EGYPTE
Il conviendrait de sacrifier à l'usage, d'embrasser d'un regard
l'année disparue , de décider si l'Egypte la marquera d'un cail-
lou blanc. Faut-il retracer les pas qu'on a fait faire à ce beau
pays vers la civilisation, vers la prospérité, chercher les mesures
prises pour assurer son avenir?
Sed quid opiis teiwas mordaci radere vero
Auriculas? 1
Bonhomme Janvier n'aime que les compliments sans fiel et
les paroles de joie. Est-il, sans conteste, quelqu'un travaillant
à la grandeur du peuple égyptien? Oui, les archéologues, en
découvrant son passé. Bornons-nous donc à parler de ce que les
archéologues ont fait en 1886.
En celte année 1886, le 1er juin, solennellement, par devant le
khédive et les grands du jour, on a sorti du cercueil, dégagé
des bandelettes, le premier de ces maîtres d'hommes qui
incarnent une race et un temps, Sesostris, celui qui ouvre la
liste des noms gigantesques, Cyrus, Alexandre, César, Charle-
magne, Napoléon, gravés si profonds dans la mémoire populaire.
Après plus de trente siècles, le soleil d'Egypte, Bà, a illuminé
de nouveau la face de son glorieux fils, il a permis au descen-
dant de Mehemet-Ali et d'Ibrahim-Pacha de contempler le
conquérant dont la tradition grecque suivait la marche triom-
phante de l'Éthiopie à la Bactriane, de l'Inde à l'Hellcspont et au
Tanaïs, qui grava ses cartouches aux quatre coins de la terre
antique, et remplit l'Egypte de nations captives, le bâtisseur
1. Cjucl bosoiu de blesser des oreilles sensibles
Par la fâcheuse vérité?
Il conviendrait de sacrifier à l'usage, d'embrasser d'un regard
l'année disparue , de décider si l'Egypte la marquera d'un cail-
lou blanc. Faut-il retracer les pas qu'on a fait faire à ce beau
pays vers la civilisation, vers la prospérité, chercher les mesures
prises pour assurer son avenir?
Sed quid opiis teiwas mordaci radere vero
Auriculas? 1
Bonhomme Janvier n'aime que les compliments sans fiel et
les paroles de joie. Est-il, sans conteste, quelqu'un travaillant
à la grandeur du peuple égyptien? Oui, les archéologues, en
découvrant son passé. Bornons-nous donc à parler de ce que les
archéologues ont fait en 1886.
En celte année 1886, le 1er juin, solennellement, par devant le
khédive et les grands du jour, on a sorti du cercueil, dégagé
des bandelettes, le premier de ces maîtres d'hommes qui
incarnent une race et un temps, Sesostris, celui qui ouvre la
liste des noms gigantesques, Cyrus, Alexandre, César, Charle-
magne, Napoléon, gravés si profonds dans la mémoire populaire.
Après plus de trente siècles, le soleil d'Egypte, Bà, a illuminé
de nouveau la face de son glorieux fils, il a permis au descen-
dant de Mehemet-Ali et d'Ibrahim-Pacha de contempler le
conquérant dont la tradition grecque suivait la marche triom-
phante de l'Éthiopie à la Bactriane, de l'Inde à l'Hellcspont et au
Tanaïs, qui grava ses cartouches aux quatre coins de la terre
antique, et remplit l'Egypte de nations captives, le bâtisseur
1. Cjucl bosoiu de blesser des oreilles sensibles
Par la fâcheuse vérité?