BIBLIOGRAPHIE 299
adoptée par des populations de plus en plus rares? Comment la
mènent-ils ? Quels en sont les résultats? En les suivant dans leurs
pérégrinations nous verrons comment ils y sont conduits d'étape en
étape par les conditions de vie que leur t'ait la nature des lieux.
« En hiver la tribu des Larbas, celle qui sert d'exemple, se lient dans
les steppes sahariennes qui environnent les oasis du sud, steppes cou-
vertes de verdure à cette époque par suite des pluies d'automne. Les
troupeaux trouvent une herbe substantielle et piétinent sur place ce qui
facilite la gestation avancée des femelles ; les hommes jouissent d'une
température modérée et font les travaux que plus tard la marche
incessante des troupeaux ne leur permettra plus de faire. Au fur et à
mesure que le printemps s'approche, les déplacements de la tribu
deviennent plus fréquents ; l'herbe du sud diminue tandis que celle du
nord augmente : on remonte. Avec la parturition des animaux, les lai-
tages abondent, arrivant au moment précis où les provisions de grains
sont presque épuisées, où le corps réclame une certaine dose de prin-
cipes acides et purgatifs.
« En avril et mai la chaleur augmente, l'herbe diminue encore, les
marches deviennent plus longues; de la région des fdirs et des datas,
réservoirs d'eau plus ou moins trompeurs, plus ou moins abondants, de
la région du drinn comme pâturage, on passe dans celle des chotts ou
grands lacs salés, des ksours tout à la fois greniers et terres d'ense-
mencement du nomade, de Y alfa plante plus aqueuse et plus appropriée
aux besoins de l'animal en cette saison. La région des ksours, la
deuxième zone des migrations est ce que l'on peut appeler la grande
élape du milieu dans les allées et venues annuelles du sud au nord et
du nord au sud.
« Le Tell est la troisième zone climatérique et végétative fréquentée
par les nomades, c'est la région du diss, l'herbe d'été moins nourris-
sante encore mais plus aqueuse et plus abondante que l'alfa. Ils trouvent
là les pailles abandonnées par les sédentaires, de l'eau abondante, du
bois, une fraîcheur relative. Les animaux arrivés à la graisse sont
vendus et remplacés par des grains ; le Tell étant le marché, le point
sur lequel les nomades se rattachent momentanément et pour l'indis-
pensable à la vie des autres peuples. Les provisions faites, ils redes-
cendent successivement, avec l'herbe et la chaleur qui s'en vont, les
trois zones qu'ils avaient remontées dans la première moitié de
l'année.
« Selon les nécessités, pasteur, agriculteur et commerçant, le nomade
adoptée par des populations de plus en plus rares? Comment la
mènent-ils ? Quels en sont les résultats? En les suivant dans leurs
pérégrinations nous verrons comment ils y sont conduits d'étape en
étape par les conditions de vie que leur t'ait la nature des lieux.
« En hiver la tribu des Larbas, celle qui sert d'exemple, se lient dans
les steppes sahariennes qui environnent les oasis du sud, steppes cou-
vertes de verdure à cette époque par suite des pluies d'automne. Les
troupeaux trouvent une herbe substantielle et piétinent sur place ce qui
facilite la gestation avancée des femelles ; les hommes jouissent d'une
température modérée et font les travaux que plus tard la marche
incessante des troupeaux ne leur permettra plus de faire. Au fur et à
mesure que le printemps s'approche, les déplacements de la tribu
deviennent plus fréquents ; l'herbe du sud diminue tandis que celle du
nord augmente : on remonte. Avec la parturition des animaux, les lai-
tages abondent, arrivant au moment précis où les provisions de grains
sont presque épuisées, où le corps réclame une certaine dose de prin-
cipes acides et purgatifs.
« En avril et mai la chaleur augmente, l'herbe diminue encore, les
marches deviennent plus longues; de la région des fdirs et des datas,
réservoirs d'eau plus ou moins trompeurs, plus ou moins abondants, de
la région du drinn comme pâturage, on passe dans celle des chotts ou
grands lacs salés, des ksours tout à la fois greniers et terres d'ense-
mencement du nomade, de Y alfa plante plus aqueuse et plus appropriée
aux besoins de l'animal en cette saison. La région des ksours, la
deuxième zone des migrations est ce que l'on peut appeler la grande
élape du milieu dans les allées et venues annuelles du sud au nord et
du nord au sud.
« Le Tell est la troisième zone climatérique et végétative fréquentée
par les nomades, c'est la région du diss, l'herbe d'été moins nourris-
sante encore mais plus aqueuse et plus abondante que l'alfa. Ils trouvent
là les pailles abandonnées par les sédentaires, de l'eau abondante, du
bois, une fraîcheur relative. Les animaux arrivés à la graisse sont
vendus et remplacés par des grains ; le Tell étant le marché, le point
sur lequel les nomades se rattachent momentanément et pour l'indis-
pensable à la vie des autres peuples. Les provisions faites, ils redes-
cendent successivement, avec l'herbe et la chaleur qui s'en vont, les
trois zones qu'ils avaient remontées dans la première moitié de
l'année.
« Selon les nécessités, pasteur, agriculteur et commerçant, le nomade