LES MUSÉES DE PROVINCE. 63
ou Anton-Frans Van der Meulen. Il eût dû-supprimer son ou Anton-Fraits, car le Dictionnaire
critique de Biographie et d'Histoire de Jal, démontre, pièces en mains, que Van der Meulen se
nommait Adam-François et qu'il a dû naître en 1630.
C'est une erreur de ranger Jordaens parmi les élèves de Rubens dont il n'a jamais reçu les
leçons.
Le nom de famille de Rachel Ruijsch ne s'est jamais écrit Ruish.
Jan Siberechts n'est pas né à Anvers en 162S ou 1627 et mort en Angleterre en 1686
ou 1703 ; il est bien né à Anvers en 1627 puisqu'il y a été baptisé le 29 janvier de cette année.
Walpole donne la mort du paysagiste flamand en Angleterre, 1703.
Gérard Zegers n'a jamais signé ni Seghers, ni Zeghers.
Il y a aussi à signaler quelques attributions tout à fait erronées, mais ceci rentre dans
l'examen détaillé des œuvres dont se compose le Musée, examen auquel nous procéderons après
la publication de diverses notices spécialement consacrées à certains maîtres. Nous commençons
par une étude sur Boilly due à un des lettrés les plus distingués, les plus érudits du département
du Nord, M. Houdoy, membre de la Commission du Musée lillois.
Louis Decamps.
Cul-de-lampe, composé par Bachelier et gravé par P. P. Cholîard.
III
LOUIS-LÉOPOLD BOILLY
armi les tableaux intéressants que possède le Musée de Lille, il en est un certain
nombre qui sont l'œuvre d'un peintre né dans le département du Nord, mais dont
toute la vie artistique s'écoula à Paris, où il jouissait d'une célébrité méritée. Nous
voulons parler de Louis-Léopold Boilly.
Il naquit à La Bassée, près Lille, en 1761. Son père, Arnould Boilly, était sculpteur en bois;
c'était le descendant de ces tailleurs d'images qui sculptaient dans le chêne des saints et des
Christs pour les autels et les calvaires, ou des boiseries ornementées pour les églises et les
châteaux. Boilly le père avait un mérite réel, et, il y a quelques années, on pouvait admirer
encore dans l'église de La Bassée une chaire en chêne sculpté qui donnait la meilleure idée de
son talent professionnel. Un incendie a consumé récemment l'église et la chaire qu'elle renfermait,
ainsi qu'un grand tableau : Saint Roch guérissant un pestiféré, qui était, pensons-nous, la seule
œuvre religieuse et de grande dimension que Louis-Léopold Boilly ait jamais exécutée.
La vocation de Boilly se révéla dans l'atelier paternel. Il reste à La Bassée des œuvres de
son enfance, peintes vers l'âge de douze ans, et avant qu'il eût quitté sa ville natale. Elles n'ont,
avons-nous besoin de le dire, qu'un mérite de curiosité.
ou Anton-Frans Van der Meulen. Il eût dû-supprimer son ou Anton-Fraits, car le Dictionnaire
critique de Biographie et d'Histoire de Jal, démontre, pièces en mains, que Van der Meulen se
nommait Adam-François et qu'il a dû naître en 1630.
C'est une erreur de ranger Jordaens parmi les élèves de Rubens dont il n'a jamais reçu les
leçons.
Le nom de famille de Rachel Ruijsch ne s'est jamais écrit Ruish.
Jan Siberechts n'est pas né à Anvers en 162S ou 1627 et mort en Angleterre en 1686
ou 1703 ; il est bien né à Anvers en 1627 puisqu'il y a été baptisé le 29 janvier de cette année.
Walpole donne la mort du paysagiste flamand en Angleterre, 1703.
Gérard Zegers n'a jamais signé ni Seghers, ni Zeghers.
Il y a aussi à signaler quelques attributions tout à fait erronées, mais ceci rentre dans
l'examen détaillé des œuvres dont se compose le Musée, examen auquel nous procéderons après
la publication de diverses notices spécialement consacrées à certains maîtres. Nous commençons
par une étude sur Boilly due à un des lettrés les plus distingués, les plus érudits du département
du Nord, M. Houdoy, membre de la Commission du Musée lillois.
Louis Decamps.
Cul-de-lampe, composé par Bachelier et gravé par P. P. Cholîard.
III
LOUIS-LÉOPOLD BOILLY
armi les tableaux intéressants que possède le Musée de Lille, il en est un certain
nombre qui sont l'œuvre d'un peintre né dans le département du Nord, mais dont
toute la vie artistique s'écoula à Paris, où il jouissait d'une célébrité méritée. Nous
voulons parler de Louis-Léopold Boilly.
Il naquit à La Bassée, près Lille, en 1761. Son père, Arnould Boilly, était sculpteur en bois;
c'était le descendant de ces tailleurs d'images qui sculptaient dans le chêne des saints et des
Christs pour les autels et les calvaires, ou des boiseries ornementées pour les églises et les
châteaux. Boilly le père avait un mérite réel, et, il y a quelques années, on pouvait admirer
encore dans l'église de La Bassée une chaire en chêne sculpté qui donnait la meilleure idée de
son talent professionnel. Un incendie a consumé récemment l'église et la chaire qu'elle renfermait,
ainsi qu'un grand tableau : Saint Roch guérissant un pestiféré, qui était, pensons-nous, la seule
œuvre religieuse et de grande dimension que Louis-Léopold Boilly ait jamais exécutée.
La vocation de Boilly se révéla dans l'atelier paternel. Il reste à La Bassée des œuvres de
son enfance, peintes vers l'âge de douze ans, et avant qu'il eût quitté sa ville natale. Elles n'ont,
avons-nous besoin de le dire, qu'un mérite de curiosité.