I,LS MlRAlîEAl, y ACTE. I.* ARRESTATION.
Composition et dessins de Paul Henry.
ART DRAMATIQUE
LES MIRABEAU
Voici déjà plusieurs années que cette Revue, fondée unique-
ment en vue des arts du dessin, a ajouté à ses études spéciales
celle de l'art dramatique. Elle ne touchait cependant à ce sujet
qu'avec une certaine réserve, et seulement quand son attention
se trouvait forcément attirée de ce côté par des triomphes écla-
tants, comme celui des Fourchambault.
Mais les chefs-d'œuvre sont rares et nous renonçons à les
attendre. D'ailleurs, au-dessous des ouvrages de génie, on peut
trouver, sans descendre trop bas, des oeuvres qui méritent d'être
M",c R.tUCOURT.
IRôle de M« Je Paill>.
scène, nous y trouverons l'avantage d'amasser pour les généra-
tions futures des matériaux précieux. Si dans les siècles passés il
s'était rencontré des revues illustrées, qui eussent exécuté le tra-
vail que nous entreprenons, on ne serait pas aujourd'hui aussi
embarrassé de retrouver cette partie de l'art et l'on ne verrait
pas des hommes comme MM. Emile Perrin et Nuittcr ne risquer
qu'en tremblant et avec une sorte de remords des essais de
reconstitution de mise en scène, tels que ceux qui, malgré ces
hésitations et ces incertitudes, ont eu un si vif et si légitime
succès à l'Exposition de 1878. Les visiteurs se sont dit que si ces
reconstitutions n'étaient pas absolument authentiques, les artis-
étudiées et dont l'ensemble marque assez nettement la moyenne
du sentiment esthétique de notre génération. Cette étude a
encore son utilité, et nous l'entreprenons d'autant plus volon-
tiers, que nous pouvons, par des dessins de décors, de costumes
et même par les croquis des personnages principaux et des scènes
les plus importantes, la rattacher intimement aux études habi-
tuelles de cette publication. Outre l'intérêt qu'il peut y avoir l\
examiner où en est chez nous aujourd'hui l'art du décorateur,
du costumier, cet ensemble complexe qui constitue la mise en
M'"' R.AUCOURT.
Même rôle.)
tes qui les avaient si bien réussies n'en avaient que plus de
mérite et il a applaudi de confiance. Nous voulons qu'à l'avenir
la confiance ne soit plus nécessaire en pareille matière et qu'on
puisse satisfaire la curiosité du public sans avoir h faire des mira-
cles d'ingéniosité et de goût.
N'y a-t-il pas d'ailleurs quelque chose de pénible à songer
que cet art du décorateur, qui exige tant de talent, ne produit
que des œuvres éphémères, destinées à disparaître le jour où
cessera de plaire la pièce pour laquelle elles ont été faites ? Les
peintres de décorations, eussent-ils du génie, restent confinés
dans une sphère inférieure. Nous croyons qu'il y a là une injus-
Composition et dessins de Paul Henry.
ART DRAMATIQUE
LES MIRABEAU
Voici déjà plusieurs années que cette Revue, fondée unique-
ment en vue des arts du dessin, a ajouté à ses études spéciales
celle de l'art dramatique. Elle ne touchait cependant à ce sujet
qu'avec une certaine réserve, et seulement quand son attention
se trouvait forcément attirée de ce côté par des triomphes écla-
tants, comme celui des Fourchambault.
Mais les chefs-d'œuvre sont rares et nous renonçons à les
attendre. D'ailleurs, au-dessous des ouvrages de génie, on peut
trouver, sans descendre trop bas, des oeuvres qui méritent d'être
M",c R.tUCOURT.
IRôle de M« Je Paill>.
scène, nous y trouverons l'avantage d'amasser pour les généra-
tions futures des matériaux précieux. Si dans les siècles passés il
s'était rencontré des revues illustrées, qui eussent exécuté le tra-
vail que nous entreprenons, on ne serait pas aujourd'hui aussi
embarrassé de retrouver cette partie de l'art et l'on ne verrait
pas des hommes comme MM. Emile Perrin et Nuittcr ne risquer
qu'en tremblant et avec une sorte de remords des essais de
reconstitution de mise en scène, tels que ceux qui, malgré ces
hésitations et ces incertitudes, ont eu un si vif et si légitime
succès à l'Exposition de 1878. Les visiteurs se sont dit que si ces
reconstitutions n'étaient pas absolument authentiques, les artis-
étudiées et dont l'ensemble marque assez nettement la moyenne
du sentiment esthétique de notre génération. Cette étude a
encore son utilité, et nous l'entreprenons d'autant plus volon-
tiers, que nous pouvons, par des dessins de décors, de costumes
et même par les croquis des personnages principaux et des scènes
les plus importantes, la rattacher intimement aux études habi-
tuelles de cette publication. Outre l'intérêt qu'il peut y avoir l\
examiner où en est chez nous aujourd'hui l'art du décorateur,
du costumier, cet ensemble complexe qui constitue la mise en
M'"' R.AUCOURT.
Même rôle.)
tes qui les avaient si bien réussies n'en avaient que plus de
mérite et il a applaudi de confiance. Nous voulons qu'à l'avenir
la confiance ne soit plus nécessaire en pareille matière et qu'on
puisse satisfaire la curiosité du public sans avoir h faire des mira-
cles d'ingéniosité et de goût.
N'y a-t-il pas d'ailleurs quelque chose de pénible à songer
que cet art du décorateur, qui exige tant de talent, ne produit
que des œuvres éphémères, destinées à disparaître le jour où
cessera de plaire la pièce pour laquelle elles ont été faites ? Les
peintres de décorations, eussent-ils du génie, restent confinés
dans une sphère inférieure. Nous croyons qu'il y a là une injus-