l'institut agronomique d'alger. I '
de l'Adrar, du Tagant et même du Tram, et enfin de tous les
riches et précieux produits du Soudan.
11 ne s'agit pas ici de conquête; il n'y a à faire, ni sacrifice
d'hommes, ni sacrifice d'argent, car les frais nécessaires pour
établir à l'île d'Arguin un résident et un poste peuvent être
considérés comme insignifiants ; et de quelle importance cepen-
dant serait pour nos colonies de l'Algérie et du Sénégal cette
modeste occupation'! Nous pourrions rompre alors ce cercle de fer
qui nous étreint et sépare l'Algérie du Sénégal.
L'INSTITUT AGRONOMIQUE D'ALGER
La France deviendrait-elle une nation pratique? Le règne de
l'utilitarisme, redouté de quelques-uns, espéré de beaucoup,com-
mencerait-il enfin? On le croirait, à l'annonce d'un projet invrai-
semblable au premier abord, étant données les habitudes de
notre pays : nous voulons parler de la création d'un Institut
agronomique algérien.
Jusqu'ici, en effet, on avait bien songé à former en Algérie
des archéologues et des légistes, on ne paraissait pas s'être préoc-
cupé d'instruire des agriculteurs. On avait mis, c'est le cas de le
dire, la charrue avant les bœufs. Nous nous garderons bien de
dire du mal de notre enseignement supérieur algérien. Dirigé par
des hommes éminents, il est en voie d'acquérir lajnste renommée
qui lui est due, et qui profitera à la France en définitive. Le droit,
les sciences historiques reçoivent ainsi une impulsion brillante
et une direction vraiment rationnelle. Mais il faudrait prendre
garde que l'Algérie, après avoir été « un royaume arabe et un
camp français », ne devint une pépinière de savants et un con-
servatoire des belles-lettres.
Lorsqu'il s'agit d'une colonie, il est presque banal de dire que
tout ce qui profite à la colonisation est l'essentiel; le reste vient
par surcroît. C'est pourquoi nous accueillons avec la sympathie et
1 enthousiasme qu'elle mérite l'idée d'un Institut agronomique
algérien.
t. y
2
de l'Adrar, du Tagant et même du Tram, et enfin de tous les
riches et précieux produits du Soudan.
11 ne s'agit pas ici de conquête; il n'y a à faire, ni sacrifice
d'hommes, ni sacrifice d'argent, car les frais nécessaires pour
établir à l'île d'Arguin un résident et un poste peuvent être
considérés comme insignifiants ; et de quelle importance cepen-
dant serait pour nos colonies de l'Algérie et du Sénégal cette
modeste occupation'! Nous pourrions rompre alors ce cercle de fer
qui nous étreint et sépare l'Algérie du Sénégal.
L'INSTITUT AGRONOMIQUE D'ALGER
La France deviendrait-elle une nation pratique? Le règne de
l'utilitarisme, redouté de quelques-uns, espéré de beaucoup,com-
mencerait-il enfin? On le croirait, à l'annonce d'un projet invrai-
semblable au premier abord, étant données les habitudes de
notre pays : nous voulons parler de la création d'un Institut
agronomique algérien.
Jusqu'ici, en effet, on avait bien songé à former en Algérie
des archéologues et des légistes, on ne paraissait pas s'être préoc-
cupé d'instruire des agriculteurs. On avait mis, c'est le cas de le
dire, la charrue avant les bœufs. Nous nous garderons bien de
dire du mal de notre enseignement supérieur algérien. Dirigé par
des hommes éminents, il est en voie d'acquérir lajnste renommée
qui lui est due, et qui profitera à la France en définitive. Le droit,
les sciences historiques reçoivent ainsi une impulsion brillante
et une direction vraiment rationnelle. Mais il faudrait prendre
garde que l'Algérie, après avoir été « un royaume arabe et un
camp français », ne devint une pépinière de savants et un con-
servatoire des belles-lettres.
Lorsqu'il s'agit d'une colonie, il est presque banal de dire que
tout ce qui profite à la colonisation est l'essentiel; le reste vient
par surcroît. C'est pourquoi nous accueillons avec la sympathie et
1 enthousiasme qu'elle mérite l'idée d'un Institut agronomique
algérien.
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