DOI Heft:
Supplement au Nr. 114
DOI Artikel:La sculpture au Salon de 1908 des Artistes français, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0114
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ROUSSEL (Paul)
dont le Pèlerin de la Vie est encore présent
à toutes les mémoires et qui exprimait si
éloquemment la lassitude qui marque les
dures étapes de cette existence, si courte pour
ceux qui sont gratifiés des dons matériels de
la fortune, si longue pour ceux qu'accable le
lourd fardeau des préoccupations humaines,
M. Paul Roussel, donc, nous donne une autre
forme de son talent.
Il ne devait pas choisir cette année un
sujet aussi vaste, aussi poignant que son
Pèlerin de la Vie; la pensée de l'homme,
même et surtout lorsqu'il est artiste, se plaît
Nonia
M. P. Roussel, statuaire
à des variétés presque infinies, qui sont préci-
sément la preuve de l'étendue, de la sou-
plesse et des ressources multiples d'un grand
talent.
Nous en eûmes personnellement l'impres-
sion, demeurée vivace en nous, un jour où
nous surprîmes M. Roussel dans son atelier
au moment même où il terminait l'œuvre
Les Tout Petits
M. P. Roussel, statuaire
exposée l'an dernier. Vue ainsi, le modèle
humain devant nous, l'artiste fixant de ses
doigts nerveux la vie du modèle dans la
matière inerte, l'apparition était saisissante
tant par la tension dans l'effort que par
l'âpreté même du sujet traité. Mais, passant
dans le causoir de M. Roussel, nous vîmes
alors d'exquises ébauches et des œuvres
achevées pétries de charme, odes vers
l'amour et la beauté, chairs marmoréennes
dans lesquelles vibrait un désir pudique ;
puis toute la fraîcheur des gaucheries enfan-
tines, la joie d'espérer et de vivre, tout cela
à quelques mètres — un monde — de
distance du douloureux Pèlerin, à quelques
pensées — une vie — de distance clans le
génie créateur de l'artiste.
Formidable antithèse, qui nous saisit d'au-
tant plus que sa présentation était presque
brutale : Une Vie de Maupassant lu en l'es-
pace d'un éclair !
Mais revenons au Salon.
Attiré par la grâce charmante qu'offre
ROUSSEL (Paul)
dont le Pèlerin de la Vie est encore présent
à toutes les mémoires et qui exprimait si
éloquemment la lassitude qui marque les
dures étapes de cette existence, si courte pour
ceux qui sont gratifiés des dons matériels de
la fortune, si longue pour ceux qu'accable le
lourd fardeau des préoccupations humaines,
M. Paul Roussel, donc, nous donne une autre
forme de son talent.
Il ne devait pas choisir cette année un
sujet aussi vaste, aussi poignant que son
Pèlerin de la Vie; la pensée de l'homme,
même et surtout lorsqu'il est artiste, se plaît
Nonia
M. P. Roussel, statuaire
à des variétés presque infinies, qui sont préci-
sément la preuve de l'étendue, de la sou-
plesse et des ressources multiples d'un grand
talent.
Nous en eûmes personnellement l'impres-
sion, demeurée vivace en nous, un jour où
nous surprîmes M. Roussel dans son atelier
au moment même où il terminait l'œuvre
Les Tout Petits
M. P. Roussel, statuaire
exposée l'an dernier. Vue ainsi, le modèle
humain devant nous, l'artiste fixant de ses
doigts nerveux la vie du modèle dans la
matière inerte, l'apparition était saisissante
tant par la tension dans l'effort que par
l'âpreté même du sujet traité. Mais, passant
dans le causoir de M. Roussel, nous vîmes
alors d'exquises ébauches et des œuvres
achevées pétries de charme, odes vers
l'amour et la beauté, chairs marmoréennes
dans lesquelles vibrait un désir pudique ;
puis toute la fraîcheur des gaucheries enfan-
tines, la joie d'espérer et de vivre, tout cela
à quelques mètres — un monde — de
distance du douloureux Pèlerin, à quelques
pensées — une vie — de distance clans le
génie créateur de l'artiste.
Formidable antithèse, qui nous saisit d'au-
tant plus que sa présentation était presque
brutale : Une Vie de Maupassant lu en l'es-
pace d'un éclair !
Mais revenons au Salon.
Attiré par la grâce charmante qu'offre