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Revue de l'Afrique française — Paris, 5(Sixième Année).1887

DOI issue:
Nr.29 (Septembre 1887)
DOI article:
Olivaint, Maurice: Le Djérid
DOI issue:
Nr. 31 (Novembre 1887)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19134#0338

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278 le DJÉniu

creuser un puils au centre du plateau qui sépare le choit El-Djérid du
ehottEl-Ruarsa et, qu'à 42 mètres, il a trouvé une nappe d'eau douce,
nappe inépuisable, c'est elle, du reste, qui produit toutes les sources
qui arrosent les nombreuses et riches oasis de ce pays.

Les traditions affirment que, du temps des Romains, tout le pays était
couvert d'arbres fruitiers et que les oasis actuelles, îlots surnageant au
milieu des sables, ne formaient qu'un seul jardin. — Nous pourrons
travailler et planter longtemps av^mt ce résultat. De plus, partout où
l'on creusera des puits, on trouvera l'eau à peu de profondeur. Et comme
nous le disions dans un précédent récit, l'eau que l'Ighargtaar versait
dans les cbotls, lors de ses grandes crues, et qu'il verse maintenant
dans les grandes dunes, forme un réservoir inépuisable qui alimente
les eaux artésiennes de Ouargla, de Ngoussa, de Tuggurth et enfin le
puits du commandant Landas sur le rivage de la grande Syrte, c'est le
Baker et Tahatani, la mer souterraine des indigènes (1). Elles
l'ont un long voyage sous terre ; aussi partout elles sortent chaudes,
salées, entraînant avec elle des poissons de formes et d'espèces diverses,
mais toutes merveilleusement aptes au développement et à la culture
du palmier. Les eaux qui alimentent les oasis du Djérid ne sont pas
de la même origine ; elles n'ont pas le même goût ni la même tempé-
rature, elles viennent du versant nord du Sahara, de l'Aurès, etc.

En face de Dcggachc,lc choit El-Djérid est immense et la traversée,
pour atteindre Débabcha, est de 50 kilomètres. Elle est dangereuse et
souvent ce chemin de sable en suspension boit les imprudents qui s'y
aventurent.

Je ne crois pas qu'il existe de chemins qui traversent le chott di-
rectement au sud... Les cartes indiquent des puits sur le bord méri-
dional du chott. C'est un pays à explorer. Il est vierge, je crois, et
aucun Européen ne l'a parcouru; là règne la peur, et les bandits des
Hamàma et des 0 Yagouh, seuls s'y aventurent.

En 1883, lors de la conquête de la Tunisie, il avait été décidé
qu'une petite expédition y serait envoyée et que ce pays serait reconnu
aussi loin que possible dans le sud du chott. Elle devait se rendre à
Douz, par Bi-Regaa, Bir cl Douar, Bir hou Krib, El-Faouara-Sobria, etc.
Si elle avait eu lieu, nous aurions des données positives, malheureuse-

(1) Cette opinion n'est pas celU qui a été émise dans divers travaux, C'est
une question d'ensemble dont nous renvoyons la discussion plus loin.
 
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