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qu'il exprimait encore tout dernièrement
dans son numéro du 5 mai (1906) à propos
des « Droits d'entrée en France sur les
ouvrages en granit»,en ces termes empreints
d'une franchise peu commune : « D'où vient
» donc le mal ? Du manque d'initiative des
» fabricants de granit, de leur manque d'ou-
La Pomme
M. P. Roussel, statuaire
» tillage et d'organisation, voilà le vrai
» mal. »
» Oui, voilà le vrai mal, car la matière est
extrêmement abondante et variée eu France,
plus assurément que dans les pays étrangers,
dont nous sommes tributaires actuellement,
sauf peut-être la Suède et la Norvège.
» En dehors de la Bretagne, de la Nor-
mandie et des Vosges, dont les granits sont
connus, il existe clans le massif central des
gisements, la plupart inexploités, qui sont
bien plus intéressants.
» Nous connaissons, pour notre part, une
carrière, pour n'en citer qu'une, donnant des
matériaux au moins aussi beaux et de
dimensions aussi considérables que ceux des
fameux monuments égyptiens.
» La carrière est au bord d'une grand'-
route, à côté du chemin de fer et non loin
des canaux, et l'exploitation en est si facile
que le carrier peu livrer son granit au prix
de la pierre tendre; cependant il n'arrive pas
à en vendre en France, et il a dû se résigner
à expédier à l'étranger !
» En résumé, nous estimons que si l'in-
dustrie du marbre ne progresse pas en
France, c'est parce qu'elle ne fait pas ou
presque pas de granit, le seul « marbre »
inaltérable à l'extérieur, et qu'elle ne sortira
de sa médiocrité qu'en s'adonnant avec per-
sévérance au travail du granit.
» Le Journal de la Marbrerie rendrait
donc le plus grand service à l'industrie mar-
brière en appelant à nouveau, car il l'a déjà
fait, mais avec plus d'insistance encore,
l'attention des capitaux sur le travail du
granit. Ils y trouveront une rémunération
d'autant plus considérable que les droits sur
les granits ouvrés provenant de l'étranger
vont être relevés, grâce à la clairvoyante
initiative de M. Flayelle, député des Vosges,
et cela tout en ouvrant aux marbres, complé-
ments naturels du granit, des débouchés
absolument inconnus à ce jour.
» Paris, le 5 juin 1908. »
Les idées de M. Faga sont, en général,
excellentes; il y a toutefois beaucoup à
reprendre en certains points. Nous sommes
tout particulièrement opposés aux conclu-
clusions protectionnistes dont il couronne
son plaidoyer.
L'article que nous avons publié ici-même,
le 5 mai 1906, montrait le danger des droits
protecteurs; nous y renvoyons nos lecteurs,
et nous maintenons intégralement nos con-
clusions d'il y a deux ans, sans les repro-
duire ici.
Les droits protecteurs que l'on voudrait
établir ont évidemment pour but d'élever le
prix de vente des granits; or, notre corres-
qu'il exprimait encore tout dernièrement
dans son numéro du 5 mai (1906) à propos
des « Droits d'entrée en France sur les
ouvrages en granit»,en ces termes empreints
d'une franchise peu commune : « D'où vient
» donc le mal ? Du manque d'initiative des
» fabricants de granit, de leur manque d'ou-
La Pomme
M. P. Roussel, statuaire
» tillage et d'organisation, voilà le vrai
» mal. »
» Oui, voilà le vrai mal, car la matière est
extrêmement abondante et variée eu France,
plus assurément que dans les pays étrangers,
dont nous sommes tributaires actuellement,
sauf peut-être la Suède et la Norvège.
» En dehors de la Bretagne, de la Nor-
mandie et des Vosges, dont les granits sont
connus, il existe clans le massif central des
gisements, la plupart inexploités, qui sont
bien plus intéressants.
» Nous connaissons, pour notre part, une
carrière, pour n'en citer qu'une, donnant des
matériaux au moins aussi beaux et de
dimensions aussi considérables que ceux des
fameux monuments égyptiens.
» La carrière est au bord d'une grand'-
route, à côté du chemin de fer et non loin
des canaux, et l'exploitation en est si facile
que le carrier peu livrer son granit au prix
de la pierre tendre; cependant il n'arrive pas
à en vendre en France, et il a dû se résigner
à expédier à l'étranger !
» En résumé, nous estimons que si l'in-
dustrie du marbre ne progresse pas en
France, c'est parce qu'elle ne fait pas ou
presque pas de granit, le seul « marbre »
inaltérable à l'extérieur, et qu'elle ne sortira
de sa médiocrité qu'en s'adonnant avec per-
sévérance au travail du granit.
» Le Journal de la Marbrerie rendrait
donc le plus grand service à l'industrie mar-
brière en appelant à nouveau, car il l'a déjà
fait, mais avec plus d'insistance encore,
l'attention des capitaux sur le travail du
granit. Ils y trouveront une rémunération
d'autant plus considérable que les droits sur
les granits ouvrés provenant de l'étranger
vont être relevés, grâce à la clairvoyante
initiative de M. Flayelle, député des Vosges,
et cela tout en ouvrant aux marbres, complé-
ments naturels du granit, des débouchés
absolument inconnus à ce jour.
» Paris, le 5 juin 1908. »
Les idées de M. Faga sont, en général,
excellentes; il y a toutefois beaucoup à
reprendre en certains points. Nous sommes
tout particulièrement opposés aux conclu-
clusions protectionnistes dont il couronne
son plaidoyer.
L'article que nous avons publié ici-même,
le 5 mai 1906, montrait le danger des droits
protecteurs; nous y renvoyons nos lecteurs,
et nous maintenons intégralement nos con-
clusions d'il y a deux ans, sans les repro-
duire ici.
Les droits protecteurs que l'on voudrait
établir ont évidemment pour but d'élever le
prix de vente des granits; or, notre corres-