MOSAÏQUES
RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN AFRIQUE
La conquête de l'Algérie par les armes françaises n'a pas été seule-
ment une conquête militaire. Elle a donné des résultats scientifiques
d'une fécondité surprenante, qui ont renouvelé complètement l'étude
des antiquités romaines. Cliose remarquable ! ce sont nos soldats qui
ont été les agents les plus actifs et les plus .sûrs de celte conquête
archéologique. Au milieu des luttes et des combats sanglants qu'il
fallait soutenir chaque jour pour s'avancer à travers un pays inconnu,
entourés de populations hostiles, les officiers français trouvèrent le
temps d'étudier les ruines magnifiques qui surgissaient de tous côtés,
devant leurs yeux éblouis. Il y avait toujours, dans chaque détache-
ment, un curieux ou un amateur convaincu qui se reposait des fati-
gues de la journée en prenant un croquis ou des notes. Pendant qu'on
dressait les tentes pour la nuit, il mettait son épée au fourreau et ins-
crivait sur son calepin de voyage ses impressions et ses souvenirs ; il
dessinait un arc de triomphe, copiait une inscription, déterrait une
statue ou un bas-relief, relevait une borne militaire. Et tous ces pré-
cieux documents s'entassaient sur ses tablettes ! La contagion de l'exem-
ple faisait des prosélytes. C'est ainsi que s'est formée cette brillante
pléiade d'officiers archéologues auxquels nous devons l'exploration
scientifique de l'Algérie.
Que nous resterait-il de Lambèse et de toutes les grandes cités de la
Nuinidie, sans le commandant de la Mare ? Je me souviens de la façon
enthousiaste avec laquelle Léon Renier parlait de ce vaillant chercheur.
(1 n'avait pas eu d'auxiliaire plus dévoué ; il conservait avec un soin
jaloux les manuscrits et les dessins de cet officier distingué ; il leur
avait donné une place d'honneur dans son cabinet de travail. El quand
il parlait de ses voyages en Algérie, de ses missions si fructueuses
pour la science, il ne manquait jamais de rendre hommage à tous ceux
qui l'avaient aidé. « Sans l'armée, disait-il, je n'aurais rien pu faire;
RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN AFRIQUE
La conquête de l'Algérie par les armes françaises n'a pas été seule-
ment une conquête militaire. Elle a donné des résultats scientifiques
d'une fécondité surprenante, qui ont renouvelé complètement l'étude
des antiquités romaines. Cliose remarquable ! ce sont nos soldats qui
ont été les agents les plus actifs et les plus .sûrs de celte conquête
archéologique. Au milieu des luttes et des combats sanglants qu'il
fallait soutenir chaque jour pour s'avancer à travers un pays inconnu,
entourés de populations hostiles, les officiers français trouvèrent le
temps d'étudier les ruines magnifiques qui surgissaient de tous côtés,
devant leurs yeux éblouis. Il y avait toujours, dans chaque détache-
ment, un curieux ou un amateur convaincu qui se reposait des fati-
gues de la journée en prenant un croquis ou des notes. Pendant qu'on
dressait les tentes pour la nuit, il mettait son épée au fourreau et ins-
crivait sur son calepin de voyage ses impressions et ses souvenirs ; il
dessinait un arc de triomphe, copiait une inscription, déterrait une
statue ou un bas-relief, relevait une borne militaire. Et tous ces pré-
cieux documents s'entassaient sur ses tablettes ! La contagion de l'exem-
ple faisait des prosélytes. C'est ainsi que s'est formée cette brillante
pléiade d'officiers archéologues auxquels nous devons l'exploration
scientifique de l'Algérie.
Que nous resterait-il de Lambèse et de toutes les grandes cités de la
Nuinidie, sans le commandant de la Mare ? Je me souviens de la façon
enthousiaste avec laquelle Léon Renier parlait de ce vaillant chercheur.
(1 n'avait pas eu d'auxiliaire plus dévoué ; il conservait avec un soin
jaloux les manuscrits et les dessins de cet officier distingué ; il leur
avait donné une place d'honneur dans son cabinet de travail. El quand
il parlait de ses voyages en Algérie, de ses missions si fructueuses
pour la science, il ne manquait jamais de rendre hommage à tous ceux
qui l'avaient aidé. « Sans l'armée, disait-il, je n'aurais rien pu faire;