120 L'ART.
reproduire intégralement, en se ralliant cordialement, à part
quelques réserves de détail, aux idées exposées par M.ComynsCarr.
— La presse anglaise s'étonne de l'accueil fait aux peintres
du Royaume-Uni à l'exposition internationale de Munich. A part
M. Herkomcr, Bavarois de naissance, il n'est pas un artiste
anglais qui ait obtenu une médaille ou seulement un diplôme.
« Ou bien, dit l'Academy, les peintres anglais sont moins appré-
ciés à Munich qu'à Paris, ou bien ils y étaient beaucoup moins
bien représentés qu'à l'Exposition universelle. Il n'en est pas
moins singulier de ne trouver dans aucune section aucun nom
anglais. »
— On prépare en ce moment au Burlington fine Arts Club
une exposition des œuvres de Méryon. Plusieurs des membres
du Club possèdent de très belles eaux-fortes de ce graveur.
M. Seymour Haden met sa collection à la disposition des orga-
nisateurs. Pour l'exposition annuelle du printemps, on se propose
de faire une exhibition des maîtres flamands.
Italie. — Le dix-huitième centenaire de la destruction de
Pompéi a été célébré avec éclat ; on a procédé en présence des
invités à de nouvelles fouilles qui ont donné de brillants résultats.
— La vente de la collection de M. Mylius aura lieu à Gènes,
Villa Mylius, du j au i; novembre pour les objets d'art et de
curiosité ; le 14 et jours suivants, il sera procédé à la vente de
la bibliothèque, le tout par le ministère de M. Raffaele Dura,
directeur de la Sale di Dante, l'hôtel Drouot de Rome. M. Dura
sera assisté de M. Carie Delange, de Paris, en qualité
d'expert.
— Le dimanche 26 octobre, S. M. Humbert I*', entouré de
son frère le duc d'Aoste, du prince de Carignan, de M. Cairoli,
président du Conseil des ministres, des Présidents du Sénat et
de la Chambre des Députés, de plusieurs ministres, et d'un
grand nombre de sénateurs et de députés, a solennellement pro-
cédé à l'inauguration de l'important monument élevé à Turin
en commémoration du percement du mont Cenis et à la gloire
des trois illustres ingénieurs à qui est due cette gigantesque entre-
prise civilisatrice pour le succès de laquelle tous trois ont suc-
combé au champ d'honneur.
Puisque nous parlons de Turin, disons que la colossale
synagogue que l'on v érige depuis plusieurs années et qui domine
de beaucoup toute la ville, ne sera achevée que dans cinq ans
bien que les travaux soient poussés avec la plus grande activité.
Suisse. — Le 13 octobre a eu lieu à Genève l'inauguration
du fastueux monument élevé à la mémoire du duc de Brunswick
en vertu d'une clause formelle du testament par lequel le souve-
rain déchu a légué toute sa fortune à la ville où il était venu se
réfugier pendant la Commune.
Le monument, auquel le testateur avait affecté une somme
de deux millions, a eu pour architecte M. Franel, et est l'œuvre
de six sculpteurs : M. Cain, à qui l'on doit la fort belle statue
équestre du duc, fondue en bronze par M. Barbedienne, deux
énormes lions en marbre rouge et deux chimères à tète d'aigle :
Al. [gnel, qui s'est chargé de la statue couchée sur le sarcophage :
M. Schonwerk, artiste alsacien, qui a été chargé de représenter
deux ancêtres du duc : Henri le Lion et Otto; M.Thomas, à qui
est échu Ernest de Lunebourg dit le Confesseur ; M. Aimé Millet,
qui s'est chargé d'Auguste le Savant, et M. Kissling, de Soleure,
qui a reproduit les traits des ducs Charles-Guillaume et Frédéric-
Guillaume.
Ce gigantesque monument, entièrement en marbre blanc,
s'élève à,la hauteur d'un cinquième étage.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une très belle planche par Léopold Flameng d'après le tableau de J. P. Laurens,
Délivrance des Emmurés de Carcassonne, qui a été exposé au Salon de 1879.
NÉCROLOGIE
M. Paul Falconer Poole, membre de la Royal Aca-
demy depuis 1861, est mort à Londres le 22 septembre
dernier. Il était né en 1806 à Bristol, où son père était
négociant. Bien qu'il eût obtenu du Gouvernement un
prix de 200 guinées (5,250 francs) lors du concours ouvert
à Westminster Hall, il ne fut jamais qu'un artiste d'un
mérite fort secondaire.
— M. Edouard-Théophile Blanchard, qui était né à
Paris, y est mort le 24 octobre, à peine âgé de trente-cinq
ans. En 1868, il avait remporté le prix de Rome. C'était
une organisation distinguée et sympathique, mais malheu-
reusement pas d'assez forte trempe pour se dégager
complètement des influences néfastes du déplorable ensei-
gnement de son maître M. Cabanel, comme l'a si victo-
rieusement su faire M. Jules Bastien-Lepage. Portraitiste
1. Voir l'Art, i*« année, tome l[, page 211.
et peintre de genre, Ed. Blanchard laisse les plus honora-
bles souvenirs ; ses portraits sont, malgré l'abus des tons
terreux et lie-de-vin, infiniment supérieurs et comme
dessin et comme peinture aux fadeurs vulgaires et affreu-
sement incorrectes de M. Alexandre Cabanel. Parmi ses
figures de fantaisie, il a eu quelques très heureuses trou-
vailles, témoin cette Cortigiana du Salon de 1875, gravée
pour l'Art par M. P. Rajon
Disons encore à l'honneur de M. Blanchard qu'à
l'heure où la patrie fut envahie, il s'empressa de quitter
Rome pour venir s'enrôler en 1870 dans les bataillons
de marche, bien qu'exempté de tout service militaire.
Il se conduisit héroïquement à Buzenval ou succomba
si glorieusement son aîné d'une année, son ami Henri
Regnault.
ERRATA
Nous avons attribué à M. Berardi le Japon artistique et littéraire, qui a paru sans nom d'auteur. On nous assure que nous nous
sommes trompés et que l'auteur de cette charmante brochure est M. Le Blant du Vernet. Suum cuique.
Page 56, une lettre tombée et maladroitement remplacée sous presse nous a fait mettre jeu des musées pour jeu des muscles.
Page 72, au lieu de Albert Darcel, lire Alfred Darcel.
Le Directew-Jérant, EUGÈNE VÉRON.
reproduire intégralement, en se ralliant cordialement, à part
quelques réserves de détail, aux idées exposées par M.ComynsCarr.
— La presse anglaise s'étonne de l'accueil fait aux peintres
du Royaume-Uni à l'exposition internationale de Munich. A part
M. Herkomcr, Bavarois de naissance, il n'est pas un artiste
anglais qui ait obtenu une médaille ou seulement un diplôme.
« Ou bien, dit l'Academy, les peintres anglais sont moins appré-
ciés à Munich qu'à Paris, ou bien ils y étaient beaucoup moins
bien représentés qu'à l'Exposition universelle. Il n'en est pas
moins singulier de ne trouver dans aucune section aucun nom
anglais. »
— On prépare en ce moment au Burlington fine Arts Club
une exposition des œuvres de Méryon. Plusieurs des membres
du Club possèdent de très belles eaux-fortes de ce graveur.
M. Seymour Haden met sa collection à la disposition des orga-
nisateurs. Pour l'exposition annuelle du printemps, on se propose
de faire une exhibition des maîtres flamands.
Italie. — Le dix-huitième centenaire de la destruction de
Pompéi a été célébré avec éclat ; on a procédé en présence des
invités à de nouvelles fouilles qui ont donné de brillants résultats.
— La vente de la collection de M. Mylius aura lieu à Gènes,
Villa Mylius, du j au i; novembre pour les objets d'art et de
curiosité ; le 14 et jours suivants, il sera procédé à la vente de
la bibliothèque, le tout par le ministère de M. Raffaele Dura,
directeur de la Sale di Dante, l'hôtel Drouot de Rome. M. Dura
sera assisté de M. Carie Delange, de Paris, en qualité
d'expert.
— Le dimanche 26 octobre, S. M. Humbert I*', entouré de
son frère le duc d'Aoste, du prince de Carignan, de M. Cairoli,
président du Conseil des ministres, des Présidents du Sénat et
de la Chambre des Députés, de plusieurs ministres, et d'un
grand nombre de sénateurs et de députés, a solennellement pro-
cédé à l'inauguration de l'important monument élevé à Turin
en commémoration du percement du mont Cenis et à la gloire
des trois illustres ingénieurs à qui est due cette gigantesque entre-
prise civilisatrice pour le succès de laquelle tous trois ont suc-
combé au champ d'honneur.
Puisque nous parlons de Turin, disons que la colossale
synagogue que l'on v érige depuis plusieurs années et qui domine
de beaucoup toute la ville, ne sera achevée que dans cinq ans
bien que les travaux soient poussés avec la plus grande activité.
Suisse. — Le 13 octobre a eu lieu à Genève l'inauguration
du fastueux monument élevé à la mémoire du duc de Brunswick
en vertu d'une clause formelle du testament par lequel le souve-
rain déchu a légué toute sa fortune à la ville où il était venu se
réfugier pendant la Commune.
Le monument, auquel le testateur avait affecté une somme
de deux millions, a eu pour architecte M. Franel, et est l'œuvre
de six sculpteurs : M. Cain, à qui l'on doit la fort belle statue
équestre du duc, fondue en bronze par M. Barbedienne, deux
énormes lions en marbre rouge et deux chimères à tète d'aigle :
Al. [gnel, qui s'est chargé de la statue couchée sur le sarcophage :
M. Schonwerk, artiste alsacien, qui a été chargé de représenter
deux ancêtres du duc : Henri le Lion et Otto; M.Thomas, à qui
est échu Ernest de Lunebourg dit le Confesseur ; M. Aimé Millet,
qui s'est chargé d'Auguste le Savant, et M. Kissling, de Soleure,
qui a reproduit les traits des ducs Charles-Guillaume et Frédéric-
Guillaume.
Ce gigantesque monument, entièrement en marbre blanc,
s'élève à,la hauteur d'un cinquième étage.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une très belle planche par Léopold Flameng d'après le tableau de J. P. Laurens,
Délivrance des Emmurés de Carcassonne, qui a été exposé au Salon de 1879.
NÉCROLOGIE
M. Paul Falconer Poole, membre de la Royal Aca-
demy depuis 1861, est mort à Londres le 22 septembre
dernier. Il était né en 1806 à Bristol, où son père était
négociant. Bien qu'il eût obtenu du Gouvernement un
prix de 200 guinées (5,250 francs) lors du concours ouvert
à Westminster Hall, il ne fut jamais qu'un artiste d'un
mérite fort secondaire.
— M. Edouard-Théophile Blanchard, qui était né à
Paris, y est mort le 24 octobre, à peine âgé de trente-cinq
ans. En 1868, il avait remporté le prix de Rome. C'était
une organisation distinguée et sympathique, mais malheu-
reusement pas d'assez forte trempe pour se dégager
complètement des influences néfastes du déplorable ensei-
gnement de son maître M. Cabanel, comme l'a si victo-
rieusement su faire M. Jules Bastien-Lepage. Portraitiste
1. Voir l'Art, i*« année, tome l[, page 211.
et peintre de genre, Ed. Blanchard laisse les plus honora-
bles souvenirs ; ses portraits sont, malgré l'abus des tons
terreux et lie-de-vin, infiniment supérieurs et comme
dessin et comme peinture aux fadeurs vulgaires et affreu-
sement incorrectes de M. Alexandre Cabanel. Parmi ses
figures de fantaisie, il a eu quelques très heureuses trou-
vailles, témoin cette Cortigiana du Salon de 1875, gravée
pour l'Art par M. P. Rajon
Disons encore à l'honneur de M. Blanchard qu'à
l'heure où la patrie fut envahie, il s'empressa de quitter
Rome pour venir s'enrôler en 1870 dans les bataillons
de marche, bien qu'exempté de tout service militaire.
Il se conduisit héroïquement à Buzenval ou succomba
si glorieusement son aîné d'une année, son ami Henri
Regnault.
ERRATA
Nous avons attribué à M. Berardi le Japon artistique et littéraire, qui a paru sans nom d'auteur. On nous assure que nous nous
sommes trompés et que l'auteur de cette charmante brochure est M. Le Blant du Vernet. Suum cuique.
Page 56, une lettre tombée et maladroitement remplacée sous presse nous a fait mettre jeu des musées pour jeu des muscles.
Page 72, au lieu de Albert Darcel, lire Alfred Darcel.
Le Directew-Jérant, EUGÈNE VÉRON.