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LES VILLES DE l'aLGÉIUS
aussi belle quelles baies vantées de Naples ou de Rio. La ville est
bâtie dans la partie nord-ouest, sur les dernières pentes du Sahel ;
resserrée dans un espace étroit, elle s'offre tout entière au regard,
d'un seul bloc, avec son port à ses pieds, son monumental boule-
vard bordé d'arcades, ses rues moulantes où s'étaient les terrasses
mauresques. Et le spectacle est divers, mais d'un charme égal, soit
qu'on la découvre de la mer ou des hauteurs voisines, baignée dans
l'éclatant soleil de midi ou dormant sous les étoiles.
Avant qu'elle ne devînt la capitale de l'Afrique française, Alger
fut successivement romaine, berbère, turque. Dans un passé plus
lointain et qui n'a guère laissé de traces, elle a dû être un emporium,
un de ces comptoirs dont les Phéniciens jalonnaienl leurs routes
maritimes. Tel paraît être le sens de la légende qui attribue sa
fondation à des compagnons d'Hercule, et qui prétend expliquer
par le nombre des fondateurs son nom d'Icosium (enwtri, vingt).
On sait que l'Hercule tyrien symbolise les migrations phéniciennes
d'Orient en Occident.
Icosium fit partie du royaume de Mâurétanie et devint romaine
en l'an 40, lors de l'annexion de ce royaume.
L'empereur Vespasicn lui conféra le droit latin ; plus tard elle fut
élevée au rang des colonies. Comme toutes les villes romaines,
elle avait des rues dallées, des aqueducs, des monuments pavés de
mosaïques et décorés de statues, des maisons solidement bâties en
pierres de taille.
Au temps du géographe arabe El-Bekri, au xi° siècle, on y
voyait encore les restes d'un théâtre et d'une vaste église.
De l'église il subsistait un mur « s'arrondissant d'Orient en
Occident, orné de nombreuses peintures et images encadrées. » Le
théâtre était pavé « avec de petites pierres de différentes couleurs,
formant une espèce de mosaïque, dans laquelle sont des images
d'animaux d'une exécution savante et d'un art merveilleux, que
n'ont altérées ni l'écoulement du temps ni la succession des
siècles ». Depuis 1830, on a retrouvé dans les profondeurs du sol
des dallages de voies, des substructions d'édifices, des débris de
colonnes, des fragments de statues. Il ne semble pas, néanmoins,
qu'lcosium ait jamais eu une bien grande importance. Les vestiges
romains ne se rencontrent guère que dans la partie basse de la
ville actuelle. L'emplacement d'Icosium répondrait à peu près à
LES VILLES DE l'aLGÉIUS
aussi belle quelles baies vantées de Naples ou de Rio. La ville est
bâtie dans la partie nord-ouest, sur les dernières pentes du Sahel ;
resserrée dans un espace étroit, elle s'offre tout entière au regard,
d'un seul bloc, avec son port à ses pieds, son monumental boule-
vard bordé d'arcades, ses rues moulantes où s'étaient les terrasses
mauresques. Et le spectacle est divers, mais d'un charme égal, soit
qu'on la découvre de la mer ou des hauteurs voisines, baignée dans
l'éclatant soleil de midi ou dormant sous les étoiles.
Avant qu'elle ne devînt la capitale de l'Afrique française, Alger
fut successivement romaine, berbère, turque. Dans un passé plus
lointain et qui n'a guère laissé de traces, elle a dû être un emporium,
un de ces comptoirs dont les Phéniciens jalonnaienl leurs routes
maritimes. Tel paraît être le sens de la légende qui attribue sa
fondation à des compagnons d'Hercule, et qui prétend expliquer
par le nombre des fondateurs son nom d'Icosium (enwtri, vingt).
On sait que l'Hercule tyrien symbolise les migrations phéniciennes
d'Orient en Occident.
Icosium fit partie du royaume de Mâurétanie et devint romaine
en l'an 40, lors de l'annexion de ce royaume.
L'empereur Vespasicn lui conféra le droit latin ; plus tard elle fut
élevée au rang des colonies. Comme toutes les villes romaines,
elle avait des rues dallées, des aqueducs, des monuments pavés de
mosaïques et décorés de statues, des maisons solidement bâties en
pierres de taille.
Au temps du géographe arabe El-Bekri, au xi° siècle, on y
voyait encore les restes d'un théâtre et d'une vaste église.
De l'église il subsistait un mur « s'arrondissant d'Orient en
Occident, orné de nombreuses peintures et images encadrées. » Le
théâtre était pavé « avec de petites pierres de différentes couleurs,
formant une espèce de mosaïque, dans laquelle sont des images
d'animaux d'une exécution savante et d'un art merveilleux, que
n'ont altérées ni l'écoulement du temps ni la succession des
siècles ». Depuis 1830, on a retrouvé dans les profondeurs du sol
des dallages de voies, des substructions d'édifices, des débris de
colonnes, des fragments de statues. Il ne semble pas, néanmoins,
qu'lcosium ait jamais eu une bien grande importance. Les vestiges
romains ne se rencontrent guère que dans la partie basse de la
ville actuelle. L'emplacement d'Icosium répondrait à peu près à