CHRONIQUE
ÉTRANGÈRE.
manufacture, Pitsburg adjustement, Howe machine, Union
me'talliques cartouches, etc.
Grâce à cette combinaison, l'action du Congrès devient inu-
tile. La coope'ration de la république américaine à l'Exposition
sera entièrement due à l'initiative privée. Il est à espérer qu'elle
n'en sera que plus brillante.
La direction des bâtiments civils et palais nationaux vient
d'être reconstituée sur ses anciennes bases, à la suite d'un rap-
port du ministre des travaux publics inséré au Journal officiel
du 14 octobre. Nos lecteurs se rappellent peut-être avec quelle
défiance nous avions accueilli, l'année dernière, le décret qui, aux
deux directions générales, substituait quatre directions et créait à
l'ancienne direction des bâtiments civils une division du conten-
tieux et des expropriations à la tète de laquelle un conseiller
d'État, M. Tétreau, avait été placé. C'est la mort du regretté
M. de Franqueville qui avait amené ce bouleversement.
L'innovation, entre autres dangereuses conséquences, devait
produire de nombreux conflits entre la direction du contentieux
et des bâtiments civils et les autres directions. En outre, le ser-
vice des expropriations qui est, de sa nature, incompatible avec
toute idée de centralisation, qui ne peut s'exercer que sur les
terrains où les travaux s'exécutent, a offert à la critique une part
inattendue.
Éclairé par les rapports de la direction elle-même et par
l'avis de tous les gens compétents, le ministre vient de supprimer
les services du contentieux et de l'expropriation. Le service des
bâtiments civils et palais nationaux formera une direction dont
est chargé M. Langlois de Neuville, chef de la division des
études et travaux de chemins de fer. Sur sa demande, M. Tétreau
a été relevé de sa mission.
Musée de Cluny. — On poursuit activement les travaux
dont nous avons parlé. La nouvelle salle qui prend jour sur la
rue du Sommerard est à peu près terminée ; on en achève en ce
moment le dallage. En outre, on a disposé une galerie circulaire
qui mettra en communication continue, sur le même plan, par
des baies ménagées dans des murs de séparation, la salle des
armures, celle des faïences italiennes et la grande salle des tapis-
series.
Ces diverses annexes permettront de classer une quantité
d'objets provenant de dons ou de legs et que le défaut d'espace
oblige de laisser en magasin. Cependant, il s'en faut de beau-
coup qu'elles suffisent. La faute qu'on a commise, lors de la
création du musée, en abandonnant au théâtre Cluny l'empla
cernent du couvent des Célestins, éclate aujourd'hui trop visi-
blement ; il est presque impossible de donner au musée l'exten-
sion que réclame l'accroissement de ses collections.
Il paraît néanmoins que la commission des monuments
historiques, sous la haute tutelle de laquelle est placé l'hôtel
Cluny, s'occupe actuellement de cette importante question de
l'agrandissement du monument.
En attendant, nous pourrons bientôt voir dans la nouvelle
salle en construction la rarissime collection de faïences persanes
rapportée tout récemment de l'île de Rhodes. Il y a plus de
cinq cents pièces de toutes dimensions et de toutes formes, plats,
coupes, bassins, buires, bouteilles, vases à anses, dans un par-
fait état de conservation. Ces faïences se divisent en plusieurs
séries présentant chacune un motif spécial de décoration em-
prunté soit au règne animal, soit au règne végétal, à la marine,
à la chasse, à la pèche, etc., et fournissant les plus curieuses
indications sur les mœurs de la Perse. La céramique persane est
assez mal connue jusqu'à présent. M. Champfleury admirait, il
y a quelque temps, à l'Exposition rétrospective de Lyon, la
belle collection de M. Chabrières-Arlès; celle de Cluny fournira
des sujets d'étude bien autrement complets.
Exposition de Neuillv. — Oui, le canton de Neuilly a
voulu avoir aussi son exposition des beaux-arts. Les artistes qui
habitent cet autre Barbizon se sont groupés ; un cercle d'ou-
vriers a prêté fraternellement le local, — un peu étroit, mais
bien éclairé, — et voilà comment on peut voir depuis une
semaine au Cercle de l'Union, avenue du Roule, une collection
qui n'est pas sans intérêt.
Le catalogue ne comprend pas moins de 168 œuvres de
peinture, de gravure, de sculpture ; il y a des aquarelles, des
porcelaines peintes, des eaux-fortes et même des photographies.
Une tète, un portrait de M. Jacquet ou de M. Pescador Saldana y
coudoient une étude de M1'0 Cécile Ferrère ou quelque paysage
de M. Luigi Loir; une nature morte de M. Rousseau fait voi-
sinage avec des Chiens de M. Cathelinaux, ou encore avec les
charmantes petites scènes d'intérieur de M. Gonzalez.
Il y a aussi à l'Exposition de Neuilly une enseigne peinte
par Gustave Courbet, une enseigne de cordonnier, avec ses
quatre échantillons de chaussures variées ; la botte orientale,
chamarrée d'arabesques, s'étale fièrement à côté du robuste sou-
lier d'Auvergnat et delà mignonne pantoufle, souple et cambrée,
avec sa ruche bleue.
CHRONIQUE ÉTRANGÈRE
Allemagne. — Des fouilles récentes exécutées à Trêves, sur
l'emplacement où l'on suppose que se trouvait jadis le palais des
empereurs romains, ont amené .quelques découvertes intéres-
santes : un grand nombre de plaques de marbre ; un torse de
marbre qui appartenait à une statue drapée de grandeur natu-
relle ; la moitié de la tète d'une statue de femme et un fragment
de draperie appartenant probablement à la même statue. D'autres
fouilles faites près des murs de la ville ont été également heu-
reuses. On a trouvé en fait de sculptures une tête de satyre, une
tête très-expressive de Morpliée ailé, les yeux fermés, une tête
de femme et une tète de jeune homme. On espère trouver
encore d'autres antiques.
— Un concours auquel sont conviés les sculpteurs de toutes
les nations, est ouvert pour l'érection à Munich — Maximilian's
Platz — d'une statue en l'honneur de Liebig. Les modèles doi-
vent avoir 40 centimètres de haut et être remis du iCl' au
15 juin 1878 au conservateur de l'Académie des beaux-arts,
38, Unter den Linden, à Berlin. Les frais de transport sont
supportés par le comité organisateur, qui a décidé que deux
prix, le premier de 2,000 marks (2,500 francs), le second de
1,500 marks (1,875 francs), seraient décernés aux deux meilleurs
modèles.
— Une exposition des arts graphiques est ouverte à Nurem-
berg. Elle est divisée en six groupes : typographie, xylographie
ou gravure sur bois, gravure sur cuivre et acier, lithogra-
phie, photographie, et enfin procédés de reproduction. L'expo-
sition est à la fois rétrospective et contemporaine. Le catalogue
mentionne 276 exposants ; le nombre des objets exposés est
de 2,102. Le succès qui n'est pas contestable est dû en grande
partie à M. le docteur Stegman, directeur du Musée germanique
de Nuremberg.
Angleterre. — Le Shakespeare-mémorial de Stratford-on-
Avon paraît en bonne voie de réalisation. Déjà nous avons fait
connaître à nos lecteurs ce projet colossal qui a pour but d'hono-
ÉTRANGÈRE.
manufacture, Pitsburg adjustement, Howe machine, Union
me'talliques cartouches, etc.
Grâce à cette combinaison, l'action du Congrès devient inu-
tile. La coope'ration de la république américaine à l'Exposition
sera entièrement due à l'initiative privée. Il est à espérer qu'elle
n'en sera que plus brillante.
La direction des bâtiments civils et palais nationaux vient
d'être reconstituée sur ses anciennes bases, à la suite d'un rap-
port du ministre des travaux publics inséré au Journal officiel
du 14 octobre. Nos lecteurs se rappellent peut-être avec quelle
défiance nous avions accueilli, l'année dernière, le décret qui, aux
deux directions générales, substituait quatre directions et créait à
l'ancienne direction des bâtiments civils une division du conten-
tieux et des expropriations à la tète de laquelle un conseiller
d'État, M. Tétreau, avait été placé. C'est la mort du regretté
M. de Franqueville qui avait amené ce bouleversement.
L'innovation, entre autres dangereuses conséquences, devait
produire de nombreux conflits entre la direction du contentieux
et des bâtiments civils et les autres directions. En outre, le ser-
vice des expropriations qui est, de sa nature, incompatible avec
toute idée de centralisation, qui ne peut s'exercer que sur les
terrains où les travaux s'exécutent, a offert à la critique une part
inattendue.
Éclairé par les rapports de la direction elle-même et par
l'avis de tous les gens compétents, le ministre vient de supprimer
les services du contentieux et de l'expropriation. Le service des
bâtiments civils et palais nationaux formera une direction dont
est chargé M. Langlois de Neuville, chef de la division des
études et travaux de chemins de fer. Sur sa demande, M. Tétreau
a été relevé de sa mission.
Musée de Cluny. — On poursuit activement les travaux
dont nous avons parlé. La nouvelle salle qui prend jour sur la
rue du Sommerard est à peu près terminée ; on en achève en ce
moment le dallage. En outre, on a disposé une galerie circulaire
qui mettra en communication continue, sur le même plan, par
des baies ménagées dans des murs de séparation, la salle des
armures, celle des faïences italiennes et la grande salle des tapis-
series.
Ces diverses annexes permettront de classer une quantité
d'objets provenant de dons ou de legs et que le défaut d'espace
oblige de laisser en magasin. Cependant, il s'en faut de beau-
coup qu'elles suffisent. La faute qu'on a commise, lors de la
création du musée, en abandonnant au théâtre Cluny l'empla
cernent du couvent des Célestins, éclate aujourd'hui trop visi-
blement ; il est presque impossible de donner au musée l'exten-
sion que réclame l'accroissement de ses collections.
Il paraît néanmoins que la commission des monuments
historiques, sous la haute tutelle de laquelle est placé l'hôtel
Cluny, s'occupe actuellement de cette importante question de
l'agrandissement du monument.
En attendant, nous pourrons bientôt voir dans la nouvelle
salle en construction la rarissime collection de faïences persanes
rapportée tout récemment de l'île de Rhodes. Il y a plus de
cinq cents pièces de toutes dimensions et de toutes formes, plats,
coupes, bassins, buires, bouteilles, vases à anses, dans un par-
fait état de conservation. Ces faïences se divisent en plusieurs
séries présentant chacune un motif spécial de décoration em-
prunté soit au règne animal, soit au règne végétal, à la marine,
à la chasse, à la pèche, etc., et fournissant les plus curieuses
indications sur les mœurs de la Perse. La céramique persane est
assez mal connue jusqu'à présent. M. Champfleury admirait, il
y a quelque temps, à l'Exposition rétrospective de Lyon, la
belle collection de M. Chabrières-Arlès; celle de Cluny fournira
des sujets d'étude bien autrement complets.
Exposition de Neuillv. — Oui, le canton de Neuilly a
voulu avoir aussi son exposition des beaux-arts. Les artistes qui
habitent cet autre Barbizon se sont groupés ; un cercle d'ou-
vriers a prêté fraternellement le local, — un peu étroit, mais
bien éclairé, — et voilà comment on peut voir depuis une
semaine au Cercle de l'Union, avenue du Roule, une collection
qui n'est pas sans intérêt.
Le catalogue ne comprend pas moins de 168 œuvres de
peinture, de gravure, de sculpture ; il y a des aquarelles, des
porcelaines peintes, des eaux-fortes et même des photographies.
Une tète, un portrait de M. Jacquet ou de M. Pescador Saldana y
coudoient une étude de M1'0 Cécile Ferrère ou quelque paysage
de M. Luigi Loir; une nature morte de M. Rousseau fait voi-
sinage avec des Chiens de M. Cathelinaux, ou encore avec les
charmantes petites scènes d'intérieur de M. Gonzalez.
Il y a aussi à l'Exposition de Neuilly une enseigne peinte
par Gustave Courbet, une enseigne de cordonnier, avec ses
quatre échantillons de chaussures variées ; la botte orientale,
chamarrée d'arabesques, s'étale fièrement à côté du robuste sou-
lier d'Auvergnat et delà mignonne pantoufle, souple et cambrée,
avec sa ruche bleue.
CHRONIQUE ÉTRANGÈRE
Allemagne. — Des fouilles récentes exécutées à Trêves, sur
l'emplacement où l'on suppose que se trouvait jadis le palais des
empereurs romains, ont amené .quelques découvertes intéres-
santes : un grand nombre de plaques de marbre ; un torse de
marbre qui appartenait à une statue drapée de grandeur natu-
relle ; la moitié de la tète d'une statue de femme et un fragment
de draperie appartenant probablement à la même statue. D'autres
fouilles faites près des murs de la ville ont été également heu-
reuses. On a trouvé en fait de sculptures une tête de satyre, une
tête très-expressive de Morpliée ailé, les yeux fermés, une tête
de femme et une tète de jeune homme. On espère trouver
encore d'autres antiques.
— Un concours auquel sont conviés les sculpteurs de toutes
les nations, est ouvert pour l'érection à Munich — Maximilian's
Platz — d'une statue en l'honneur de Liebig. Les modèles doi-
vent avoir 40 centimètres de haut et être remis du iCl' au
15 juin 1878 au conservateur de l'Académie des beaux-arts,
38, Unter den Linden, à Berlin. Les frais de transport sont
supportés par le comité organisateur, qui a décidé que deux
prix, le premier de 2,000 marks (2,500 francs), le second de
1,500 marks (1,875 francs), seraient décernés aux deux meilleurs
modèles.
— Une exposition des arts graphiques est ouverte à Nurem-
berg. Elle est divisée en six groupes : typographie, xylographie
ou gravure sur bois, gravure sur cuivre et acier, lithogra-
phie, photographie, et enfin procédés de reproduction. L'expo-
sition est à la fois rétrospective et contemporaine. Le catalogue
mentionne 276 exposants ; le nombre des objets exposés est
de 2,102. Le succès qui n'est pas contestable est dû en grande
partie à M. le docteur Stegman, directeur du Musée germanique
de Nuremberg.
Angleterre. — Le Shakespeare-mémorial de Stratford-on-
Avon paraît en bonne voie de réalisation. Déjà nous avons fait
connaître à nos lecteurs ce projet colossal qui a pour but d'hono-