Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

DOI Heft:
Supplement au Nr. 108
DOI Artikel:
Rolland, Charles: La lutte des pierres en Belgique: vote de la Chambre Belge contre les pierres françaises
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0071

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
03

question l'emploi des pierres de France au
« Mont des Arts » et la fait proscrire à Mons
et dorénavant partout ailleurs, leur procurera
sans doute, un jour, une indigestion qui les
fera réfléchir certainement et constater qu'ils
viennent déjouer à qui gagne perd.

» Notre compagnie, en défendant un pro-
duit français, perfidement attaqué, n'a fait
que son devoir, et elle tient â ajouter
qu'aucun de ses membres n'est, de près de ou
loin, intéressé dans les carrières de pierres
blanches.

» MM. les interpellateurs qui, durant
trois séances, ont, à l'envi, daubé sur nos
pierres, sont tous, ou à peu près, les concur-
rents de M. Josse, orfèvre, puisqu'ils sont
carriers, commissaires ou administrateurs
de carrières... Aussi ont-ils qualifié plutôt
durement nos pauvres pierres de France.
Nous allons essayer de leur répondre techni-
quement parlant, mais, tout d'abord, qu'il
me soit permis de faire remarquer à ces
amis de la classe ouvrière qu'en combattant
l'emploi de la pierre blanche, ils mettent sur
le pavé ces ouvriers belges, Flamands pour
la plupart, qui travaillent aujourd'hui la
pierre française au nombre de plus d'un
millier en Belgique. La pierre de France
nécessitant entre 120 et 150 francs au mètre
cube pour la taille, le ravalement, la cise-
lure, etc., calculez le salaire perdu par ces
ouvriers, que n'emploieront certainement
pas les carrières belges, toutes situées dans
la partie wallonne du pays, et où le travail
n'est d'ailleurs pas le même.

» 11 me faut terminer cet article bien long,
* mais je réclame encore un peu d'indulgence
pour un mot personnel.

» Le farouche carrier Hubin, député de
Huy,en nous honorant d'invectives spéciales,
dignes de la plus infime des réunions
publiques, nous a rappelé une époque qui
remonte à, environ dix-sept ans. Répondant,
alors, aux sollicitations de MM. les
maîtres de carrières de Belgique, qui nous
écrivaient le 20 décembre 1890 une lettre
signée Velge, président, et Van den Doorne,
secrétaire, dans laquelle ces messieurs

faisaient appel, au nom de l'Association des
carriers, au concours de notre compagnie
pour obtenir du gouvernement de la Répu-
blique le retrait des taxations prohibitives
proposées par la Commission des Douanes
à l'égard des pierres bleues de Belgique,
nous fîmes d'incessantes démarches en leur
faveur, c'est-â-dirn au profit du maintien
de nos bonnes relations avec la Belgique.

» Ah! certes, à cette époque, nous n'étions
pas accusé de faire pression et d'exercer
une sorte de chantage à l'égard des députés
belges. Aussi, nos démarches auprès de la
Commission des Douanes, auprès de son
très distingué rapporteur, M. Bozet, député
de la Haute-Marne, qui vint tout exprès en
Belgique et visita, avec nous plusieurs
carrières du Hainaut, réussirent-elles au
point que la, tarification proposée de
270 francs au mètre cube l'ut ramenée à
27 francs, cbiff're si pou prohibitif que les
pierres bleues ne cessèrent, depuis lors,
d'augmenter leur chiffre d'exportation vers
la France d'année en année.

» Deux motifs nous avaient incité à agir
ainsi que nous l'avons fait : le premier était,
alors comme à cette heure, d'éviter toute
mésintelligence entre la, Belgique et notre
pays et d'empêcher la ruine d'une industrie
prospère et, surtout, la misère qui eût
infailliblement atteint la classe si intéres-
sante des travailleurs de la pierre bleue.

» En parvenant à, obtenir une réduction
de 90 p. c. des tarifs proposés, nous sauvions
cette industrie et nous maintenions intactes
— notre but principal — les relations si
cordiales qui unissent nos deux patries.

» A cette époque, comme à cette heure,
nous pensons avoir fait notre devoir. Aujour-
d'hui nous avons tout fait pour empêcher
l'acte de mauvais gré à l'égard de nos
pierres que viennent d'accomplir les législa-
teurs belges. Et nous souhaitons que les
maîtres de carrières n'aient pas à regretter
leur trop grand succès.

» Ce que nous avons lait en 1891 à l'égard
des pierres bleues, nous avons tenté de le
renouveler en faveur des pierres blanches,
produit français. Inspiré uniquement par le
 
Annotationen