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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 105
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L' art moderne, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0043

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d'autre habitation que des cavernes ou prendre un large vol vers l'idéal et le rêve
d'autre vêtement que sa plantureuse eheve- pour montrer aux générations futures que le
lure. beau existe aussi dans la réalité, et que la

Nous ne pourrons leur dire qu'une chose : réalité ne se trouve que dans la nature,
c'est que c'est leur entêtement à vouloir res- Mais où l'erreur a pu être profonde parmi

ter dans les styles anciens qui prouvé que ce ceux qui se sont lancés dans ce mouvement
sont eux les ennemis du progrès, que ce sont d'art moderne, c'est d'avoir voulu copier la
eux qui veulent nous obliger à vivre dans un nature dans ses éléments isolés et d'avoir
milieu qui n'est plus approprié à nos mœurs, adapté ces éléments avec des applications
que ce sont eux enfin qui nous forcent à pié- fausses.

tiner sur place, alors que notre désir est de Copier une fleur est évidemment très bien,

mais vouloir qu'un bouquet de
ces frêles et délicates corolles,
dont la fragilité même est l'em-
blème de l'éphémère durée de
la vie, supporte un lourd bal-
con ou qu'elles courent gra-
cieusement pour former un
bandeau de pierre, c'est évi-
demment une erreur dans
laquelle devaient tomber ceux
que l'amour de la nature por-
tait à ces excès.

Ce que les créateurs de l'art
moderne entendent par copie
de la nature est d'un ordre
tout différent. Ils ont voulu
que chaque objet, chaque par-
tie d'un édifice fût conçuepour
les besoins naturels de celui
qui les utilise, ils ont voulu
que la forme de chaque pièce
ait son emploi bien indiqué,
ils ont voulu que la vue même
de l'objet fasse comprendre
son utilité et la façon dont il
faut qu'il soit employé.

Or, la grande difficulté a
été de faire admettre ces théo-
ries par ceux qui devaient
exécuter les œuvres, bien que,
Obélisque d'Héliopolis a Matharyèii comme nous l'avons vu, cer-

tains ont compris que l'art

Cet obélisque offre un des plus curieux exemples de la remarquable habileté déployée moderne étant l'art de l'avenir
par les Egyptiens dans l'exploitation de leurs carrières. a l'heure actuelle et malgré un _ '

outillage dernier cri, on considérerait comme un travail énorme, coûteux et difficile, il leur fallait Sllivre leS traCeS

d'extraire, de transporter et de mettre en place des monolithes de ces proportions. indiquées par leS artistes.

Pourtant, les Egyptiens semblaient tirer gloire du nombre et de la grandeur de ces 1 1

difficultés vaincues ; et l'on se demande avec curiosité, quand on est du métier, quelle
foule innombrable a dû collaborer à ces manœuvres, pour lesquelles on n'avait l'aide

ni de la vapeur, ni de l'air comprimé, ni de l'électricité, ni des chemins de fer, et où ______

l'on n'avait, pour agir, que le caprice d'un roi et la foule obéissante des esclaves, - -"^ "
 
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