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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

DOI issue:
Supplement au Nr. 116
DOI article:
La crise dans l'Industrie du Granit en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0136

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128

Les Allemands se sont accaparés du continent;
il ne reste à la Grande-Bretagne que sa propre
consommation et celle des colonies : Or,
ces dernières se perfectionnent de jour en
jour dans l'industrie du granit; elles ont,
pour la plupart, des carrières aussi impor-
tantes que celles d'Ecosse et de Suède et des
usines très bien outillées.

D'aucuns prétendent que l'extension de
l'emploi des machines a jeté une grande

L'Enfant prodigue

M. Moulin, statuaire

perturbation. Ces installations nouvelles
coûtent cher, quelques firmes seulement
possédaient des moyens financiers suffisants
pour y faire face; elles ont ruiné les plus
petites et, au lieu de prendre chez elles les
ouvriers des chantiers fermés, ont, au con-
traire, licencié une partie de leur personnel

remplacé par les outils pneumatiques, mou-
loureuses, etc.

En tous cas, une grave caractéristique est
l'exode des ouvriers qui s'embarquent avec
toute leur famille, sans esprit de retour,
pour les Etats-Unis et le Canada et, une plus
grave encore, est la diminution constante du
nombre d'apprentis. Ils sont heureux d'aban-
donner un pays où les salaires diminuaient
de jour en jour en même temps que le travail
se faisait rare, et comme les carrières se
trouvent dans des régions privées d'autres
industries, qu'ils ne connaissent que leur
métier, ils vont chercher, dans des pays plus
neufs, à s'y employer.

Quelques chiffres fixeront mieux les idées.
En novembre 1907, la statistique relevait
167 hommes et 62 apprentis, alors qu'en
novembre 1906 on comptait 278 hommes et
110 apjirentis, et en 1905, 444 hommes et
109 apprentis. En janvier 1908 on compte
273 hommes, soit 6 de plus qu'en novembre,
mais par contre il ne reste que 41 apprentis,
soit 21 de moins qu'en novembre; en trois
mois de temps, c'est- énorme, surtout si l'on
tient compte de ce que les chiffres ci-dessus
ne concernent que les ouvriers s'occupant du
granit façonné, et que les mois d'hiver
furent exceptionnellement doux, donc sans
interruption du travail par les neiges ou les
brouillards.

Si cette situation ne portait que sur un
court exercice, on pourrait penser qu'elle
résulte de la crise du bâtiment, très forte en
Angleterre depuis un an. Mais en comparant
les chiffres des trois dernières années, de
1905 à 1908, on constate qu'il y a 171 ou-
vriers et 68 apprentis en moins. Ce n'est
donc pas un état passager, mais le résultat
d'un fléchissement définitif et fatal.
 
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