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L'AVENIR AGRICOLE DU SAHARA
Généralement, en effet, les points habités aujourd'hui : Nefzaoua,
Djerid, Tuggurlh, Ouargla, Insalah, etc., sont exposés à la lièvre
paludéenne. Elle s'y termine par des accès pernicieux qui fout de
nombreuses victimes.
Il en est ainsi partout où les eaux sont très abondantes et où le
marécage domine; le mal s'accentue, parce que les eaux sont forte-
ment chargées de sel. Mais ces marécages peuvent, avec des travaux
intelligemment conduits, disparaître et la canalisation des eaux, en
assainissant le pays, en augmentera aussi la valeur et l'étendue.
Nous savons aussi aujourd'hui que cette fièvre s'annonce par
des signes précurseurs faciles à connaître et ne dure, en somme,
que pendant la saison des fortes chaleurs, — que le pays est habi-
table pendant le reste de l'année pour les Européens.
IJii reste, dans ces pays réside une population particulièrement
apte à ces cultures. Les Rouagha, — habitants de l'oued Righr, —
qui malgré son nom n'est pas une race particulière à ce pays el
se retrouve sur tous les points semblables.
Ce serait un Ion;; travail que de rechercher quelle est son origine,
son histoire.. Débris de races primitives dont elle a conservé l'idiome,
croisée par son commerce avec les esclaves venus du Soudan, elle
est merveilleusemenl apte à tirer parti de ces oasis, qu'elle a su
préserver d'une destruction complète.
Ce n'est point la paresse, comme on le dit et le croit générale-
ment, qui l'a mise dans l'étal de décadence el de misère ofi nous
l'avons trouvée. Elle est au contraire extrêmement laborieuse, el
quiconque a vu de ses yeux les travaux gigantesques qu'elle entre-
prend à la recherche de l'eau, pour arroser ses palmiers, ne peul
qi_ic lui payer un juste tribul d'éloges.
La vraie cause île sa misère, c'esl l'oppression, c'est la guerre
constante, c'esl le désordre, c'esl l'anarchie dans les gouvernements;
c'est la servitude que le conquérant arabe leur a imposée. Depuis
des siècles, le Rouagha n'est plus propriétaire du terrain qu'il cul-
tive, il n'est qu'un serf, et son maître stupide et féroce ne lui laisse
pas même de quoi vivre; il s'acharne dans ses luttes iuleslines
journalières a frapper, à l'aire périr par lous les moyens le seul
élément de travail qui donne de la valeur à sa propriété, dont il
est lui-même incapable de tirer parti.
L'ordre, la paix, les bous traitements, la justice, rendront promp-
L'AVENIR AGRICOLE DU SAHARA
Généralement, en effet, les points habités aujourd'hui : Nefzaoua,
Djerid, Tuggurlh, Ouargla, Insalah, etc., sont exposés à la lièvre
paludéenne. Elle s'y termine par des accès pernicieux qui fout de
nombreuses victimes.
Il en est ainsi partout où les eaux sont très abondantes et où le
marécage domine; le mal s'accentue, parce que les eaux sont forte-
ment chargées de sel. Mais ces marécages peuvent, avec des travaux
intelligemment conduits, disparaître et la canalisation des eaux, en
assainissant le pays, en augmentera aussi la valeur et l'étendue.
Nous savons aussi aujourd'hui que cette fièvre s'annonce par
des signes précurseurs faciles à connaître et ne dure, en somme,
que pendant la saison des fortes chaleurs, — que le pays est habi-
table pendant le reste de l'année pour les Européens.
IJii reste, dans ces pays réside une population particulièrement
apte à ces cultures. Les Rouagha, — habitants de l'oued Righr, —
qui malgré son nom n'est pas une race particulière à ce pays el
se retrouve sur tous les points semblables.
Ce serait un Ion;; travail que de rechercher quelle est son origine,
son histoire.. Débris de races primitives dont elle a conservé l'idiome,
croisée par son commerce avec les esclaves venus du Soudan, elle
est merveilleusemenl apte à tirer parti de ces oasis, qu'elle a su
préserver d'une destruction complète.
Ce n'est point la paresse, comme on le dit et le croit générale-
ment, qui l'a mise dans l'étal de décadence el de misère ofi nous
l'avons trouvée. Elle est au contraire extrêmement laborieuse, el
quiconque a vu de ses yeux les travaux gigantesques qu'elle entre-
prend à la recherche de l'eau, pour arroser ses palmiers, ne peul
qi_ic lui payer un juste tribul d'éloges.
La vraie cause île sa misère, c'esl l'oppression, c'est la guerre
constante, c'esl le désordre, c'esl l'anarchie dans les gouvernements;
c'est la servitude que le conquérant arabe leur a imposée. Depuis
des siècles, le Rouagha n'est plus propriétaire du terrain qu'il cul-
tive, il n'est qu'un serf, et son maître stupide et féroce ne lui laisse
pas même de quoi vivre; il s'acharne dans ses luttes iuleslines
journalières a frapper, à l'aire périr par lous les moyens le seul
élément de travail qui donne de la valeur à sa propriété, dont il
est lui-même incapable de tirer parti.
L'ordre, la paix, les bous traitements, la justice, rendront promp-