Revue de l'Afrique française (Paris, 5(Sixième Année).1887)

LA FEMME ARABE

APRÈS LE MARIAGE

CARACTÈRE ET HABITUDES

Les femmes arabes sont bonnes; elles aiment leur mari, leurs
enfants, leur famille; leur conversation est agréable; elles sont
charmantes dans les fêtes qu'elles égaient de leurs chants.

Elles aiment les pauvres, elles sont miséricordieuses et font
volontiers l'aumône. Le vendredi est le jour qu'elles consacrent
aux bonnes œuvres.

Elles vont prier dans les mosquées, mais aux heures qui leur
sont réservées, et alors les hommes n'y pénètrent point.

Klles visitent souvent les cimetières pour pleurer sur la tombe
des morts chéris ; souvent elles y laissent des aumônes en nature.

Elles sont rusées; car, si elles aiment le fruit défendu, elles
savent qu'une infidélité peut leur coûter la vie, et que la femme
qui se conduit bien n'est jamais battue.

Ce serait une erreur de croire que la femme n'a aucune
influence dans la famille : elle en a parfois sur la tribu tout
entière.

Elle a la direction des enfants, des troupeaux, du commerce.
Un homme ne donne pas une livre de beurre sans consulter sa
femme ; il ne se met pas en voyage, n'achète ou ne vend un
cheval sans son avis.

Cette influence s'exerce surtout quand, au milieu des dissensions
intestines qui divisent sans cesse les Arabes, il faut choisir son
parti. 11 est sans exemple qu'une femme, dans ces circonstances,
ait trompé son mari : ce serait pour elle une honte éternelle, et
la vie lui deviendrait impossible.

Non seulement elles pèsent sur les déterminations de leurs en-
fants et de leurs maris, mais souvent, dans les attaques dirigées

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