L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 4))

BENVENUTO CELLINI

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On accuse quelquefois les artistes d'être un peu
vains de leur personne. S'ils ressemblaient tous à Cel-
lini, le reproche ne serait pas sans fondement. Il ne
faut pas néanmoins s'en plaindre outre mesure, car nous
devons à ses fanfaronnades une foule de renseignements
intimes qui donnent à ses mémoires une couleur fort
amusante et nous fournissent de curieux documents sur
les mœurs de son temps. Bien entendu, le brillant
orfèvre florentin nous met au courant de tous les détails
de sa naissance, qui eut lieu l'an 15:00, pendant la nuit
qui suivit la Toussaint, à quatre heures et demie du
matin. Comme il était venu au monde après de longues
années d'un mariage qu'on avait cru stérile, on le
nomma Benvenuto, le bienvenu.

Cellini ne pouvait manquer de nous raconter sa
généalogie; il rattache complaisamment ses aïeux à un
général romain dont Florence aurait emprunté le nom.
« Jules César, dit-il, avait un brave capitaine, nommé
Fiorinus, lequel était de Cellino, château situé à deux
mille de Monte-Fiascone. Ce Fiorinus, voulant que ses
troupes profitassent du voisinage de l'Arno, établit son
camp au-dessous de Fiesole, sur l'emplacement qu'oc-
cupe aujourd'hui Florence. Les soldats, et en un mot
tous les gens qui avaient affaire à lui, disaient: «Allons
à Fiorenze », soit à cause du nom de Fiorinus que por-
tait notre capitaine, soit parce que l'endroit où il avait

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