DOI Heft:
Supplement au Nr. 120
DOI Artikel:Biographies, [3]: MM. D. Gourdain et J.-G. Achard
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artiste et justifia rapidement l'estime de son
illustre professeur.
A vingt-six ans, son talent se manifeste
par un coup de maître. C'est l'époque du
premier voyage en France des Souverains
russes. Les Chambres syndicales du com-
merce et de l'industrie de Paris ouvrent un
concours entre les sculpteurs français, pour
offrir aux Hôtes de la France un souvenir
artistique. j.-G. Achard se met sur les rangs
et a l'honneur d'obtenir la commande avec
son beau groupe : Nicolas II, inspiré par la
paix, reçoit les hommages de l'industrie et
dit commerce français. Il est superflu de
parler d'un sujet que toutes les illustrations
ont rendu populaire; il est dans la mémoire
de chacun. Ce groupe, où le souffle patrio-
tique s'allie au génie de l'artiste, a été exé-
cuté en bronze et offert aux Souverains
russes, lors de leur séjour à Compiègne.
Leurs Majestés, ainsi que M. le Président de
la République, ont adressé les éloges les
plus flatteurs au statuaire présent à la céré-
monie.
j.-G. Achard est dès lors connu. C'est un
grand producteur, mais par-dessus tout un
créateur. Son cerveau enfante sans cesse
des œuvres nouvelles, et la vie ne lui semble
pas assez longue pour exécuter ses visions
d'art. Dans son atelier de l'impasse Ronsin,
il adore rêver. En de jolies impressions, il
donne une forme à ses pensées; c'est une
profusion de projets d'avenir, dont chacun
révèle un sentiment qui vibre.
Son caractère va naturellement vers ceux
qui souiïrent. Il s'enthousiasme pour lacause
des Boers et lors du passage à Paris du Pré-
sident Kruger, il est reçu en audience par
celui-ci, à qui il offre comme hommage per-
sonnel un très beau groupe allégorique: Pour
VIndépendance. Le Président en fut très
touché. L'artiste garda en son cœur une
émotion si intense de cette entrevue qu'il fixa
les traits de l'auguste vieillard dans une statue
monumentale.
Devant ce bloc imposant, on est pénétré
d'émotion, et la pensée de l'auteur apparaît
grandiose. Pouvait-il mieux rendre ce qu'a
été ce géant, qui, avec des efforts surhumains,
a soutenu la lutte inégale ; mais pouvait-il
aussi mieux nous montrer l'accablement et
le découragement du colosse terrassé par
la force ?
Citons encore: Lui! d'un grand caractère
et qui valut à son auteur une médaille de
troisième classe au Salon des Artistes fran-
çais. Lui! cette œuvre d'une haute envolée
philosophique, nous montre le Dieu martyr
au pied de sa croix. Elle est la plus haute
expression de la beauté morale, le symbole
de toutes les souffrances et de tous les renon-
SlLÈNE SURPRIS PAR LES BERGERS
M. J.-G. Achard, statuaire
céments, Lui! l'homme divin qui rêvait d'une
humanité si belle et qui n'en reçut que l'in-
gratitude.
L'artiste qui a conçu une telle œuvre n'est
pas seulement un statuaire de grand talent,
c'est un penseur à l'esprit élevé.
Ses œuvres sont infiniment variées, voici :
La Part de Minet, gracieux et riant groupe
d'un enfant et d'un chat ; VAmour à Vaffût,
artiste et justifia rapidement l'estime de son
illustre professeur.
A vingt-six ans, son talent se manifeste
par un coup de maître. C'est l'époque du
premier voyage en France des Souverains
russes. Les Chambres syndicales du com-
merce et de l'industrie de Paris ouvrent un
concours entre les sculpteurs français, pour
offrir aux Hôtes de la France un souvenir
artistique. j.-G. Achard se met sur les rangs
et a l'honneur d'obtenir la commande avec
son beau groupe : Nicolas II, inspiré par la
paix, reçoit les hommages de l'industrie et
dit commerce français. Il est superflu de
parler d'un sujet que toutes les illustrations
ont rendu populaire; il est dans la mémoire
de chacun. Ce groupe, où le souffle patrio-
tique s'allie au génie de l'artiste, a été exé-
cuté en bronze et offert aux Souverains
russes, lors de leur séjour à Compiègne.
Leurs Majestés, ainsi que M. le Président de
la République, ont adressé les éloges les
plus flatteurs au statuaire présent à la céré-
monie.
j.-G. Achard est dès lors connu. C'est un
grand producteur, mais par-dessus tout un
créateur. Son cerveau enfante sans cesse
des œuvres nouvelles, et la vie ne lui semble
pas assez longue pour exécuter ses visions
d'art. Dans son atelier de l'impasse Ronsin,
il adore rêver. En de jolies impressions, il
donne une forme à ses pensées; c'est une
profusion de projets d'avenir, dont chacun
révèle un sentiment qui vibre.
Son caractère va naturellement vers ceux
qui souiïrent. Il s'enthousiasme pour lacause
des Boers et lors du passage à Paris du Pré-
sident Kruger, il est reçu en audience par
celui-ci, à qui il offre comme hommage per-
sonnel un très beau groupe allégorique: Pour
VIndépendance. Le Président en fut très
touché. L'artiste garda en son cœur une
émotion si intense de cette entrevue qu'il fixa
les traits de l'auguste vieillard dans une statue
monumentale.
Devant ce bloc imposant, on est pénétré
d'émotion, et la pensée de l'auteur apparaît
grandiose. Pouvait-il mieux rendre ce qu'a
été ce géant, qui, avec des efforts surhumains,
a soutenu la lutte inégale ; mais pouvait-il
aussi mieux nous montrer l'accablement et
le découragement du colosse terrassé par
la force ?
Citons encore: Lui! d'un grand caractère
et qui valut à son auteur une médaille de
troisième classe au Salon des Artistes fran-
çais. Lui! cette œuvre d'une haute envolée
philosophique, nous montre le Dieu martyr
au pied de sa croix. Elle est la plus haute
expression de la beauté morale, le symbole
de toutes les souffrances et de tous les renon-
SlLÈNE SURPRIS PAR LES BERGERS
M. J.-G. Achard, statuaire
céments, Lui! l'homme divin qui rêvait d'une
humanité si belle et qui n'en reçut que l'in-
gratitude.
L'artiste qui a conçu une telle œuvre n'est
pas seulement un statuaire de grand talent,
c'est un penseur à l'esprit élevé.
Ses œuvres sont infiniment variées, voici :
La Part de Minet, gracieux et riant groupe
d'un enfant et d'un chat ; VAmour à Vaffût,