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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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Gehuzac, Noël: Le cabinet de Sa Majesté Léopold II, roi des Belges
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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0337

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SA MAJESTÉ

LE CABINET

de

LÉOPOLD II, ROI

DES BELGES*

ii

ans son Pocket Guide ta the public and Private Galleries of Holland and
Belgium, dont M. Dirk van Borssum a commencé dans l'Art une si édifiante
critique -, ce juge compétent entre tous qui s'appelle Lord Ronald Gower a
daigné consacrer dix lignes 3 aux tableaux du Palais de Bruxelles, et dans ces
dix lignes, il n'a trouvé le moyen que de commettre deux erreurs. C'est peu,
très peu pour Sa Seigneurie qui nous a habitués à plus de prodigalité.

Lord Ronald débute par faire acheter le superbe Hobbema « bv His

Lettre de Jean lioulon. 1 * *

présent Majesty », tandis que chacun sait que l'acquisition en fut faite par
Léopold 1". Il continue non moins judicieusement à propos des têtes de lions dont M. Charles
Waltner a fait une si merveilleuse eau-forte absolument exempte de ce fâcheux aspect usé,
résultat de procédés hâtifs, de ficelles, comme on dit en style d'atelier, qui déparent ses planches
de commerce. L'éminent graveur réserve à l'Art la bonne fortune de ses œuvres parfaites; la
nombreuse et si remarquable série que nous avons déjà publiée ne pèche par aucun des défauts
que l'on regrette, par exemple, de rencontrer dans sa dernière estampe qui a paru à Londres,
d'après un tableau de M. John Lverett Millais : la Femme du joueur.

Ces tètes de lions, Lord Gower en fait des études de Rubens pour le Daniel dans la fosse
aux lions, appartenant au duc de Hamilton \ C'est à croire que le noble écrivain n'a jamais mis
les pieds à la Pinacothèque de Munich, ni feuilleté les recueils consacrés à la reproduction de ce
célèbre Musée, richissime en œuvres du Michel-Ange flamand, ni consulté l'œuvre de l'excellent
Bloteling qui a gravé avec tant de succès en quatre planches une suite de lions, d'après Rubens \
L'Art a fait connaître à ses lecteurs plusieurs de ces intéressantes planches de Bloteling L'une
d'elles, et c'est peut-être la meilleure, représente deux jeunes lions se dressant sur leurs pattes
de derrière 7; comparez leurs tètes aux têtes gravées par Charles Waltner, d'après la magistrale
peinture du Cabinet du Roi des Belges; l'analogie est absolue. C'est que ces têtes ont été
évidemment exécutées par le maître, en vue du tableau interprété par Bloteling, tableau qui se
trouve maintenant à Munich et dont une répétition, autrefois dans la Galerie du cardinal Fesch,
appartient aujourd'hui au Metropolitan Muséum of Art de New-York. Mais, objectera-t-on, la
toile de Munich qui nous montre ces lions chassant un daim et que l'on voit dans la cinquième
salle y est cataloguée sous le nom de Snyders. Cette erreur, car ce n'est pas autre chose, est
inadmissible pour ceux qui ont étudié le maître, sa vie, son œuvre, sa correspondance. Lui-même
s'est chargé de nous apprendre qu'il composait toutes les œuvres sortant de son atelier, mais
qu'elles se divisaient en trois catégories très distinctes : i» les compositions entièrement exécutées
et achevées par lui seul; 2° ses compositions dont l'exécution était préparée par ses élèves et
terminée par lui; 3" ses compositions que se chargeaient de peindre ses disciples. Le titre de la
série des quatre planches de lions gravées d'après Rubens par Bloteling écarte tout doute sur

1. Voir VArt, y année, tome II, page no.

2. Voir l'Art, 5» année, tome IV, page 21.
Page 2)6.

4. Le tableau se trouve à Hamilton Palace en Kcossc.

5. Smith, Catalogue raisonne, tome II, page 148, n» 1)58

6. Voir l'Art, }c année, tome III, pages 202, 217, 224 et 241.

7. Voir l'Art, 5e année, tome III, page
 
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