LA FEMME ARABE
sa. femme. Ce jour arrivé, on monte à cheval, ou emmène trente à
quarante fèmmes sur des chameaux et l'on se rend dans la tribu
où l'on doit prendre la fille.
Tout le long du chemin, on fait la fantasia. Au bruit de la pou-
dre, l'autre tribu monte aussi à cheval et vient au-devant de ses
hôtes. Elle se mêle à la fête qui redouble, animée par les chants,
les cris de joie des femmes et les sons de la flûte et du tambour.
A la nuit tombante' on se partage les étrangers pour les recevoir;
les femmes sont placées à part et surveillées par des nègres; on
cause, on rit, on mange, on joue de la flûte et on tire des coups
de fusil. Le futur n'est pas de la partie, il s'abstient de paraître
par respecl et par déférence pour sou père*
Le lendemain, de bon malin, les parents des deux côtés assistés
des cheiks comptent et reçoivenl la dot. Le père de la future la place
dans un aatouch, sorte de palanquin fermé, porté par un chameau
et lui offre quelques bijoux. Elle est accompagnée par sa mère et
ses sœurs.
Pendanl la route, on simule les jeux de la guerre, les cavaliers
de la tribu de la jeune fille poursuivent ceux qui l'emmènent et on
fait parler la poudre. Avant de se séparer, on s'arrête, on entoure
les marabouts qui font ainsi des souhaits: « Dieu fasse que votre
visage rougisse de joie! Vous êtes frères aujourd'hui, qu'il n'y ait plus
que le bien entre vous! Bannissez les vols, les représailles et tenez-
vous prêts à vous secourir mutuellement de!jour comme de nuit.»
Le cavalier qui esl allé chercher la future, reçoit l'hospitalité
dans le douar du futur et dans les douars environnants, puis cha-
cun rentre chez soi.
Voilà ce qu'on appelle le nhar el refonde (le jour de l'enlève-
ment). Dans les villes [es choses se passent un peu différemment.
Le futur envoie à la famille de la jeune, fille des provisions de
bouche el quelques présents el à sa fiancée : des vêtements, des mou-
choirs de soie, des ceintures, des chemises, des babouches, des
bijoux, etc., etc., en dehors de la dot stipulée, et le père de la future
se pique d'honneur et fait à sa fille des présents de valeur égale à
ceux qu'elle vient de recevoir. Quand la dot est comptée, la mère,
les sœurs du jeune homme, leurs parentes et amies parées de
leurs habits de fête, vont chercher la jeune fille chez son père et
""WrdlTiènenl en grande pompe dans sa nouvelle famille.
sa. femme. Ce jour arrivé, on monte à cheval, ou emmène trente à
quarante fèmmes sur des chameaux et l'on se rend dans la tribu
où l'on doit prendre la fille.
Tout le long du chemin, on fait la fantasia. Au bruit de la pou-
dre, l'autre tribu monte aussi à cheval et vient au-devant de ses
hôtes. Elle se mêle à la fête qui redouble, animée par les chants,
les cris de joie des femmes et les sons de la flûte et du tambour.
A la nuit tombante' on se partage les étrangers pour les recevoir;
les femmes sont placées à part et surveillées par des nègres; on
cause, on rit, on mange, on joue de la flûte et on tire des coups
de fusil. Le futur n'est pas de la partie, il s'abstient de paraître
par respecl et par déférence pour sou père*
Le lendemain, de bon malin, les parents des deux côtés assistés
des cheiks comptent et reçoivenl la dot. Le père de la future la place
dans un aatouch, sorte de palanquin fermé, porté par un chameau
et lui offre quelques bijoux. Elle est accompagnée par sa mère et
ses sœurs.
Pendanl la route, on simule les jeux de la guerre, les cavaliers
de la tribu de la jeune fille poursuivent ceux qui l'emmènent et on
fait parler la poudre. Avant de se séparer, on s'arrête, on entoure
les marabouts qui font ainsi des souhaits: « Dieu fasse que votre
visage rougisse de joie! Vous êtes frères aujourd'hui, qu'il n'y ait plus
que le bien entre vous! Bannissez les vols, les représailles et tenez-
vous prêts à vous secourir mutuellement de!jour comme de nuit.»
Le cavalier qui esl allé chercher la future, reçoit l'hospitalité
dans le douar du futur et dans les douars environnants, puis cha-
cun rentre chez soi.
Voilà ce qu'on appelle le nhar el refonde (le jour de l'enlève-
ment). Dans les villes [es choses se passent un peu différemment.
Le futur envoie à la famille de la jeune, fille des provisions de
bouche el quelques présents el à sa fiancée : des vêtements, des mou-
choirs de soie, des ceintures, des chemises, des babouches, des
bijoux, etc., etc., en dehors de la dot stipulée, et le père de la future
se pique d'honneur et fait à sa fille des présents de valeur égale à
ceux qu'elle vient de recevoir. Quand la dot est comptée, la mère,
les sœurs du jeune homme, leurs parentes et amies parées de
leurs habits de fête, vont chercher la jeune fille chez son père et
""WrdlTiènenl en grande pompe dans sa nouvelle famille.