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Revue de l'Afrique française — Paris, 5(Sixième Année).1887

DOI Heft:
Nr. 24 (Avril 1887)
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Wahl, Maurice: Alger, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0145

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ALGER

Moins pittoresque assurément que les autres quartiers, tout mo-
dernes, Bab-Azoun n'a pourtant rien de banal. Le boulevard de la
République, bâti en terrasse au-dessus de la mer, long de deux ki-
lomètres avec son prolongement du côté de Bab-el-Oued, fondé
sur une double rangée de voûtes, docks, ateliers, casernes, bordé
de hautes maisons en arcades, Mairie, Banque, Crédit foncier, Tré-
sor, se présente au premier plan comme la façade monumentale de
l'Alger française. Vers le milieu, sur remplacement do l'ancienne
porte Bab-Azoun, où se heurta en 1541 l'armée de Charles-Quint,
le square balance au vent ses panaches de palmiers, ses massifs
toujours verts de bambous et de magnolias. La place de la Répu-
blique, sur laquelle il débouche, est le soir la rivale heureuse de la
place du Gouvernement ; elle a le théâtre en hiver, les concerts du
square en été, le cercle militaire, les cafés. L'un de ces derniers,
le café d'Europe, le Crapaud volant, n'est rien de moins qu'un
centre politique, le lieu de réunion où s'assemblent les notabilités
du parti radical ; longtemps son influence a été balancée par une
brasserie de Bab-el-Oued : « Ah! si le café d'Europe et la bras-
serie Perrin pouvaient s'entendre! » soupiraient les augures. Us
n'ont jamais pu. Aujourd'hui, comme alors, les divisions persis*
tent; les partis, les cofs, les groupes se font la guerre à grands
éclats de voix, avec des fureurs de polémique plus bruyantes que
dangereuses, dont sourient les sceptiques, mais qui ne sont pas sans
nuire quelquefois à la bonne réputation et aux sérieux intérêts
de la ville et du pays.

Derrière le théâtre, par lequel il est masqué, un escalier à double
volée monte jusqu'à niveau d'une autre place. Là, nouvel esca-
lier aux larges paliers plantés d'arbres ef garnis de maisons, et qui
s'élève droit jusqu'à une altitude de 81 mètres, au pied de la

Casba. C'esl le I.....levard Gambetta, construit sur l'emplacement

du ravin du Centaure, fossé naturel de l'ancien rempart. Cette voie
ascendante est d'un effet grandiose; la perspective qu'elle offre
serait admirable si elle n'était coupée en deux endroits, d'abord par
le théâtre, puis par le marché couvert de la Lyre.

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