CONSTANTINE
LE DÉRASEMENT DU KOUDIAT-ATI
La situation de Constantine, si remarquable au point de vue
pittoresque, a été décrite bien des fois. Rappelons en les traits
principaux.
Cette ville est construite sur un plateau de trente-trois hec-
tares de superficie, incliné assez régulièrement du nord-est au
sud-ouest, et entouré de deux côtés par un ravin profond et
encaissé où coule le Rumel, et d'un troisième côté par une
dépression rocheuse à peu près inaccessible.
La presqu'île que nous venons de décrire se relie à la terre, à
l'ouest, par un isthme, naguère fort étroit, et qui a été élargi
au moyen de déblais sur lesquels des squares ont été établis.
Il n'a pas, actuellement, plus de cent cinquante mètres de
largeur, y compris les squares. De chaque côté, des pentes
abruptes aboutissent, en amont, au Rumel, à son entrée dans
le ravin, en aval, au Pont d'Aumale où l'on retrouve le Rumel,
sorti des gorges et ayant franchi les cascades, avec une différence
d'altitude de cent mètres environ.
L'isthme n'avait primitivement qu'une largeur de soixante
mètres et venait se butter à un mamelon atteignant un maximum
d'altitude de 40 mètres, énorme atterrissement, composé de cail-
loux de grès, roulés dans une argile très dure. C'est le Koudiat-
Ati, la nécropole de la vieille Cirta et de la Constantine berbère-
arabe et turque.
Le premier soin des Français, en prenant possession de Cons-
tantine, fut de pratiquer des percées au milieu du fouillis inex-
tricable de maisons composant la ville musulmane : on ouvrit
LE DÉRASEMENT DU KOUDIAT-ATI
La situation de Constantine, si remarquable au point de vue
pittoresque, a été décrite bien des fois. Rappelons en les traits
principaux.
Cette ville est construite sur un plateau de trente-trois hec-
tares de superficie, incliné assez régulièrement du nord-est au
sud-ouest, et entouré de deux côtés par un ravin profond et
encaissé où coule le Rumel, et d'un troisième côté par une
dépression rocheuse à peu près inaccessible.
La presqu'île que nous venons de décrire se relie à la terre, à
l'ouest, par un isthme, naguère fort étroit, et qui a été élargi
au moyen de déblais sur lesquels des squares ont été établis.
Il n'a pas, actuellement, plus de cent cinquante mètres de
largeur, y compris les squares. De chaque côté, des pentes
abruptes aboutissent, en amont, au Rumel, à son entrée dans
le ravin, en aval, au Pont d'Aumale où l'on retrouve le Rumel,
sorti des gorges et ayant franchi les cascades, avec une différence
d'altitude de cent mètres environ.
L'isthme n'avait primitivement qu'une largeur de soixante
mètres et venait se butter à un mamelon atteignant un maximum
d'altitude de 40 mètres, énorme atterrissement, composé de cail-
loux de grès, roulés dans une argile très dure. C'est le Koudiat-
Ati, la nécropole de la vieille Cirta et de la Constantine berbère-
arabe et turque.
Le premier soin des Français, en prenant possession de Cons-
tantine, fut de pratiquer des percées au milieu du fouillis inex-
tricable de maisons composant la ville musulmane : on ouvrit