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Revue de l'Afrique française — Paris, 5(Sixième Année).1887

DOI issue:
Nr. 21 (Janvier 1887)
DOI article:
Mercier, Ernest: Les anglais sur la côte Nord-Ouest de l'Afrique
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0022

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LES ANGLAIS SUR LA COTE NORD-OUEST DE LAFRIQUE.

la colonie du Sénégal visa vis de ses belliqueux et remuants voi-
sins les Trarzas, qui firent abandonner, par la France, le seul
port existant de Saint-Louis au cap Blanc et le point le plus
salubre de toute la côte occidentale d'Afrique.

Notre situation en 1855, au moment où le roi des Maures
Trarzas forçait le Brack à s'enfermer dans le Oualo et à lui
abandonner la rive droite du fleuve, malgré l'appui du gou-
vernement du Sénégal, prouve bien dans quel état d'infériorité
était alors notre colonie du Sénégal au moment de l'abandon
d'Arguin, et montre ainsi la véritable cause de cet abandon.

Depuis, les rôles ont heureusement changé : le roi Ely ould
Mohammed el Habib, devenu notre allié, a pourtant essayé, en
1881, époque où l'île d'Arguin, a été concédée à M. Jullien, de
Marseille, d'en revendiquer la possession.

La concession a été faite, par le Gouvernement, à M. Jullien.
membre de la Chambre de commerce de Marseille, le "25
décembre 1880, pour une période de 99 ans et pour y établir une
entreprise de pêcherie. Mais l'article i de ladite convention, pas-
sée entre M. Jullien et le ministre de la marine et du commerce,
stipule que la France se réserve le droit d'occuper ultérieure-
ment telle partie de l'île qu'elle jugera convenable pour l'établis-
sement de postes militaires, de police, de douanes ou autres.

En 1885, M. Jullien obtint l'autorisation de substituer en son
lieu et place M. Albert Armand, qui est, aujourd'hui, le vérita-
ble propriétaire de l'île d'Arguin.

Ainsi nous possédons un point bien autrement important par
sa situation — plus rapprochée du Soudan — que le cap Juby
dont les Anglais tirent pourtant un si grand parti, et nous n'y
envoyons même pas un résident pour y affirmer notre droit.

Nous avons aussi toutes facilités pour détourner sur Arguiu
les grandes et riches caravanes du Soudan qui s'y arrêteront de
préférence à Juby, car elles économiseront ainsi les deux tiers
du chemin. Arguin peut devenir, si nous le voulons, le centre
de commerce le plus important par ses communications faciles à
établir et à développer avec les Chinguelti, l'Adrar et Oualata, et
par ses relations rapides et sûres avecïombouctou. Ce serait le port
le mieux placé pour l'exportation des laines, de l'huile, de l'orge,
du blé du nord-ouest de l'Afrique, des gommes de tout le Tiris ,
 
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