AL BIVIO
DI ANNIBALE CARACUL *
Piacque al genio illustre della scuola
bolognese Annibaie Caraccidi esprimere
Ercole nel difficilissimo bivio. Le idee
della virtù e del vizio si presentarono
allo spirilo immaginoso del dipintore
con caratteri così vivi, ch’egli potette in
tela pingere l’eroe con quel favoloso
corredo di concetti, adoperando con arte
somma l’allegoria, acciocché potesse dis-
tinguere e le donne e il senso significa-
tivo dei discorsi, che al semideo dirige-
vano. In fatti in boschereccia e in opaca
solitaria valle vedi là grosso macigno,
sul quale è assiso il grande Alcide, che
cogitabondo e dubbio ne’ suoi divisa-
menti , tutto in se riunito, poggiasi alla
clava , prestando l’orecchio a quelle, che
da’gesti e movimenti han sembianza di
favellargli. La virtù, la cui modestia tu
scemi nel pudore del viso, nelle composte
vestimenta, nel maestoso indicare la
vetta del Parnasso , sta alla dritta di Er-
cole, mentre alla sinistra la Voluttà,
che ben ravvisasi a quel corpo seminudo
che leggierissimo velo ricopre in parte ,
tal che somiglia a trasparente cristallo,
lo invita alle dolcezze della vita molle ed
ignava. E col cenno gli addita alcune
maschere, musicali istromenli, simbolo
delle mollezze e della facile inverecon-
dia. La virtù qui pare che denoti il va-
lore, perocché tiene la spada alla sinistra;
ed il vecchione, coronato di alloro, che
con l’indice della mano dritta volgendosi
ad Ercole, gli dirige ancor esso la parola
è forse quivi per la Sapienza rappresen-
tato. Or non ti sembra nell’ insieme del
quadro rinvenire la verità e la natura-
lezza dell’azione, non che udire quasi le
parole che le donne pronunziano, e com-
prenderne il misterioso concetto? Del
resto si può conchiudere che della scuola
bolognese , fu siccome dissi, principal
luminare, che perla bellezza del disegno,
per la scelta delle attitudini, e per la ag-
giustatezza dei panneggiamenti ha nelle
sue pitture un certo che di seducente,
effetto di apparente negligenza che vi
traluce.
* Altopalmi 6 once 5 largo palmi 9 once8.
ET LES
DEUX SENTIERS. *
Annibai Carrache, le flambeau de l’é¬
cole bolonaise, est l’auteur de celte toile,
dont le sujet exprime l’hésitation d’Her-
cule au moment où il va choisir l’un des
deux sentiers de la vie, celui du bien ou
celui du mal. L’illustre peintre a su
donner à la personnification du vice et
de la vertu des caractères frappants de
justesse, tels que son génie les conce-
vait, avec celle vérité d’expression qui
montre réellement le héros entouré des
attributs mythologiques convenables au
sujet. L’allégorie est si fidèlement repré-
sentée dans les deux femmes qu’on de-
vine le sens des discours qu’elles adres-
sent à Hercule. Dans un bosquet, et au
milieu d’une vallée touffue et solitaire,
apparaît le grand Alcide, assis sur un
énorme quartier de roche; sa figure est
rêveuse, image parfaite de la lutte et de
l’hésitation dont son âme est préoccu-
pée. Appuyé sur sa massue, il prête l’o¬
reille aux femmes qui, par leurs gestes
et leur mouvements, semblent lui par-
ler. La Vertu a un visage majestueux,
plein de dignité, la pudeur dans les yeux,
la tenue modeste; elle montre du doigt
au héros le sommet du Parnasse. A la
gauched’Hercule, c’est la Volupté, au
corps demi-nu ou du moins voilé à peine
d’un tissu transparent comme le cristal;
elle veut l’attirer à elle par l’appât des
douceurs de la vie efféminée, en lui
montrant de la main des masques, des
instrumenls de musique, symbole de la
mollesse et de la sensualité. La vertu se
prend ici pour la valeur, car elle tient
l’épée dej la main gauche. Le vieillard
couronné de laurier, en qui se personni-
fie sans doute la sagesse , a l’attitude et
le geste d’une personne qui adresse la
parole à quelqu’un, Ces différentes ac-
tions ne sont-elles pas rendues avec le
charme infini qui suit partout la nature
et la vérité? On entend parler le Vice et
la Vertu, on saisit à l’instant le sens mo-
ral caché sous cette allégorie mysté-
rieuse ; et faut-il s’étonner que les œu-
vres d’Annibal Carrache aient été le
foyer des lumières de l’école bolonaise,
où les artistes sont venus admirer la
beauté du dessin, le choix des attitudes,
la disposition des vêtements, et cette
touche de pinceau qui séduit par l’éclat
autant que par une simplicité qu’on di-
rait presque de la négligence.
* Hauteur près de deux mètres, largeur, 2 mètres
58 centimètres.
AND
THE TWO PATHS. *
Annibale Caracci, that brilliant lumi-
nary of the school of Bologna, was the
author of this painting, the subject whe-
reof is the hesitation of Hercules in the
choice of one of the paths of life, that of
good, or evil. In the personification of
vice, and virtue, the illustrious painter
has stamped characters, eminently just
and striking, such as his sublime genius
conceived them, and with a truth of ex-
pression which shows in reality the hero,
surrounded by the mythological attri-
butes suitable to the subject. The alle-
gory is so faithfully represented by the
two females, that we divine the import
of their discourse to Hercules. In a little
grove in the midst of a bushy and soli-
tary valley, appears the great Alcides,
seated on an enormous piece of rock ;
the hesitation and struggle which op-
press his soul are reflected on his pen-
sive features, leaning on his club, he
listens to the women who by their ges-
tures and movements appear io bespea-
king to him. The countenance of Virtue
is full of dignity and majesty, chastity
shines in her eyes, and modesty in her
deportment, while with her finger she
points to the summit of Parnassus. To
the left of Hercules, is Voluptuousness
half naked, or at least scarcely veiled by
a tissue, transparent as crystal ; she at-
tempts to seduce him, by the allurements
of the sweets of an effeminate life,
showing him masks and musical instru-
ments symbols of softness and sensua-
lity. Virtue is here emblematical of va-
lour, for she holds a sword in her left
hand. The old man crowned with laurel
is doubtless the personification of Wis-
dom; his attitude and gesture are those
of a person who addresses another. These
different actions are expressed with that
charm, which invariably accompanies
truth and nature. We hear the discourse
of Vice and Virtue, we seize the moral
sense concealed under this mysterious
allegory, and can we be surprised that
the works of Annibale Caracci were the
centre of light which illumined the
school of Bologna where the artists as-
sembled, to admire the beauties of
drawing, the choice of attitudes, the dis-
tribution of drapery, and that stroke of
the pencil which seduces by its bril-
liancy, as well as by a simplicity which
might almost be termed negligence.
* Height 6 palms 5 inches, width 9 palms 8 in-
ches.
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