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Revue de l'Afrique française — Paris, 5(Sixième Année).1887

DOI issue:
Nr. 26 (Juin 1887)
DOI article:
Pierre, Louis: La femme arabe, [2]: après le mariage
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0235

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LA FEMME ARABE

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les visites à la mosquée et aux cimetières ne sont pas, comme
pour la femme mariée, ses seules distractions : elle va à la
promenade, boire et se divertir en joyeuse compagnie dans les
cabarets élégants des environs d'Alger, à Saint-Eugène, à la pointe
Pescade ou au Jardin d'essai.

Si son amant est Européen, elle s'habille volontiers à l'euro-
péenne, souvent avec élégance, môme avec goût, n'était l'étrange
assemblage des couleurs criardes qu'elle affectionne.

Elle suit les théâtres, les concerts, les bals, soupe gaiement, et
mène la vie la plus dissipée et la plus joyeuse du monde.

Ses grands yeux noirs et profonds dont l'éclat est avivé par
l'usage du koheul, ses traits mignons, ses formes gracieuses lui
prêtent un charme piquant, augmenté encore par la riche ori-
ginalité de son costume et de sa parure. A la maison elle porte
une chemise en gaze à manches courtes et un pantalon seroual
en calicot blanc. Les jambes sont nues et les pieds chaussés de
babouches ; la tète se coiffe d'une petite calotte brodée d'or, qui
s'attache par des cordons sous le menton. Elle ajoute, à ce léger
costume, une veste djabadoli, espèce de corsage serré qui étrangle
la poitrine et. laisse voir les épaules. Vient ensuite le r'Hla ou
redingote en étoffe de soie brochée d'or. Avec ce costume on
couvre la calotte d'une pièce de soie noire sur laquelle on applique
un foulard de couleur vive rayé d'or ou d'argent. C'est la coiffure
ordinaire des rikats et des filles publiques.

Les femmes mariées portent le Sarmah, cône en filigramme
d'or ou d'argent, souvent d'un travail admirable. Les bijoux sont
des bagues et des pendants ornés de diamants assez mal taillés
et plus mal montés encore, des diadèmes, des colliers à six et
quelquefois à dix rangs de perles fines souvent d'une grande valeur,
de bracelets qu'on nomme m'sais et d'anneaux dans les jambes
qu'on appelle m'hais.

Quand la Mauresque porte le r'Hla, elle noue au-dessus de ses
hanches une large étoffe de soie rayée tombant jusqu'à terre,
le foutah, elle enroule par-dessus une riche ceinture de soie
brochée d'or dont les bouts retombent par-devant, des babou-
ches en velours vert ou ponceau complètent l'ensemble de ce
costume fort riche et fort beau.

La Mauresque, pour sortir, quitte son foutah, garde ses autres
 
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