L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 4))

Composition de J. B. Toro, gravée par C. Cochin.

I

était en 1874. Un de nos vieux camarades profondément sympathique
à tous ceux qui ont eu comme moi mainte occasion d'apprécier cette nature
loyale, ouverte, pleine de bienveillance, cet esprit distingué, savamment orné,
mais exempt de tout pédantisme, René Ménard, ce bénédictin et cet artiste,
partait pour l'Italie et allait assister à l'ouverture de YEsposi{iom Storica
d'Arte Industrielle à Milan. Je savais qu'un de mes meilleurs amis, un de
ces braves cœurs pour lesquels on se passionne et pour lesquels on voudrait
pouvoir se dévouer, Raymond Reynders qui possède son Italie comme personne, dêVak égale-
ment se trouver là. Il me fut impossible de résister, bien que j'eusse à peine huit jours de
libres. Je bouclai ma valise et courus rejoindre René à la gare, le soir de son départ.

Cette course au clocher, car ce ne fut forcément pas autre chose, est demeurée pour moi une
fête enchantée de l'esprit et du cœur. Notez encore que je suis fanatique de Milan et vous com-
prendrez que ce voyage, si rapide qu'il fût, ait été sans fatigue. Brera et l'Ambrosienne n'étaient-