chronique d'alger
santé. Les pâturages abondent et les réservoirs d'eau sont pleins.
Les troupeaux de plusieurs tribus des Hauts-Plateaux sont, selon la
coutume, descendus dans le Sahara.
Ou sait combien il est à souhaiter que les relations de l'Algérie
avec le Soudan se développent, et l'on n'ignore pas que, malheu-
reusement, depuis la conquête, ces relations semblaient devenir de
jour en jour moins importantes. L'interdiction du commerce des
esclaves détournait vers la Tripolitaine et le Maroc les courants com-
merciaux. Un symptôme de bon augure se manifeste cependant :
le départ pour le Gourara des caravanes qui se rendent annuellement
dans cette riche région a été fort important. II a été formé trois
groupes comprenant ensemble 2,414 hommes, 000 femmes, 181
enfants et 10,425 chameaux. Cela est considérable, et peut-être
YOTons-nous bientôt les populations sahariennes venir elles-mêmes
dans nos postes du Sud, rassurées par le bon accueil qu'elles y
trouvent. Ces populations comprendront qu'elles ont tout intérêt
à nouer des relations directes avec les négociants français, et
tout le monde y trouvera son compte.
Quelles nouvelles du phylloxéra? Car enfin, c'est là pour notre
colonie, en ce moment, la question capitale. Aussi prend-on les
mesures les plus énergiques. Le Gouvernement général est investi
d'une véritable dictature contre notre invisible et redoutable ennemi.
Il perçoit sur les vignes une taxe spéciale pour faire face aux frais
de visite du vignoble algérien. — Dé plus, les syndicats départemen-
taux pour la défense des vignobles contre le phylloxéra s'orga-
nisent avec une louable promptitude. — Le nombre des adhésions
recueillies permet dès à présent la formation de ces syndicats, la
superficie des vignes possédées par les pétitionnaires s'élevant
déjà à plus de la moitié de la superficie totale des vignobles du
département. Cette condition était exigée, par l'arrêté du Gouver-
neur qui organisait les syndicats. Rien de plus légitime : on ne
protège pas les gens malgré eux. Mais l'empressement des colons
algériens montre bien qu'ils ont compris le danger, et qu'aucune
mesure ne leur paraît trop radicale pour les en délivrer. Au
reste, ces syndicats départementaux ont des pouvoirs très étendus
Quand on voit ces commissaires qui, dans les vignes, arraelie-
ronl au moins v,n pied sur cent, et, autour des anciens foyers
phylloxeriques, nu pied sur dix, on songe involontairement au
santé. Les pâturages abondent et les réservoirs d'eau sont pleins.
Les troupeaux de plusieurs tribus des Hauts-Plateaux sont, selon la
coutume, descendus dans le Sahara.
Ou sait combien il est à souhaiter que les relations de l'Algérie
avec le Soudan se développent, et l'on n'ignore pas que, malheu-
reusement, depuis la conquête, ces relations semblaient devenir de
jour en jour moins importantes. L'interdiction du commerce des
esclaves détournait vers la Tripolitaine et le Maroc les courants com-
merciaux. Un symptôme de bon augure se manifeste cependant :
le départ pour le Gourara des caravanes qui se rendent annuellement
dans cette riche région a été fort important. II a été formé trois
groupes comprenant ensemble 2,414 hommes, 000 femmes, 181
enfants et 10,425 chameaux. Cela est considérable, et peut-être
YOTons-nous bientôt les populations sahariennes venir elles-mêmes
dans nos postes du Sud, rassurées par le bon accueil qu'elles y
trouvent. Ces populations comprendront qu'elles ont tout intérêt
à nouer des relations directes avec les négociants français, et
tout le monde y trouvera son compte.
Quelles nouvelles du phylloxéra? Car enfin, c'est là pour notre
colonie, en ce moment, la question capitale. Aussi prend-on les
mesures les plus énergiques. Le Gouvernement général est investi
d'une véritable dictature contre notre invisible et redoutable ennemi.
Il perçoit sur les vignes une taxe spéciale pour faire face aux frais
de visite du vignoble algérien. — Dé plus, les syndicats départemen-
taux pour la défense des vignobles contre le phylloxéra s'orga-
nisent avec une louable promptitude. — Le nombre des adhésions
recueillies permet dès à présent la formation de ces syndicats, la
superficie des vignes possédées par les pétitionnaires s'élevant
déjà à plus de la moitié de la superficie totale des vignobles du
département. Cette condition était exigée, par l'arrêté du Gouver-
neur qui organisait les syndicats. Rien de plus légitime : on ne
protège pas les gens malgré eux. Mais l'empressement des colons
algériens montre bien qu'ils ont compris le danger, et qu'aucune
mesure ne leur paraît trop radicale pour les en délivrer. Au
reste, ces syndicats départementaux ont des pouvoirs très étendus
Quand on voit ces commissaires qui, dans les vignes, arraelie-
ronl au moins v,n pied sur cent, et, autour des anciens foyers
phylloxeriques, nu pied sur dix, on songe involontairement au