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LA FEMME AKAIiE
vêtements, passe un pantalon qui lui tombe jusqu'à la cheville.
Elle se noue derrière la tète un mouchoir qui lui cache tout le bas
de la figure. Elle s'enveloppe le corps d'un haïk d'étoffe de laine ou
de soie très claire et très fine, et met par-dessus le tout un autre
haïk beaucoup plus épais qui la couvre entièrement. Ainsi vêtue
elle ressemble a un paquet, on ne voit que ses grands yeux noirs
dans l'intervalle du voile et du haïk, ses bas blancs bien tirés et ses
mignonnes chaussures vernies découvertes et arrondies parle bout.
DU MOT CHEFAA
Dans Un pays absolument neuf ou dans un pays ruiné, soil
par la guerre étrangère, soil par sa propre administration, la
seule exploitation possible du sol est l'exploitation en famille; et
les familles elles-mêmes ne peuvent se défendre et, vivre qu'à la.
condition de se grouper en communautés d'habitants.
Pour protéger les associations agricoles, soif entre les membres
d'une même famille, soif même entre non-parents, une coutume,
qui remonte aux premiers âges du inonde, avait établi au profit
des associés un droit de préemption ; les Grecs l'appelaient proti-
mésis, les Latins prœlatio, et nos anciens jurisconsultes retrait ;
les .Musulmans l'ont conservé sous le nom de Chefâa.
Quant aux groupes de familles réunies en communautés d'ha-
bitants, ils ont traversé tout le moyen âge en France. La diffé-
rence entre les communautés d'habitants françaises et les commu-
nautés d'habitants algériennes, consiste en ceci seulement (pie les
Arabes appellent leurs assemblées Djemâa, leurs syndics Amin,
et leurs procureurs Oukil. Il n'es! pas plus difficile eu Algérie
qu'en France de distinguer le l'ait particulier, de ce que nos vieux
auteurs appellent le fait commun : el dans une tribu arabe il est
aussi facile de distinguer les propriétés privées des propriétés
communales, cpve de distinguer, à Paris, les propriétés de la ville
de celles de ses habitants.
G. de Casamajor.
LA FEMME AKAIiE
vêtements, passe un pantalon qui lui tombe jusqu'à la cheville.
Elle se noue derrière la tète un mouchoir qui lui cache tout le bas
de la figure. Elle s'enveloppe le corps d'un haïk d'étoffe de laine ou
de soie très claire et très fine, et met par-dessus le tout un autre
haïk beaucoup plus épais qui la couvre entièrement. Ainsi vêtue
elle ressemble a un paquet, on ne voit que ses grands yeux noirs
dans l'intervalle du voile et du haïk, ses bas blancs bien tirés et ses
mignonnes chaussures vernies découvertes et arrondies parle bout.
DU MOT CHEFAA
Dans Un pays absolument neuf ou dans un pays ruiné, soil
par la guerre étrangère, soil par sa propre administration, la
seule exploitation possible du sol est l'exploitation en famille; et
les familles elles-mêmes ne peuvent se défendre et, vivre qu'à la.
condition de se grouper en communautés d'habitants.
Pour protéger les associations agricoles, soif entre les membres
d'une même famille, soif même entre non-parents, une coutume,
qui remonte aux premiers âges du inonde, avait établi au profit
des associés un droit de préemption ; les Grecs l'appelaient proti-
mésis, les Latins prœlatio, et nos anciens jurisconsultes retrait ;
les .Musulmans l'ont conservé sous le nom de Chefâa.
Quant aux groupes de familles réunies en communautés d'ha-
bitants, ils ont traversé tout le moyen âge en France. La diffé-
rence entre les communautés d'habitants françaises et les commu-
nautés d'habitants algériennes, consiste en ceci seulement (pie les
Arabes appellent leurs assemblées Djemâa, leurs syndics Amin,
et leurs procureurs Oukil. Il n'es! pas plus difficile eu Algérie
qu'en France de distinguer le l'ait particulier, de ce que nos vieux
auteurs appellent le fait commun : el dans une tribu arabe il est
aussi facile de distinguer les propriétés privées des propriétés
communales, cpve de distinguer, à Paris, les propriétés de la ville
de celles de ses habitants.
G. de Casamajor.