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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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Chronique française et étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0194

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i68

L'ART.

important, renforcé d'un grand nombre d'amateurs. Les répéti-
tions avaient e'te' conduites par le compositeur liamand, M. Pierre
Benoît, aidé de MM. Gustave Huberti et Alphonse Lemaire.
Les solos étaient confiés à M"" Schnitzlcr, Biemans, De Give-
Ledelicr, M. Bonhiver, et M. Duchesne, le ténor parisien, le
seul étranger, mais non pas le moins utile coopératcur de cette
imposante manifestation artistique. A la fin de la soirée, une
adresse portant les signatures de toutes les dames du chœur a
été remise au maître par Mn,c Dewael. femme de l'honorable
bourgmestre d'Anvers; cette adresse, tirée sur parchemin, a été
imprimée au musée Plantin à l'aide du matériel typographique
de l'ancienne imprimerie plantinienne. C'est là un hommage qui
était réservé aux souverains avant l'acquisition de la maison
Plantin par la ville d'Anvers. Enfin le conseil communal d'An-
vers, sur la proposition de M. Nauts, a décidé à l'unanimité et
par acclamation, que le nom de Charles Gounod serait donné à
l'une des nouvelles rues de la ville. Le compositeur français a le
droit d'être fier de l'accueil qu'il a reçu dans cette cité artiste,
accueil d'autant plus flatteur qu'il est peu de villes qui unissent
au même degré au culte des beaux-arts l'orgueil de l'esprit
local.

— Un acte de M. Emile Mathieu, la Bernoise, opéra-comi-
que dont M. Lucien Solvay a écrit le livret, est en répétition au
Théâtre royal de la Monnaie. M. Emile Mathieu est l'auteur
d'un Georges Dandin, en deux actes, qui pour n'avoir pas obtenu
de succès, n'en est pas moins d'un musicien de beaucoup de talent.

Grèce. — Le gouvernement hellénique a fait l'acquisition
de trois statues découvertes à Milo. Il les a payées 27,000 drach-
mes. La plus remarquable est un Neptune qu'on dit appartenir

au style le plus élevé de l'art grec. Toutes trois ont été placées
au musée d'Athènes.

Italie. — Le projet de restauration de la façade ouest de
l'église Saint-Marc à Venise excite une vive émotion dans le
monde artiste. En Angleterre notamment les archéologues pro-
testent energiquement contre ce projet qui, nous l'avons dit,
aurait pour conséquence la destruction complète de la façade et
sa reconstruction sur nouveaux frais. Le Daily News publie une
lettre désespérée de M. William Morris, qui n'hésite pas h flétrir
cette idée « désastreuse ». Tout en reconnaissant que la façade
a subi quelques détériorations, « principalement dues à la mal-
veillance et à l'ignorance », M. William Morris estime qu'une
restauration à fond n'est nullement nécessaire, et qu'il sutlira
d'une application très modérée de l'art de l'ingénieur (a very
moderate exercise of engineering skill) pour la remettre en aussi
bon état que peut l'être un monument de son âge. S'il en est
ainsi, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure. Une commis-
sion est chargée par le gouvernement italien d'examiner si la
restauration est nécessaire, et l'on peut être certain qu'elle ne se
prononcera pas pour la démolition et la reconstruction, si elle
trouve moyen d'éviter des mesures aussi radicales. Espérons
donc, jusqu'à plus ample informé, qu'on pourra s'en tenir à des
travaux de consolidation qui laisseront à l'édifice son caractère
artistique et l'aspect que lui ont donné les siècles.

Russie. — Le compositeur russe, M. Tschaïkowsky, profes-
seur au conservatoire de Moscou, dont le public parisien a
entendu plusieurs œuvres, notamment aux concerts russes du
Trocadéro dirigés par M. Nicolas Rubinstein, vient de terminer
un opéra intitulé Jeanne Darc.

NÉCROLOGIE

Victor Durai, frère et élève de Jules Dupré, est mort
le iCl' novembre, à la maison Dubois, après une longue et
douloureuse maladie. Il était né à Limoges en 1816.

Il était loin d'avoir le talent de son frère qu'il s'appli-
quait trop à imiter, surtout dans ces dernières années. Ce
n'était cependant pas un peintre sans mérite, et il tenait
une place honorable parmi les paysagistes de second ordre,
bien qu'il n'eût jamais obtenu d'autre récompense qu'une
3e médaille en 1849. Parmi les principales toiles exposées
par lui, nous citerons : Paysage dans le Limousin, deux
Prairies dans le Berry, Environs de Saint-Junicn (Haute-
Vienne), Vue prise à Argentan (1861). Paysage dans
l'Indre (1864).

— Un des plus brillants architectes de la Belgique,
M. O. Poelaert, est mort le 3 novembre à Bruxelles,
âgé de soixante-trois ans. Il souffrait depuis plusieurs mois
de la maladie à laquelle il vient de succomber. Poelaert
fut l'architecte du Théâtre royal de la Monnaie, dont la
salle fut reconstruite d'après ses plans après l'incendie de

1855 qui n'avait respecté que les quatre murs de l'édifice.
La ville de Bruxelles lui doit aussi la colonne du Congrès
et l'église Sainte-Catherine. La chapelle royale de Laeken,
élevée d'après ses dessins et sous sa direction, lui occasionna
bien des déboires. Malgré cette mésaventure, le gouverne-
ment belge, rendant un légitime hommage au talent de
l'artiste, n'hésita pas à lui demander les plans du nouveau
Palais de justice de Bruxelles, édifice colossal qui domine
la cité et dont l'inauguration aura lieu l'année prochaine;
mais pour épargner au constructeur une seconde déception,
il confia l'exécution du travail à un personnel d'ingénieurs
pris dans l'administration des ponts et chaussées. Le Palais
de justice de Bruxelles, un des monuments les plus consi-
dérables de l'architecture contemporaine, est le chef-
d'œuvre de Poelaert.

La Belgique n'aura pas dépensé moins de 40 millions
pour l'achèvement de ce vaste palais. La joie du triomphe
a été refusée à l'architecte, mais l'œuvre suffit à la gloire
de son nom.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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