DOI Heft:
Nr. 22 (Février 1887)
DOI Artikel:Foncin, Pierre: Chronique tunisienne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0092
74
CliriONIQUE TUNISIENNE
Les menus laits du jour pris dans leur ensemble sont rassurants
aussi, mais aucune nouvelle d'importance n'attire l'attention.
La colonie italienne et la colonie française s'entendent toujours
dès qu'il s'agit d'une bonne œuvre : on l'a bien vu. le 20 janvier,
à la soirée de gala donnée au tliéàtre Paradiso au bénéfice des vic-
times du tremblement de, terre du Sahel. Le bal organisé le 22,
dans la salle de lu Société Philarmonique a eu un succès plus écla-
tant encore. Il s'agissait cette ibis aussi de charité ; le produit de
la fêle devait être partagé de moitié entre les inondés du Midi de
la France et les écoles françaises de l'Alliance Israélite universelle.
Une rumeur malveillante ayant reproché à celte Association
de mêler habilement ses affaires personnelles aux intérêts des mal-
heureux, elle s'est empressée de renoncer à sa part de bénéfice; ses
délégués sont allés remettre au Résident général une somme de
.2,304 fr. 25 cent., en priant Mmc Massicault de l'employer à une
fondation utile.
Il est entendu que cet argent servira de première mise de fonds
à la création d'une crèche ouverte, sans distinction de culte et de
nationalité, aux enfants de lo jours à 2 ans, dont les mères tra-
vaillent hors de leur domicile et se conduisent bien. Excellente
institution, nettement précisée par l'esprit très pratique du chef de
la colonie française et conforme aux sentiments généreux de notre
démocratie.
Les pauvres n'auront pas été oubliés cet hiver. Encore une soirée
à leur profit qu'une chronique attentive ne saurait [tasser sous
silence. Le 9 lévrier a eu lieu le concert des dames de charité donl
les présidentes d'honneur sont Mmes Massicault et Malmusi. On sait
que le cbevalier Malmusi est le consul général d'Italie.
Cependant les affaires mondaines ne font point oublier les affai-
res. .M. le Résident général a reçu avec affabilité la Chambre de
commerce italienne, et l'harmonie parait régner, ailleurs rpie sons
les lustres des réceptions officielles et des fêles charitables entre les
deux fractions de la colonie européenne. Tous les commerçants ne
sont-ils pas également intéressés au développement économique de
ce pays? Aussi attend-on avec impatience la réforme des mahsou-
lats aussi bien que le commencement des travaux du port. Quant
à la Commission de législation chargée d'amender la loi foncière,
elle s'esl mise à l'œuvre. Dans un remarquable rapport adressé au
CliriONIQUE TUNISIENNE
Les menus laits du jour pris dans leur ensemble sont rassurants
aussi, mais aucune nouvelle d'importance n'attire l'attention.
La colonie italienne et la colonie française s'entendent toujours
dès qu'il s'agit d'une bonne œuvre : on l'a bien vu. le 20 janvier,
à la soirée de gala donnée au tliéàtre Paradiso au bénéfice des vic-
times du tremblement de, terre du Sahel. Le bal organisé le 22,
dans la salle de lu Société Philarmonique a eu un succès plus écla-
tant encore. Il s'agissait cette ibis aussi de charité ; le produit de
la fêle devait être partagé de moitié entre les inondés du Midi de
la France et les écoles françaises de l'Alliance Israélite universelle.
Une rumeur malveillante ayant reproché à celte Association
de mêler habilement ses affaires personnelles aux intérêts des mal-
heureux, elle s'est empressée de renoncer à sa part de bénéfice; ses
délégués sont allés remettre au Résident général une somme de
.2,304 fr. 25 cent., en priant Mmc Massicault de l'employer à une
fondation utile.
Il est entendu que cet argent servira de première mise de fonds
à la création d'une crèche ouverte, sans distinction de culte et de
nationalité, aux enfants de lo jours à 2 ans, dont les mères tra-
vaillent hors de leur domicile et se conduisent bien. Excellente
institution, nettement précisée par l'esprit très pratique du chef de
la colonie française et conforme aux sentiments généreux de notre
démocratie.
Les pauvres n'auront pas été oubliés cet hiver. Encore une soirée
à leur profit qu'une chronique attentive ne saurait [tasser sous
silence. Le 9 lévrier a eu lieu le concert des dames de charité donl
les présidentes d'honneur sont Mmes Massicault et Malmusi. On sait
que le cbevalier Malmusi est le consul général d'Italie.
Cependant les affaires mondaines ne font point oublier les affai-
res. .M. le Résident général a reçu avec affabilité la Chambre de
commerce italienne, et l'harmonie parait régner, ailleurs rpie sons
les lustres des réceptions officielles et des fêles charitables entre les
deux fractions de la colonie européenne. Tous les commerçants ne
sont-ils pas également intéressés au développement économique de
ce pays? Aussi attend-on avec impatience la réforme des mahsou-
lats aussi bien que le commencement des travaux du port. Quant
à la Commission de législation chargée d'amender la loi foncière,
elle s'esl mise à l'œuvre. Dans un remarquable rapport adressé au