correspondance 1 ' '
les donner actuellement aux musulmans algévieus, qui sont trois
millions en face de 2B0>000 Français, moins de vingt ans après une
formidable insurrection, dont les conséquences auraient été terribles,
si elle avait commencé un mois plus tôt, ce serait plus que de
l'aberration, ce serait véritablement un crime contre la patrie.
Quelques philanthropes systématiques n'ont pas le droit de com-
promettre, pour l'aire l'essai de leurs théories, les résultats acquis
par de longues années d'efforts et au prix du plus pur sang français.
Du reste la question ici est bien simple : je pense que nos
théoriciens n'ont pas la prétention de naturaliser en masse une popu-
lation qui ne le demande pas et n'y tient pas. On ne jette pas ainsi,
au hasard, un titre comme celui de citoyen français. Or, si les
indigènes veulent réellement être naturalisés, ilsn'ont qu'à le deman-
der; on leur en facilitera tous les moyens. Cent cinquante ou deux
cents (rentre eux le font chaque année et si leur exemple était
suivi, la question serait bientôt résolue de la manière la plus
logique et la plus libérale.
Mais revenons à la caravane parlementaire. Les ministres ont
été reçus avec tous les honneurs militaires et civils qui leur sont
dus. et l'on a bi?,n fait, car, en vérité, sans cela, la délégation du
gouvernement aurait peut-être manqué un peu de prestige aux
yeux des étrangers et des indigènes. La faute en est, si c'en est
une, à notre régime démocratique, où les hommes qui détiennent
le pouvoir brillent surtout par leur mérite propre. Sous ce rapport,
nous n'avons rien à regretter, et ces messieurs se sont montrés
attentifs à, écouler les doléances de chacun et à promettre de faire
droit aux plaintes justes. Peut-être ont-ils été trop modestes ou se
sont-ils appliqués à jouer un rôle trop effacé. II est vrai que le
moment de leur passage à Constantine a coïncidé avec la réception
des graves nouvelles politiques de ces derniers temps, ce qui leur
imposait une réserve plus grande.
L'itinéraire de la caravane a été quelque peu modifié et le; minis-
tres ont dû rentrer en France avant l'époque fixée, ce qui a causé
un grand désappointement, presque de l'irritation à certaines loca-
lités qui s'étaient mises en Irais pour recevoir les visiteurs.
Tout cela ne tardera pas à être oublié devant d'autres préoccupa-
tions. Nous attendons maintenant, l'effet des promesses faites.
Ernest Mercier.
les donner actuellement aux musulmans algévieus, qui sont trois
millions en face de 2B0>000 Français, moins de vingt ans après une
formidable insurrection, dont les conséquences auraient été terribles,
si elle avait commencé un mois plus tôt, ce serait plus que de
l'aberration, ce serait véritablement un crime contre la patrie.
Quelques philanthropes systématiques n'ont pas le droit de com-
promettre, pour l'aire l'essai de leurs théories, les résultats acquis
par de longues années d'efforts et au prix du plus pur sang français.
Du reste la question ici est bien simple : je pense que nos
théoriciens n'ont pas la prétention de naturaliser en masse une popu-
lation qui ne le demande pas et n'y tient pas. On ne jette pas ainsi,
au hasard, un titre comme celui de citoyen français. Or, si les
indigènes veulent réellement être naturalisés, ilsn'ont qu'à le deman-
der; on leur en facilitera tous les moyens. Cent cinquante ou deux
cents (rentre eux le font chaque année et si leur exemple était
suivi, la question serait bientôt résolue de la manière la plus
logique et la plus libérale.
Mais revenons à la caravane parlementaire. Les ministres ont
été reçus avec tous les honneurs militaires et civils qui leur sont
dus. et l'on a bi?,n fait, car, en vérité, sans cela, la délégation du
gouvernement aurait peut-être manqué un peu de prestige aux
yeux des étrangers et des indigènes. La faute en est, si c'en est
une, à notre régime démocratique, où les hommes qui détiennent
le pouvoir brillent surtout par leur mérite propre. Sous ce rapport,
nous n'avons rien à regretter, et ces messieurs se sont montrés
attentifs à, écouler les doléances de chacun et à promettre de faire
droit aux plaintes justes. Peut-être ont-ils été trop modestes ou se
sont-ils appliqués à jouer un rôle trop effacé. II est vrai que le
moment de leur passage à Constantine a coïncidé avec la réception
des graves nouvelles politiques de ces derniers temps, ce qui leur
imposait une réserve plus grande.
L'itinéraire de la caravane a été quelque peu modifié et le; minis-
tres ont dû rentrer en France avant l'époque fixée, ce qui a causé
un grand désappointement, presque de l'irritation à certaines loca-
lités qui s'étaient mises en Irais pour recevoir les visiteurs.
Tout cela ne tardera pas à être oublié devant d'autres préoccupa-
tions. Nous attendons maintenant, l'effet des promesses faites.
Ernest Mercier.