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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 74 (29 Mars 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0079

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LA CARICATURE.

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pas assommée. Elle vient d’adopter une autre forme : la forme du
commis-voyageur, si je dois en croire les rapports qui m’arrivent de
tous vos collègues, et notamment les vôtres. Je me hâte donc de vous
instruire de cette insidieuse transformation.

En effet, une foule de commis prétendus voyageurs se sont mis,
dans Ces derniers temps, à parcourir la province en tous sens. Et Cela
sous le frivole prétexte de lui vendre de la liqueur, du calicot, de la
quincaillerie, de la bijouterie, de la draperie, de la confiserie, etc.,
etc., etc.; mais en réalité pour l’infecter des plus subversives doc-
trines. Leur but caché, leur but réel, c’est d’offrir aüx consomma-
teurs divers échantillons de république ; à ceux-ci, de la république
grecque; à ceuxdà, de la république romaine; aux uns, de la répu-
blique une et indivisible ; aux autres, de la république fédérative.
Les scélérats en ont pour tous les goûts, comme en fait d’étoffes Co-
tonneuses , de la percale, de la mousseline, du calicot, du médola-
patam. Ajoutez à cela qu’ils offrent aux amateurs toutes facilités pos-
sibles pour l’acquisition. Bon marché d’une part; et livraison , de
l’autre, à quinze jours de date, si l’on est pressé; à un mois, six se-
maines, un an , deux ans , plus ou moins, si l'on peut attendre ; le
tout, rendu à domicile, franc de port, par le roulage accéléré, à la
garde de Dieu, garanti de toute secousse, bon teint, solide et de
longue durée. ,

Je les signale donc tous à Votre activé surveillance ; tous, sans dis-
tinction, et particulièrement les commis-voyageurs en sucrerie, dis-
tillerie et chocolaterie. Ne vous arrêtez pas, Monsieur le Préfet, à la
superficie de leur mission ; pénétrez les secrets replis de leur cœur et
de leur valise, et, je n’en doute pas, vous trouverez bien du fiel
contre la monarchie constitutionnelle au fond de ces astucieuses dou-
ceurs. Saisissez-les, digne magistrat, et transmetlez-les*moi, non point
par le télégraphe, mais par la malle-poste, afin que je puisse en ap-
précier moi-même tout le poids et la qualité. (Voir à ce sujet une
circulaire du 5 janvier, relative aux foulards séditieux.)

Voici, du reste, pour votre gouverne, le signalement que vous
m’avez transmis, et auquel vous pourrez reconnaître ces odieux in-
connus. Le scélérat qui voyage pour la république est jeune , bien
fait, joli garçon. C’est dans un but de propagande trop facile à de-
viner, qu’on les choisit ainsi tournés ; c’est pour commencer par les
femmes la propagation des mauvaises doctrines, qui doit par elles
pénétrer jusqu’à leurs maris. Signe particulier : Le scélérat est spiri-
tuel. Ce dernier signe est infaillible. Si donc vous remarquez des
idées en lui, si vous lui trouvez du bon sens, vous pouvez dire eu
vous-même : « Voilà un gaillard qui ne pense pas comme nous, ce ne
« peut être qu’un républicain. » Et alors , pour observer les formes
légales, vous le sommez trois fois, après roulement, d’avoir à se dis-
perser, ce qui lui étant impossible, attendu qu’il est seul, vous donne
le droit incontestable de le faire assommer, ou tout au moins appré-
hender. Il est vrai qu’au bout de cinq ou six mois la justice pourra le

faire sortir de prison, après jugement, et même avant, mais n’im-
porte! Ce sera toujours .autant de pris sur la république.

Que si, au contraire, le scélérat est honnête homme, c’est-à-dire si
c’est un idiot, un obtus, un vrai Béotien, oh! alors, vous pouvez
dire: ((Voilà un homme qui pense comme nous. Diable! diable!
« diable! c’est un des nôtres, celui-là. Ce n’est pas un républicain;
« c’est un homme du juste-milieu. Il fera son chemin ; qu’il continue
« sa route. »

Telles sont, Monsieur le Préfet, les nouvelles mesures que j’avais
à vous prescrire, et qui ne peuvent que favoriser extrêmement les
relations commerciales. (Voir, pour le surplus, mes six cents trente-
trois circulaires antérieures.)

Comptez toujours. Monsieur le Préfet, sur ma bienveillance toute
particulière et sur la croix-d'honneur, si vous ne l’avez pas.

Signé : Casi-Poirier.

JJudjafres.

.•. Est-ce pôur priver Grenoble de l’intérêt de la chambre, que
M. Cas. Poirier a annoncé devoir le jour à cette ville? Joli cadeau
quelle nous a fait là !

M. Dupin : Le soldat ne doit-il pas rendre coup pour coup? —
M. C. Verrier avec vivacité : Certainement; il n’y a pas de gouverne-
ment possible sans cela. (Séance du ai.)

.•. Les amendes de M. d’Harcourt sont trop ambres pour être hono-
rables.

.•. Afin de protéger l’armée pontificale contre la fureur des popula-
tions, le pape est obligé de faire escorter chacun de ses soldats par une
compagnie de troupes étrangères.

Dans un des derniers conseils tenus relativement aux troubles
de Grenoble, Quelqu’un était d’avis que désormais on punît les villes
rebelles en les frappant de contributions extraordinaires.

.*. A voir les velléités belliqueuses de M. C. Poirier, on dirait que
les giboulées de Mars influent sur son caractère.

.-. La duchesse de Berry vient de se fracasser un bras en versant
sur la route de Naples. La Légitimité n’avait pas besoin de cela pour
être déjà bien malade.

• Non content d’avoir fait rentrer le 35e dans Grenoble, M. C.
Poirier a eu un moment l’envie d’en faire sortir les liabiians.

■■■■—nïïa&QQQOc*—■■ -

On trouve chez M. Aubert des collections complètes de la Carica-
ture , depuis sa création, en volumes élégamment reliés.

I.e Gérant, Ch. PHILIPON.

CONDITIONS D’ABONNEMENT :

La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.

L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.

ttota.

Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.

POUR TROIS itlOlS7 franc de port.13 fr.

POUR SIX MOIS, idem. ..26

rOUR UN AN, idem.S2

1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.

©n .Souscrit :

A Paris, en envoyant .franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, augrand
magasin de caricatures d’Aubert, passbge Ye'ro-Dodat. — A Lïon, chez Baron, libraire,,
rue Clermont. — A Londres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of
Burlington garden. — A Strasboorg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. — A
Briixem.es, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n0 17. — A Genève, chez Barbeiat
et Compagnie, libraires.

IMPRIMERIE DE DEZAUCüE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N" H.
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