DOI Heft:
Nr. 25 (Mai 1887)
DOI Artikel:Olivaint, Maurice: Voyage des ministres en Algérie
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VOYAGE DES MINISTRES EiN ALGÉRIE
VOYAGE DES MINISTRES EN ALGÉRIE
.Nous venons un peu tard parler de cette marche triomphale à
travers l'Algérie, qui a, durant trois semaines, alimenté la presse
locale et métropolitaine. Nous espérons cependant que nos lecteurs
trouveront quelque intérêt à l'embrasser dans son ensemble, à
l'aide de ce rapide aperçu. Nous voudrions bien que les ministres
nous eussent fourni ample matière pour parler longuement de
leurs travaux; mais cette excursion n'a, malheureusement, abouti
qu'à de vagues promesses. Si, du reste, une somptueuse hospita-
lité, offerte sous un climat enchanteur, a fait oublier à ceux qui
en étaient l'objet le but de leur voyage, il faut en accuser avant
tout nos Algériens qui, dans la joie de recevoir de si grands per-
sonnages venus étudier leurs besoins par eux-mêmes, les ont dé-
tournés de leurs études par un éblouissemenl continuel d'honneurs
et de fêtes. Nous n'avons pas l'intention de, dépeindre à nouveau
ces magnificences, où les journaux ont trouvé le sujet de mille
développements fantaisistes et pittoresques. Nous voulons effleurer
seulement les incidents dont des relations quotidiennes ont donné
les moindres détails, pour nous étendre davantage sur les vœux
exprimés par les populations, cl sur les besoins qui les jus-
tifient .
Pour exposer ces désirs, nous suivrons tour ii tour Al. Millaud
dans la province d'Oran, MAI. Berthelot et Granet en Kabylie, et
nous terminerons par la visite de la caravane parlementaire en
Tunisie. Quant au voyage effectué à Gonstantine et à Biskra, nous
nous abstiendrons d'en parler, en priant le lecteur de vouloir bien
se reporter à la lettre de M. Mercier, contenue dans ce numéro.
L'excursion de M. Millaud dans l'Oranais fut la plus féconde
en fêtes de tout genre. Depuis Grau, où de brillantes manifesta-
tions préludèrent à celles qui attendaient la caravane sur tout son
parcours, jusqu'à Naaina, où les députés se donnèrent l'innocent
plaisir de passer une nuit sous la lente, ce ne furent que soupers
au couscous et ditl'as au Champagne, coups de tamtam et d'encen-
soir. Le ministre, avec sa suite de membres du Parlement, tra-
versa la province comme un souverain oriental escorté de sa cour.
Ce cortège aurait pu même avoir un certain caractère de majesté,
s'il n'avait été grossi par de nombreux touristes rappelant trop les
VOYAGE DES MINISTRES EiN ALGÉRIE
VOYAGE DES MINISTRES EN ALGÉRIE
.Nous venons un peu tard parler de cette marche triomphale à
travers l'Algérie, qui a, durant trois semaines, alimenté la presse
locale et métropolitaine. Nous espérons cependant que nos lecteurs
trouveront quelque intérêt à l'embrasser dans son ensemble, à
l'aide de ce rapide aperçu. Nous voudrions bien que les ministres
nous eussent fourni ample matière pour parler longuement de
leurs travaux; mais cette excursion n'a, malheureusement, abouti
qu'à de vagues promesses. Si, du reste, une somptueuse hospita-
lité, offerte sous un climat enchanteur, a fait oublier à ceux qui
en étaient l'objet le but de leur voyage, il faut en accuser avant
tout nos Algériens qui, dans la joie de recevoir de si grands per-
sonnages venus étudier leurs besoins par eux-mêmes, les ont dé-
tournés de leurs études par un éblouissemenl continuel d'honneurs
et de fêtes. Nous n'avons pas l'intention de, dépeindre à nouveau
ces magnificences, où les journaux ont trouvé le sujet de mille
développements fantaisistes et pittoresques. Nous voulons effleurer
seulement les incidents dont des relations quotidiennes ont donné
les moindres détails, pour nous étendre davantage sur les vœux
exprimés par les populations, cl sur les besoins qui les jus-
tifient .
Pour exposer ces désirs, nous suivrons tour ii tour Al. Millaud
dans la province d'Oran, MAI. Berthelot et Granet en Kabylie, et
nous terminerons par la visite de la caravane parlementaire en
Tunisie. Quant au voyage effectué à Gonstantine et à Biskra, nous
nous abstiendrons d'en parler, en priant le lecteur de vouloir bien
se reporter à la lettre de M. Mercier, contenue dans ce numéro.
L'excursion de M. Millaud dans l'Oranais fut la plus féconde
en fêtes de tout genre. Depuis Grau, où de brillantes manifesta-
tions préludèrent à celles qui attendaient la caravane sur tout son
parcours, jusqu'à Naaina, où les députés se donnèrent l'innocent
plaisir de passer une nuit sous la lente, ce ne furent que soupers
au couscous et ditl'as au Champagne, coups de tamtam et d'encen-
soir. Le ministre, avec sa suite de membres du Parlement, tra-
versa la province comme un souverain oriental escorté de sa cour.
Ce cortège aurait pu même avoir un certain caractère de majesté,
s'il n'avait été grossi par de nombreux touristes rappelant trop les