Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 4)

DOI article:
Véron, Eugène: La Société des Amis des Arts de Reims: son histoire - sa neuvième exposition
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.16907#0032

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA SOCIÉTÉ DES AMIS

DES ARTS DE REIMS.

21

Le succès de l'exposition de 1873 dépassa toutes les espé-
rances. Le livret contenait 850 numéros, sur lesquels 152 furent
vendus pour une somme de 114,600 fr. Les particuliers achetè-
rent 133 tableaux pour 101,750 fr. et la Société en acheta 19
pour 12,850 fr. Les recettes du tourniquet s'élevèrent à
5,584 fr. 25 ; on vendit pour 3,472 fr. de billets de loterie, et
pour 1,340 fr. de livrets à 50 centimes.

En 1874 la commission administrative se composa de :

MM. V. Diancourt, maire, président d'honneur;
Ad. Dauphinot, président ;
Gosset-Aubert, vice-président ;
L. Guyotin, secrétaire général ;
E. Brion, secrétaire adjoint;
Al. Auger, trésorier.

Jury des acquisitions: MM. S. Dauphinot, Brunette, Al. de
Saint-Marceaux, E. Irroy, Wendling, Marquand - Vogel,
Maillet-Valser.

Cette année, le nombre des numéros inscrits au livret monta
à plus de 1,200. 158 tableaux furent achetés par des particuliers
pour 96,380 fr., et 29 pour la loterie de la Société, pour
11,875 fr- C'était une somme totale de 108,255 fr. Deux autres
tableaux furent en outre achetés par l'administration pour le
musée de la ville.

C'était une légère diminution, relativement à 1873. Elle
allait être largement compensée par l'augmentation de l'année
suivante.

La commission d'administration pour 1875 ^ut composée de :

MM. S. Dauphinot, maire, président d'honneur ;
Ad. Dauphinot, président ;
Al. Auger, vice-président ;
V. Diancourt, secrétaire général;
E. Irroy, secrétaire adjoint;
Al. de Saint-Marceaux, secrétaire adjoint ;
E. Brion, trésorier.

Jury des acquisitions : MM. Brunette père, Carpentier,
S. Dauphinot, Fassin jeune, Maillet-Valser, Marquand-
Vogel, Wendling.

Les achats de tableaux s'élevèrent à 123,780 fr.; 110,680 fr.
payés par des particuliers, 12,900 fr. par la Société, pour sa loterie.

Il était difficile d'espérer mieux.

L'année suivante, en 1876,. la commission d'administration
fut composée de :

MM. V. Diancourt, maire, président d'honneur ;
Ad. Dauphinot, président ;
Al. Auger, vice-président ;
A. Carpentier, secrétaire général;
E. Irroy, secrétaire adjoint ;
Al. de Saint-Marceaux, secrétaire adjoint ;
E. Brion, trésorier.

Jury des acquisitions : MM. Brunette père, S. Dauphinot,
Fassin jeune, Maillet-Valser, Marquand-Vogel, Wendling,
Wéry-Mennesson.

Cette année fut moins brillante. Les achats ne montèrent
qu'à 77,739 fr- i 69,610 fr. payés par les particuliers, et

8,129 fr- Pour la lotcrie-

La Société hésita un moment avant de se décider à faire une
exposition en 1877. Elle craignait de surmener le public, et les
circonstances étaient peu engageantes. Mais d'un autre côté, il ne
fallait pas songer à ouvrir une exposition particulière l'année
prochaine, en face de l'Exposition universelle. De 1876 à 1879,
c'était une lacune bien longue. On s'est résolu à aller de l'avant,
sans se faire de grandes illusions sur le résultat.

Jusqu'à ce moment toutefois, les choses ne marchent pas
trop mal. L'exposition ouverte le 15 septembre 1877 a déjà reçu
un assez grand nombre de visiteurs et plusieurs tableaux sont
vendus.

Nous aurons à revenir tout à l'heure sur cette exposition,
pour en rendre compte ; mais il est peut-être bon de nous arrèter
d'abord un instant sur quelques considérations qui ont un cer-
tain intérêt et sur lesquelles il peut être utile d'appeler l'atten-
tion des artistes.

Reims est une ville industrielle et commerçante où abondent
les grandes fortunes. Mais les Rémois ne se contentent pas d'être
riches, ils savent faire de leur argent un emploi intelligent. Leur
luxe est surtout un luxe artistique. Il y a ici 25 à 30 maisons où
l'on trouve des collections admirables de tableaux anciens et
modernes, de gravures, de faïences, de médailles, de livres, etc.

On peut citer parmi les collections de tableaux celles de
MM. Robillard, Petit-Jean, Werlé père, Rœderer, Debatz,
Ch. Moriset, Al. Auger, etc. M. Ad. Dauphinot, outre quelques
belles toiles, possède surtout une collection très-bien choisie de
gravures anciennes et modernes, et sa bibliothèque renferme les
plus beaux livres illustrés du xvne et du xvm0 siècle. MM. de
Saint-Marceaux et Gerbault ont des faïences très-remarquables.
Mme Pommery ajoute aux faïences les meubles, et M. Hiroy
cumule les faïences, les gravures, les tableaux. M. Duqucsnel a
réuni la collection à peu près complète de toutes les médailles
gallo-romaines en or qui ont été découvertes à Reims et dans les
environs. On trouve dans la bibliothèque de M. Diancourt,
maire de Reims, la plupart des livres rares de toutes les époques.
La maison de M. Werlé fils est remplie de livres précieux et de
gravures rares. M. Rœderer vient, dit-on, d'en acheter pour
250,000 fr. d'un coup. Il y en a sans doute bien d'autres que
j'oublie, mais cela suffit pour donner une idée des goûts de la
haute bourgeoisie rémoise.

Il faudrait, pour être complet, donner les noms de ceux qui,
sans avoir ce qu'on peut appeler des collections, possèdent quel-
ques œuvres remarquables, et y ajouter ceux des personnes qui
sont toujours prêtes à aider de leur bourse toutes les entreprises
d'initiative privée, telles que expositions, courses de chevaux,
tirs, écoles, sociétés musicales, etc. ; mais ce serait à l'infini.
Nous nous bornerons à citer parmi celles qui se distinguent le
plus par leur inépuisable générosité pour toutes les fondations
d'utilité publique M. Holden, un Anglais qui ne croit pas que sa
nationalité étrangère soit une raison pour se montrer indifférent
à la prospérité de sa patrie d'adoption.

Ce que nous disons du goût éclairé des Rémois pour les
arts a reçu une confirmation éclatante par la magnifique expo-
sition rétrospective qu'ils ont pu organiser l'année dernière
avec leurs seules ressources. La même démonstration ressort
également du chiffre des achats qui ont été faits à chacune des
expositions des Amis des Arts de Reims. Depuis que la Société
a été définitivement reconstituée, en 1873, elle a ouvert quatre
expositions. Or le chiffre total des achats faits à ces quatre expo-
sitions se monte à 424,374 fr., soit plus de 106,000 fr. pour
chacune. De toutes les villes de France, sauf Lille, il n'y en a
pas une qui ait obtenu de pareils résultats.

Eh bien ! le croirait-on ? Cela ne suffit pas pour décider
les artistes qui ont un nom à envoyer leurs œuvres à l'exposi-
tion de Reims. On a beau leur expliquer qu'ils sont les premiers
intéressés à contribuer au relèvement du niveau de l'art et à la
diffusion du goût artistique. On a beau leur montrer par les
chiffres que nous venons de citer que l'admiration des Rémois
n'est pas une admiration platonique ; il n'y en a qu'un petit
nombre qui se décident à répondre aux avances qu'on leur fait.
Les lettres les plus pressantes demeurent sans effet, et les plus
belles toiles de l'exposition sont envoyées, non par des artistes,
mais par des marchands de tableaux. Au lieu de profiter des
occasions qu'on leur offre de se mettre en rapport direct avec
le public, les artistes préfèrent par apathie, par défiance, par je
 
Annotationen