DOI Heft:
Nr. 28 (Août 1887)
DOI Artikel:Olivaint, Maurice: Gafsa et ses environs
DOI Artikel:Mercier, Ernest: Les Mozabites
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0309
LES M0ZAB1TES 40*»
ruines de villages, des traces de culture ancienne, quelques oliviers.
Mais pas un vestige récent, Il s'est évidemment passé là un fait de
destruction qui remonte peut-être à l'époque de l'invasion arabe, et à
cette histoire se trouvent mêlés seulement deux noms, celui de la sul-
tane Zazia, la reine de la grotte qui s'était assuré là, en même temps
qu'un abri impénétrable aux rayons du soleil, un bain rafraîchis-
sant dans la rivière qui fermait sa demeure, puis le nom de Cliaâbi, sul-
tan qui a joué un grand rôle dans ce pays.
En somme, dans ce désert, on trouve les traces d'une population
assez dense. La rivière qui traverse cette gorge a sa source assez loin
danslenord, et arrose, je crois, une oasis nommée Aïn-cl-Ksob; puis elle
disparaît sous le sol et ne reparaît qu'au renflement produit par les
montagnes de Tseldja, et par plusieurs sources que l'on appelle Ras-
el-Aiouu. A la sortie de la gorge dont nous avons parlé, elle disparaît
sous les sables. Autrefois elle a été cependant utilisée à sa sortie, car
on trouve dans les flancs du rocher, à une élévation de 10 à 12 mètres
au-dessus du niveau actuel de la rivière, des traces considérables d'un
barrage en maçonnerie et des prises d'eau qui la déversaient dans la
plaine. Il serait relativement facile aujourd'hui d'établir un travail de
ce genre et de créer un beau village et des cultures avec les eaux, mais
il y aurait lieu, en le construisant, de prendre des précautions pour le
garantir des crues de la rivière qui doivent être d'une violence
extrême.
LES MOZABITES
Les rixes qui ont éclaté à Constantinc, à la fin du Ramadan entre
Mozabitcs et musulmans orthodoxes, ont appelé l'attention sur ces
sectaires; c'est pourquoi nous avons réuni les détails suivants que les
lecteurs de la Revue liront peut-être avec intérêt.
Les Mozabitcs sont originaires d'un plateau rocheux, découpé en
sens divers par des vallées plus ou moins profondes, et appelé par les
indigènes algériens Cliebha du Mezab. Ce plateau est situé en plein
ruines de villages, des traces de culture ancienne, quelques oliviers.
Mais pas un vestige récent, Il s'est évidemment passé là un fait de
destruction qui remonte peut-être à l'époque de l'invasion arabe, et à
cette histoire se trouvent mêlés seulement deux noms, celui de la sul-
tane Zazia, la reine de la grotte qui s'était assuré là, en même temps
qu'un abri impénétrable aux rayons du soleil, un bain rafraîchis-
sant dans la rivière qui fermait sa demeure, puis le nom de Cliaâbi, sul-
tan qui a joué un grand rôle dans ce pays.
En somme, dans ce désert, on trouve les traces d'une population
assez dense. La rivière qui traverse cette gorge a sa source assez loin
danslenord, et arrose, je crois, une oasis nommée Aïn-cl-Ksob; puis elle
disparaît sous le sol et ne reparaît qu'au renflement produit par les
montagnes de Tseldja, et par plusieurs sources que l'on appelle Ras-
el-Aiouu. A la sortie de la gorge dont nous avons parlé, elle disparaît
sous les sables. Autrefois elle a été cependant utilisée à sa sortie, car
on trouve dans les flancs du rocher, à une élévation de 10 à 12 mètres
au-dessus du niveau actuel de la rivière, des traces considérables d'un
barrage en maçonnerie et des prises d'eau qui la déversaient dans la
plaine. Il serait relativement facile aujourd'hui d'établir un travail de
ce genre et de créer un beau village et des cultures avec les eaux, mais
il y aurait lieu, en le construisant, de prendre des précautions pour le
garantir des crues de la rivière qui doivent être d'une violence
extrême.
LES MOZABITES
Les rixes qui ont éclaté à Constantinc, à la fin du Ramadan entre
Mozabitcs et musulmans orthodoxes, ont appelé l'attention sur ces
sectaires; c'est pourquoi nous avons réuni les détails suivants que les
lecteurs de la Revue liront peut-être avec intérêt.
Les Mozabitcs sont originaires d'un plateau rocheux, découpé en
sens divers par des vallées plus ou moins profondes, et appelé par les
indigènes algériens Cliebha du Mezab. Ce plateau est situé en plein