DOI Heft:
Nr. 25 (Mai 1887)
DOI Artikel:Denave, B.: Soukahras
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0210
172
ÇOHRESPONDANCK
SOUKAHRAS
Nous extrayons d'une lettre qui nous est adressée par M. Denave,
noire correspondant ;ï Soukahras, les renseignements suivants sur
la colonisation, l'agriculture, le commerce et la situation économique
de ce beau pays :
« Soukahras est situé à cent kilomètres de Bône, son port de
débouché; Son altitude est de 6.^)0 mètres, et bien qu'installé sur
un plateau élevé, de hautes montagnes l'environnent encore pour
assurer à nos colons de la pluie en hiver et au printemps et sur-
tout un climat tempéré en été.
» La colonisation proprement dite a tardé à s'implanter ici,"
autour de la petite ville'; mais, depuis une dizaine d'années, la
création de quelques villages à peu de distance nous a amené
des colons sérieux et travailleurs. Au début, et comme encore dans
la plus grande partie de l'Algérie, on ne s'occupa que des céréales
don! les cours ont été jusqu'en 1880 et 1881 assez rémunérateurs,
vu l'étonnante et facile fécondité de nos terres, à, peine grattées
jusqu'ici parla charrue indigène. Puis, les importations exotiques
oui influé, comme en France, sur les prix de nos céréales, et le
colon a dû songer à la vigne. Cet essai a pleinemenl réussi, nos
coteaux peuvent rappeler, dès aujourd'hui, ceux de la Bourgogne
d'autrefois.
» Et nous possédons maintenant du vin de choix qui pourra riva-
liser avec les premières marques quand la fabrication aura été amé-
liorée par des connaissances plus solides et une expérience plus
longue.
» Cette année dernière, la production du canton a été d'environ
20,000 hectolitres, celte prochaine récolte nous promet quatre on
cinq fois celle quantité.
» Les vignobles ont été créés trop brusquemenl el les ressources
limitées onl forcémenl produit des défectuosités dans l'installation
tics caves. Peu à peu il sera remédié à cela.
» Il nous manque aujourd nui un débouché sérieux pour nos
vins.
» Le stock de la dernière récolte s épuise bien lentement sur place,
de iO h 60 francs l'hectolitre, et, pour la. France de 30 à 40 francs
l'hectolitre, nu, en gare Soukahras. Quelques vignerons se sonl
ÇOHRESPONDANCK
SOUKAHRAS
Nous extrayons d'une lettre qui nous est adressée par M. Denave,
noire correspondant ;ï Soukahras, les renseignements suivants sur
la colonisation, l'agriculture, le commerce et la situation économique
de ce beau pays :
« Soukahras est situé à cent kilomètres de Bône, son port de
débouché; Son altitude est de 6.^)0 mètres, et bien qu'installé sur
un plateau élevé, de hautes montagnes l'environnent encore pour
assurer à nos colons de la pluie en hiver et au printemps et sur-
tout un climat tempéré en été.
» La colonisation proprement dite a tardé à s'implanter ici,"
autour de la petite ville'; mais, depuis une dizaine d'années, la
création de quelques villages à peu de distance nous a amené
des colons sérieux et travailleurs. Au début, et comme encore dans
la plus grande partie de l'Algérie, on ne s'occupa que des céréales
don! les cours ont été jusqu'en 1880 et 1881 assez rémunérateurs,
vu l'étonnante et facile fécondité de nos terres, à, peine grattées
jusqu'ici parla charrue indigène. Puis, les importations exotiques
oui influé, comme en France, sur les prix de nos céréales, et le
colon a dû songer à la vigne. Cet essai a pleinemenl réussi, nos
coteaux peuvent rappeler, dès aujourd'hui, ceux de la Bourgogne
d'autrefois.
» Et nous possédons maintenant du vin de choix qui pourra riva-
liser avec les premières marques quand la fabrication aura été amé-
liorée par des connaissances plus solides et une expérience plus
longue.
» Cette année dernière, la production du canton a été d'environ
20,000 hectolitres, celte prochaine récolte nous promet quatre on
cinq fois celle quantité.
» Les vignobles ont été créés trop brusquemenl el les ressources
limitées onl forcémenl produit des défectuosités dans l'installation
tics caves. Peu à peu il sera remédié à cela.
» Il nous manque aujourd nui un débouché sérieux pour nos
vins.
» Le stock de la dernière récolte s épuise bien lentement sur place,
de iO h 60 francs l'hectolitre, et, pour la. France de 30 à 40 francs
l'hectolitre, nu, en gare Soukahras. Quelques vignerons se sonl