
origines de ces pierres, l'histoire et l'exploi-
tation des carrières qui les ont fournies, que
portera notre étude.
Passons maintenant la plume au distingué
président de la Chambre de commerce fran-
çaise :
« Après trois séances consacrées à en-
tendre les délégués des mai très de carrières,
la Chambre des représentants de Belgique
vient de voter l'ordre du jour qu'on lira plus
loin, préface de l'exclusion, sinon absolue,
du moins la plus large possible, des pierres
blanches de France dans les constructions
officielles belges.
» Déjà, à Mous, l'architecte de l'hôtel du
gouvernement provincial a reçu l'ordre for-
mel d'exclure de son projet toute pierre de
France. Partout ailleurs, dorénavant, il en
sera de même. MM. les maîtres de carrières
de Belgique triomphent. Je souhaite de tout
cœur qu'ils puissent continuer longtemps à
se frotter les mains.
» Voici l'ordre du jour voté le 24 mars,
a,près les discours d'interpellateurs, clignes
successeurs de M. Josse, orfèvre, la plupart
de ces députés étant carriers, commissaires
ou administrateurs de sociétés exploitant les
carrières. On n'est jamais mieux servi que
par soi-même, dit un vieux proverbe tou-
jours de circonstance; ces messieurs se le
disent également, sans doute, mais qui sali
si ce vote n'enterrera pas, en même temps
que les pierres blanches de France, les
pierres bleues de Belgique et le Mont des
Arts lui-même. L'avenir nous le dira(l).
» Ceci dit, voici l'ordre du joui' que la
Chambre a adopté à l'unanimité :
« La Chambre,
» Considérant les difficultés d'exécution et
la dépense du projet proposé pour le Mont
des Arts, et le peu d'approbation qu'il ren-
contre, prie M. le. ministre de voidoir bien
faire faire une nouvelle élude, en tenant
compte, dans une large mesure, des deside-
rata exprimés à la Chambre quant il Vemploi
de matériaux nationaux ;
» Passe à l'ordre du jour. »
» La campagne menée contre nos pierres
de France a parfois revêtu un caractère de
malveillance, de déloyauté inimaginables.
N'ai-je pas lu dans un discours qu'un journal
d'annonces, qui, parfois, s'occupe d'autres
questions que de vanter les mérites de la
Revalenta Arabica, avait affirmé que les
cahiers des charges des travaux officiels du
département du Nord proscrivaient tout em-
ploi de matériaux belges, ce qui, jusqu'à
cette heure tout au moins, est radicalement
faux?
» N'ai-je pas lu que les pierres belges
étaient exclues des travaux du port de Dun-
(1) On a pu lire, clans un journal d'Anvers, une interview
prise à M. Delbeke, ministre des travaux publics, dans
laquelle il dit que pour l'Exposition de Bruxelles, en 1910,
des squares et jardins remplaceront les ruines actuelles,
indignes de la capitale. N'os renseignements personnels nous
permettent d'ajouter que les arbres de haute tige, employés
dans ces jardins « provisoires », seront en grande majorité
des ormes, dont l'ombrage, fort appréciable er. été, permettra
à MM. les maîtres de carrières de méditer sur l'époque,
rivale, je le crains pour eux, des calendes grecques, où ils
pourront commencer leurs expéditions de pierres bleues à
destination du « Mont des Arts ». A cette heure, c'est le
résultat particulièrement appréciable du triomphal succès
qu'ils ont remporté le 24 mars et dont ils se disent gais et
contents... sans pour cela revenir à la revue.