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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 124
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Les façades en marbre
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0194

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18fi

on saura que les trois propriétaires de la car-
rière la plus importante de Carrare, celle de
Ravacchione, commettent chaque année le
monstrueux vandalisme de faire sauter des
milliers de mètrescubes au moyen d'une mine
de 100 kilogrammes de poudre, créant ainsi
un déchet de 90 p. c. (qu'on pourrait ramener
à 30 p. c).

»........... . . .

» Revenant à notre idée de tantôt, nous
posons en t'ait que si un syndicat, un trust
ou un propriétaire assez puissant exploitait
scientifiquement un important gisement de
marbre blanc naturellement sain, il arriverait
à un prix de revient très bas et à un débou-
ché illimité par la substitution de son produit
aux pierres à tons morts ou vulgaires, telles
que Comblanchien, Euville, granit calcaire de
Belgique, Portland stone, etc., que l'on con-
sidère encore actuellement comme les maté-
riaux les plus luxueux que l'on puisse employer
en façades.

» Un tel exploitant pourrait, clans sa pro-
duction, réserver pour l'emploi en façades les
marbres les moins beaux, et opérer pour la
marbrerie fine une sélection de blocs qui le
ferait bénir par tous ses clients. Nous en
savons quelque chose.

».............»

Ce mouvement, que nous pressentions alors,
n'a pas mis plus de deux ans à se réaliser et
on a construit l'an dernier et cette année-ci,
à Londres, deux immeubles de commerce
superbes, en marbre blanc du Pentélique.

On en a construit d'autres en Allemagne,
dont nous donnerons aussi les photographies
dans un prochain numéro. On en construit
aussi aux États-Unis. On n'en construit natu-
rellement pas en France... comme on ignore
dans ce pays la merveilleuse richesse des
granits polis, et la façon de les employer sans
dépense exagérée.

Les architectes qui ne connaissent rien de
la question vous répondent, aussitôt qu'on
leur parle du marbre, que le marbre ne tient
pas en façades dans nos climats. C'est vrai
pour le marbre de couleur, c'est vrai pour
certains marbres blancs et notamment ceux

d'Italie, malgré que les cathédrales italiennes
soient debout depuis bien des siècles avec-
leurs façades en marbre.

Mais nous certifions que les statuaires à gros
grain résistent mieux aux intempéries, à la
neige, à la pluie et au gel, que n'importe
quelle pierre d'Euville, de Comblanchien ou
d'ailleurs, ou que n'importe quel petit granit
ou pierre bleue de Belgique.

Les prototypes de ces marbres sont :

Le blanc et le bleu du Pentélique, employés
pour tous les temples de l'Acropole,où ils ont
souffert deux mille étés grecs et deux mille
hivers, hivers où il y a plus de neige et de
gel qu'on ne le pense communément. Ces
marbres bruts coûtent à Paris, extra muros, de
200 à 250 francs le mètre cube.

Le blanc du Tyrol ou blanc de Laas, dont
l'exploitation avait été abandonnée il y a
deux ou trois années et qui vient d'être
reprise par une maison de premier ordre, avec
l'intention et les moyens de ne plus tomber
dans les errements anciens. Nous en repar-
lerons bientôt. Ce marbre convient admira-
blement aux grands monuments publics, pour
lesquels il faut des pièces de choix de grandes
dimensions. Nous n'en donnons pas le prix
pour éviter des erreurs; mais nous pouvons
dire qu'il sera sensiblement plus élevé que
celui du marbre du Pentélique.

Le blanc de Saint-Béat, dont sont faites depuis
quinze cents ans au moins les colonnes et
d'autres parties des thermes de Luchon, où
l'hiver est certainement plus rude qu'à Paris.
Les carrières sont exploitées d'une façon
assez irrégulière, et le prix du marbre à Paris
vaudrait à peu près celui du Pentélique..., si
on pouvait le fournir!

Le blanc de Suède; c'est celui qui a le plus
gros grain; il n'est cependant ni plus ni
moins résistant que les autres, puisqu'ils le
sont tous d'une façon indéfinie. Mais le prix
est certainement de 1,000 francs à Paris.
C'est évidemment exagéré. D'ailleurs l'exploi-
tation y est tout à fait insignifiante.

Nous aurons à parler bientôt de l'art d'em-
ployer le marbre en façades; de l'obligation
que l'on a d'en adoucir finement la surface si
on veut en tirer tout le parti et le rendre
 
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