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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Notre bibliothèque: Les étrennes de 1879
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https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0043

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

CXXX

Histoire des Romains depuis les temps les plus recules jusqu'à
l'invasion des Barbares, par Victor Duruy. Nouvelle édition.
Tome I" : Des origines à la troisième guerre punique.
Un volume grand in-8°, illustré de 500 gravures sur bois
d'après l'antique et accompagné de 11 cartes et de 7 plan-
ches en couleurs. — L'Arioste. — Roland furieux, traduc-
tion nouvelle par A. J. Du Pays. Un volume in-folio de
vm-658 pages, enrichi de 80 grandes compositions tirées à
part et de 550 vignettes insérées dans le texte, reproduites
par le procédé héliographique de C. Gillot ou gravées sur
bois , d'après les dessins de Gustave Doré. — Mycènes.
Récit des recherches et découvertes faites en 1876 à
Mycènes et à Tirynthe, par Henry Schliemann, avec une
préface de M. Gladstone. Ouvrage traduit de l'anglais, avec
l'autorisation de l'auteur, par J. Girardin. Un volume in-8

quand nous nous rapprocherons des temps où le sentiment et le
goût des arts se sont développés chez les Romains. Quand nous en
serons là, le livre de M. Duruy ne sera plus seulement un très-
bon et un très-savant livre d'histoire, ce sera encore une excel-
lente collection des œuvres de l'art romain, qui sont dispersées
dans toute l'Europe, un musée qu'on pourra visiter et étudier
sans quitter son cabinet et dont la visite dispensera de longs et
coûteux voyages.

Passons du grave au doux, du sévère au plaisant.

Tout le monde connaît YOrlando furioso , ce poème fantas-
tique, si plein d'aventures merveilleuses, d'amours et de coups
de lance. Il a été traduit vingt fois dans toutes les langues,
et ce qui prouve qu'on continue à le lire, c'est qu'on ne cesse
pas de le traduire. La traduction nouvelle de M. Du Pays,
élégante et iidèle, mérite l'honneur que vient de lui faire la
maison Hachette en en confiant l'illustration à celui de tous

jésus, illustré de 596 gravures sur bois^et^ contenant huit | nQs artistes contemporains qui a déployé en ce genre les

plus prodigieuses facultés. M. Gustave Doré, après avoir semé
de ses admirables dessins la Divine Comédie, le Don Quichotte et

cartes et plans. — Paris, 1878, librairie Hachette.

L'Histoire des Romains par M. Victor Duruy, si nous

jugeons de la nouvelle édition par les Contes de Perrault, n'a pas craint

le premier volume qui est en vente, ^ ,g|fîf- d'aborder un genre tout nouveau, et

et qui va des origines de Rome à la V'! d&r^W se trouve 1u'il n'y a pas moins

troisième guerre punique, sera un 8flNR|CjjP réussi que dans les autres,

ouvrage d'une immense érudition. | JjVv^? Il faut reconnaître qu'il y a dans

Inscriptions, monnaies, constructions Mfc J^r %\ cette fécondité et dans cette diversité

de toutes sortes, statues, etc. , \\ ^wvJV' 'a preuve d'une bien extraordinaire

.M. Duruy a tout consulté; tout ce ' j /JiL ' ^v^^è^^lji souplesse. Quand on passe en revue

qui pouvait lui fournir un rensei- V \ .' A m^,\^Ê0^i.tm.-^ les terribles dessins de l'Enfer, on

gnement quelconque, il l'a étudié. i'^fefPw/iKA ' llfWLiS ne s'imagine pas sans peine que

C'est une édition nouvelle et singu- SI J/Mh V' ' 1l'homme qui a fait cela puisse ainsi

lièrement augmentée du travail déjà 1 1 BJ®HL 1 •• v~ \ //Mm'^ changer de style et passer de l'épopée

publié par le même auteur. Elle t I . JyJ/mlèp' religieuse la plus sombre à l'épopée

doit avoir huit volumes. On voit en il jlfiBGëd^SSiaflr^^clftà comique la plus riante,

lisant ce premier volume que M. Du- Il wMmSÊSSÊÊt 'lui- '^Çfc Est-ce à dire que cela ne lui a

ruy n'a pas hésité à reprendre et à II MSUt» 'vtBmMLÈ^m coûté aucun effort ? Ce serait dépasser

refondre l'ouvrage qu'il avait publié , ! a!ff Wmï■' Jl I 'c but et la vérité. M. Doré évidem-

antérieurement , pour le modifier k T\j''§SW ,jfj||! ment esi plus à son aise avec Dante

d'après les découvertes les plus ré- IË<'JHÊt%mi miW qu'avec l'Arioste. Son imagination

centes. Comme le disent avec toute / WMÊg§.■?' mil a certainement plus d'affinité avec

raison les éditeurs, « il faut aller chez | \ frJÈKM'H/.' fil les conceptions grandioses et sauvages

ces anciens avec les connaissances l» ''^Sg §ik' 'f II 1 du poète florentin qu'avec les inven-

modernes, éi non avec les préjugés 11 WÊB/tffM ^^<Ttm& 1 lions aimables ou burlesques du

de la rhétorique des écoles qui WÈ0**f% WiluBUÊM poète de Rcggio. L'Arioste a dans

régnent encore dans tant d'esprits ». |i JfeMffffn J- ' (flIO f l'imagination une légèreté, une gaieté

C'est la tâche que s'est imposée tS' fÉr^Jillli (Il M^IWtÛL - qui se retrouvent, par l'hvperbole,

M. Duruy. Quand il aura fini, nous . iCI^uiiiT^iiiiiiii.IT^-J^^1 - \ ••• jusque dans les tableaux les plu.

posséderons une histoire romaine, . ^■^> • ' ' ^"^1^ %' romanesques et les scènes les plus

dont les Allemands , sans le dire, héroïques. Là même où il veut être

seront certainement jaloux, si, comme Céuèstrouvée a Ostie en 1856 (Musée i>r Vai-ican). le plus sérieux, on sent toujours

il faut l'espérer, la réflexion^ et Gravure tirée de V Histoire Jes Romains: l'aris. Hachette. eomme une sorte de sourire qui res-

l'expérience le guérissent mieux semble à une ironie. Il est impossible

qu'eux-mêmes de certaines taiblesses pour les Césars romains.

C'est surtout à l'illustration de cet ouvrage que les éditeurs
ont pu appliquer la méthode des leçons de choses dont nous
parlions tout à l'heure. Ce premier volume est rempli de repro-
ductions des documents anciens fournis par les musées :
médailles, camées, bustes, statues, peintures anciennes dont le
nombre s'accroît par les touilles, objets d'art trouvés dans les
tombeaux; vases peints fournis par les nécropoles ; paysages pris
sur les lieux où se sont produits des événements mémorables,
ruines encore debout ou retrouvées sur de vieilles estampes.

Parfois même ils ont pris dans les cartons de l'école des
beaux-arts des restaurations de monuments anciens, faites pat-
nos meilleurs architectes d'après l'étude approfondie des débris
qui en restent. Les volumes qui suivront seront plus riches
encore en illustrations artistiques, par la raison que le nombre
des monuments diminue à mesure que nous nous éloignons
vers les époques primitives et barbares, et qu'il augmentera

en le lisant d'oublier un moment qu'on lit une épopée pour rire,
et le rire n'est pas la faculté maîtresse de M. Doré.

On pouvait donc craindre dans l'illustration du livre une
dissonance désagréable. Il n'en est rien. Le dessinateur est d'un
bout à l'autre resté fidèle à son texte, dans la mesure où l'on peut
raisonnablement demander à un pareil homme de se subordonner
à un autre.

Il serait curieux, mais malheureusement trop long, de
prendre un à un chacun de ces beaux dessins et de les rapprocher
des passages qu'ils commentent. Ce serait le vrai moyen de bien
marquer les ressemblances et les dissemblances du poète et de
son interprète. Je suis convaincu que ce travail consciencieuse-
ment exécuté donnerait comme résultante une conclusion à peu
près identique à celle que nous avons énoncée précédemment en
termes généraux, et que nous allons tâcher d'appuyer sur quel-
ques observations de détail.

Il faut d'abord bien comprendre qu'une interprétation d'un
 
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