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Der Sturm: Monatsschrift für Kultur und die Künste — 19.1928-1929

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Heft 8
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Mercereau, Alexandre: Brief an Herwarth Walden
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Brion, Marcel: Le cinquantieme anniversaire de Herwarth Walden
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https://doi.org/10.11588/diglit.47219#0134

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Brief an Herwarth Walden
Bien eher ami,
je suis absolument desole. Je vis äla Campagne
depuis un an V2, n’allant ä Paris que tres
rarement. Cet ete j’y passai quelques jours
et n’y etaus pas revenu depuis. La semaine
derniere j’y allai pour trois jours, et je trouvai
sous la porte de mon logis la lettre au sujet
de votre (non pas encore heureusement) de
votre cinquantenaire. Elle y avait ete glissee,
avec quelques autres, le jour meine oü je venais
de rapartir pour la Campagne et y dormait
profondement.
Oui je suis navr&, je suis, vous le savez volre
plus vieil ami francais, et de titre me plait.
Je suis de caux qui connaissent le plus et le
mieux votre effort. J’eusse tenu ä honneur
non seulement de dire ce que je pense de cous,
mais de recueillir des signatures d’hommage
en votre faveur.
Helas! quelle singuliere idee d’avoir cinquante
ans en ete, quand on a fui Paris pour plusieurs
mois!
Excusez — moi de ce que je ne vous ai pas
repondu: j’ignorais tout de cette manifestation,
ou plutöt pas tout, parce qu’on en a ecrit en
France, et je voulais d’ailleurs vous ecrire ä ce
sujet, mais j’ignorais que vous ne m’aviez pas
oublie parmi vos fervents ä solliciter.
Une autre fois — pour votre centenaire
dont je parlais ci-dessus, par exemple — mettez
carrement mon nom parmi vos admirateurs
et amis, sie vous n’avez rien recu de mois,
car d’avence vous pouvez etre sür qu’un malefice
et non ma mauvaise volonte en est cause.
Croyez, eher ami, ä ma vieille et fraternelle
emitie.
Alexandre Mercereau
Le cinquantieme anniversaire
de Herwarth Walden
Le cinquantiöme anniversaire de Herwarth Walden
que ses amis cSlöbraient ces jours-ci est une date
que n’oublieront point tous ceux qui ont suivi depuis
quelques ann&es le döveloppement de l’art moderne
en Allemagne. Tout ce qui se groupe d’audaces,

d’elans novateurs, de recherches, de ddcouvertes,
autour de la revue Der Sturm (Berlin), toute cela
c’est en grande partie ä Herwarth Walden qu’on le
doit. Par son talent de pode, son activite de critique
et d’animateur, il contribue puissamment ä imposer
au public les formes les plus neuves, les plus hardies
de la littörature et de l’art europ6en. Feuilleter la
collection de Der Sturm, relire les livres de H.Walden
sur la peinture expressionniste, c’est revivre des
6poques de lutte ardente passionn&e, dans lesquelies
se mGlent en un foisonnement föcond, erreurs et
verit&s, öchecs et succäs, et relrouver mieux que
partout ailleur le visage complexe d’une gönöration
qui se cherche.
J’ai döjä, analysö ici l’oeuvre poetique de Herwarth
Walden. Aujouid’hui, je voudrais surtout marquer
la place qu’il occupe dans l’histoire de l’art moderne.
Non pas seulement en Allemagne, mais en Europe,
car tous les artistes d’avant-garde de notre temps
ont 6t£, je crois accueillis dans les salles de la
Potsdamer Strasse. II m’est parculiferement agrdable
de rappeler que cet accueil fut toujours plein de
chaleureuse Sympathie ä l’dgard des artistes franfais.
Beaucoup de ceux-ci ont expose ä Berlin dans la
galerie de Der Sturm-, la revue suivait attentivement
les ceuvres de nos poötes, et par ses voyages, par
ses amitiSs, Herwarth Walden s’est toujours tenu
en contact ötroit avec la production litt£raire et
artistique de notre pays.
Attentif ä toutes les formes vraiment nouvelles de
l’activitö intellectuelle, Herwarth Walden en a traeö
dans ses livres, dans sa revue, un tableau exact et
complet. Son esprit curieux est — qu’on me par-
donne l’image ! — le sismographe sensible et vibrant
qui a rövdie, analysS, prScisö tous les courants de
l’art d’aujourd’hui.
E11 louant son activitö d’hier et d’aujourd’hui, en
rappellant le röle qu’il a jou6 et quil joue dans le
mouvement artistique de notre temps, il nous plait
de dire aussi qu’il ne s’est jamais arrßtd ä une
formule, qu’il a toujours öchappS ä la tyrannie des
dcoles et des thöories, et que son attention toujours
tourn6e vers l’avenir cherche de nouvelles oeuvres,
de nouveaux artistes.
C’est pourquoi nous nous associons de tout coeur
aux t£moignages de Sympathie et d’arnitid qui, de
tous les coins du monde, ont saluö le cinquantieme
anniversaire de Herwarth Walden.
Marcel BRION.
(Aus der Revue Nouvelles Litteraires / Paris vom 6. X. 1928.)

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