Revue de l'Afrique française (Paris, 5(Sixième Année).1887)

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les villes de l*algérie

population française presque seule y participe. L'enseignement à
tous les degrés est donné dans 11 écoles maternelles à 1,400 enfants,
dans 23 écoles primaires à 3,600, dans des cours d'adultes, des
institutions libres, dans un lycée, une école secondaire de jeunes
filles, une école nationale des Beaux-Arts, des écoles supérieures de
droit, de médecine, de sciences et de lettres. Alger a trois biblio-
thèques publiques, des sociétés savantes, société historique, d'agri-
culture, des sciences physiques, naturelles et clhnatologiques, des
beaux-arts, sciences et lettres, ligue du reboisement. A côté des
journaux quotidiens, dans lesquels beaucoup de talent se dépense
malheureusement en polémiques irritantes, il s'y publie d'estimables
ouvrages d'étude ou de vulgarisation, des recueils d'une réelle valeur
scientifique ( Revue africaine, Bulletin de correspondance africaine.
Revue de législation et de. jurisprudence). La société algérienne
goûte et comprend la musique; elle compte parmi beaucoup d'ama-
teurs éclairés quelques bons exécutants. La ville qui a inspiré tant
de peintres en a aussi produit qui tiennent un rang honorable et sa
jeune école des Beaux-Arts en formera peut-être d'illustres.

Maurice Wahl.

BONE

Sur ton heureux rivage, ô riante Algérie,

Au pied des flots mousseux de la mer au teint bleu,

Bône comme autrefois dans son bois Égérie

A l'ombre des santons évite un ciel de feu,

* *

Sous le feuillage épais, voyez comme elle étale
Ses charmes caressants et ses fières beau lés,
Comme elle a su mêler la grâce orientale
A l'aspect imposant des modernes cités!

*

* *

Sous son dehors français, la ville délicate
Cache l'air africain dont elle sait le prix;
En elle, on croirail voir la perle de Mascate
Dans le fond d'un écrin rapporté de Paris.

Maurice Olivaint.