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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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Courajod, Louis: La statue de Francesco Sforza modelée par Léonard de Vinci et le dessin de Munich, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0187

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LA STATUE DE FRANCESCO SFORZA

MODELÉE FAR LEONARD DE VINCI

ET LE DESSIN DE MUNICH

POST-SCRIPTUM

Pendant que cet article attendait sur le marbre, dans l'im- | post-scriptum, et pour lesquelles on re'clamc l'indulgence du
primeric de l'Art, que les gravures destinées à son illustration ! lecteur; car il n'a pas été possible d'en donner de plus satisfai-
fussent prêtes, l'auteur a profité, pour continuer son enquête, i santés en conservant la fidélité photographique. D'ailleurs, on
des occasions fournies par un voyage en Allemagne. Avant j sait de reste que l'imitation des dessins anatomiques de Léonard
d'aller revoir le dessin de Munich, il a. chemin faisant, instruit | était de mode à Milan à la fin du xv° et au début du xvi° siè-
I'aflaire Pollajuolo et cherché à établir dans son esprit, sur pièces j cle. Inutile d'en citer d'autre preuve que l'existence, dans le
justificatives, la caractéristique des dessins de cet artiste. Les es- dôme de cette ville, du fameux et insipide saint Barthélémy de
tampes des Gladiateurs (Passavant, le Peintre-Graveur, tome V, Marco Agrate.

p. 5o, n° 2), gravés et signés par le maître; Hercule combattant > En résumé, la vue de dessins authentiques de Pollajuolo ou

les Géants (Passavant, ibid., tome Y, p. 50, n° du moins identiques, dans leur composition, à

revues, l'une à Berlin, l'autre à Dresde, ne peu- celui qu'une inscription contemporaine désigne

vent suffire à trancher la question. Car, si l'ana- "'y^T"^' comme une œuvre de cet artiste. leur confron-

logic de ces gravures avec le dessin de Munich ffoffijHp^'' tation avec les estampes émanant directement

n'est pas évidente, la contradiction entre les '^i-^'f-;'' t'C 'U' ont 1T>odilié nies opinions. Je crains

divers documents comparés ne peut pas cire ^J||^t^&" •' d'avoir l'ait trop de concessions en adoptant,

absolue, étant donnée la différence des procédés y f^î^^ sans discussion, le sentiment de M. Morelli.

auxquels ils sont dus respectivement. C'est W -.ji/gf Js S Rien ne prouve que le dessin de Munich ait

donc aux dessins de Pollajuolo .qu'il faut direc- ,. ''/"ij-fÛÛi été possédé par Vasari. Ce dessin n'a plus sa

tement s'adresser. fr^^m bordure, et cette bordure serait nécessaire pour

Le cabinet des estampes de Berlin en pos- ,j•'*1gp?|^*' établir son illustre provenance d'une manière

sede deux excellents spécimens qui semblent \ •'' ZŒfc certaine. Rien ne prouve, non plus, qu'il ait été

être des études d'hommes nus pour le tableau \jŒr^$œ&ri exécuté par Pbilajuolo. Sa couleur douce, blonde

delà National Gallerv, ou pour les archers des vj^t1* lU-Tt.";. et légèrement blafarde, qui échappe malheureu-

estampes du Combat des Géants et des Glaiia- "Çf, "Jfi. sèment à la photographie et à la gravure, couleur

leurs. Ces dessins, conformes à la manière du '1 \ que relève encore le fond noirci sur lequel

peintre du Saint Sébastien de Londres, se ' \ ffe ^ el'e se détache, ne rappelle absolument en rien

rapprochent du dessin de Paris. Us n'ont aucun \ les tons jaunes, acres, crus et durement floren-

point de ressemblance nécessaire avec la pièce sjW ~4%& tins des dessins lavés de Pollajuolo. Le trait de

de Munich. En examinant à nouveau les pot- plume n'est pas non plus le même,

tefeuilles de l'école italienne, j'ai trouvé, à :*\ S Faut-il admettre que l'artiste a. sous des

Munich, un autre dessin empreint au suprême || •|ijlr--' influences momentanées, dérogé à ses habitudes .-

degré du style de Pollajuolo. C'est une vieille | .'jif- C'est à mes contradicteurs qu'il incombera de

copie ou plutôt un calque de la composition -.M faire cette preuve, lin attendant, rien n'est plus

connue sous le nom de « Mort de Galtame- Ï^'Jt& naturel que d'expliquer, par la célébrité du

lala » *, et fort injustement attribuée à Man- ■■^vr^^Mu^-- monument copié, l'existence simultanée de

tegna. Elle caractérise, on ne peut mieux, la , plusieurs dessins de différents artistes d'après le

manière violente et outrée du maître et repro- r^mmadOtétUimiUtMad. ^olosse dc Milan. Maintenant que la voie est
duit incontestablement et avec fidélité un origi- Hnitilu 1 rirrr m-f«f-».) ouverte, je ne doute pas qu'on ne découvre
r.al sorti de la main qui a tracé le dessin du bientôt de nouvelles copies. D'un autre côté, le

Louvre. Quant à ce dernier, dont une inscription atteste Pau- j dessin du Louvre éclaire singulièrement la question. J'ai pris
thenticité, j'ai déjà dit qu'il est une copie ou une imitation Pollajuolo en flagrant délit d'imitation ou simplement de rémi-
des figures académiques de Léonard de Vinci. H suffira, pour I niscencejet. cependant, j'avais, pour croire à l'originalité et à
s'en convaincre, de relire la note consacrée par nous à ce dessin \ la spontanéité de son travail, la garantie si précieuse d'un
(p. 93) et de regarder les reproductions qui accompagnent ce | contemporain de bonne foi qui se croyait lui-même aussi bien

1. Voir l'Art, 5" année, tome IV, pages '11. lié et 1 )(>.

2. Cette composition, invariablement attribuée à M.iutcgna contre toute vraisemblance, «S depuis longtemps célèbre, puisqu'elle a été gravée dès le
xvie siècle par Alart Clacssen, qui travaillait Je. IfM à 1555. La pièce est décrite par Bartsch, tome IX, p. ijo, 11° jo. (Je dois la connaissance de cette gravure à
l'obligeance de M. Duplessis.) La même composition est encore reproduite dans les Dessins des meilleurs peintres cTItalie, d'Allemagne et des I'ays-lias, du cabinel
de M. Pmul de Praun à Nuremberg, gravés par Prestel. i;So. M. Reiset. dans son travail sur la National Gallerv de Londres, dit que le dessin du cabinet de
Praun se'trouve actuellement chez Sir Richard Wallace.
 
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