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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

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Montrosier, Eugène: Art dramatique: les Mirabeau
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https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0184

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ART DRAMATIQUE.

lice ci nous voulons essayer de la réparer dans la mesure de nos
forces, Toutes les fois que nous en trouverons l'occasion.

Maintenant que nous avons expliqué dans quel esprit nous
cm reprenons cette revue des théâtres, nous allons consacrer le
peu de place qui nous reste à un examen rapide des Mirabeau,
que notre collaborateur Jules Claretie vient de faire représenter
au Théâtre des Nations. Les croquis qui accompagnent notre
compte rendu sont dus à M. Paul Henry, un tout jeune artiste,
qui les a dessinés d'après les maquettes composées par lui pour
cette représentation1.

Pour oser écrire un drame qui s'appelât les Mirabeau, il
fallait un écrivain qui fût à la fois un chercheur, un érudit, un

lettré, un dramaturge et un intrépide. Évoquer le souvenir des
Mirabeau, c'était hardi; essayer de faire revivre sur la scène
l'éloquence du Mirabeau qui est resté la plus complète incarna-
tion du tribun, c'était une audace plus grande encore. En faire
un héros de vertu, c'eût été mentir à l'histoire ; le trop abaisser
eût été une sottise. On ne se fait pas une telle place dans l'his-
toire d'une nation sans l'avoir conquise par quelque mérite supé-
rieur. Un poète, d'ailleurs, a toujours le droit de regarder ses
personnages par les grands côtés et de laisser les autres dans une
ombre plus ou moins indulgente. Sans doute, il y a dans la vie
de Mirabeau un côté déplorable, mais combien ont été sublimes
les élans qui l'ont porté au sommet de la popularité ! Quels

li k h C. è r e.

(Féte Wattcau.)

M"' Rousseii,
(Rôle de M»" de Rieux.)

B erg y u r.
(Fête Watteau.)

superbes emportements, quand il s'agissait de dénoncer un abus,
de combattre une injustice, de défendre une noble cause !

.m M. Claretie avait écrit un livre d'histoire, on pourrait
lui reprocher d'avoir parfois atténué ou masqué la vérité. Je
n oserais pour mon compte lui contester le droit, dans un drame,
de laisser libre cours à son imagination. C'est ainsi que l'action,
d'abord épisodique, marquée de traits piquants, relevée de sou-
venirs classiques, se passionne progressivement en pénétrant peu
à peu dans l'étude du cœur de Mirabeau et arrive bientôt à une
péripétie du plus poignant elTet.

Nous nous bornons à constater le succès des Mirabeau, la
place nous faisant défaut pour entrer dans l'analyse de la pièce.
Nous le regrettons d'autant plus que nous aurions eu à signaler

I bien des scènes intéressantes, des types curieusement étudiés, de
nobles pensées vigoureusement exprimées, des cris généreux qui
peignent tout un caractère, et que pouvait seul trouver un écri-
vain intimement pénétré de son sujet.

Remercions le directeur d'avoir préféré un drame historique
à une féerie idiote, et espérons que cet exemple sera suivi. Quant
aux acteurs, M. Paul Deshayes, M1Ie Rousseil et Kelly ne méri-
tent que des éloges.

Plusieurs décors sont à citer : celui de la Pastorale, la Place
d'Aix, le Café Procope et surtout le Serment du jeu de paume
d'après la composition de Louis David.

EuGKNE MONTUOSIER.

i. Cei croquis, dessines sur verre, ont été complètement gâtés à la reproduction. Le collodion, trop sec, s'est écaillé. Il était malheureusement trop tard
pour recommencer. Nous veillerons à ce que pareil accident ne se reproduise pas.
 
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