CHRONIQUE
FRANÇAISE
Règlement du Salon de 1878. — Voici les principaux arti-
cles du règlement publié par le Journal officiel:
Les ouvrages de peinture, architecture, gravure, devront être
de'posés du 24 mars au 5 avril inclusivement; les ouvrages de
sculpture, dans leur forme définitive, seront reçus jusqu'au
20 avril.
Le jury d'admission sera composé pour les trois quarts de
membres nommés à l'élection ; pour le dernier quart, de membres
nommés directement par l'administration. Le jury sera divisé en
quatre sections : 15 membres pour la peinture, 9 pour, la
sculpture, 6 pour l'architecture et 9 pour la gravure. Le vote
pour l'élection des membres du jury aura lieu le 17 mars, de
dix heures du matin à cinq heures du soir.
Les médailles seront de trois classes, plus deux médailles
d'honneur de 4,000 francs chacune et une allocation de
4,000 francs par an pour un artiste âgé de moins de trente-
deux ans qui, pour les qualités de son oeuvre exposée, paraîtra le
plus propre à profiter d'un séjour de trois ans à l'étranger, dont
deux ans au moins devront être passés en Italie.
L'ouverture du Salon, cette année, est retardée de quinze
jours; elle est fixée au 15 mai au lieu du iCJ'. L'administration a
pensé que ce retard profiterait aux artistes, qui n'auraient pas ainsi
l'ennui de se voir délaisser pour l'Exposition universelle inau-
gurée le Ier mai, et dont les œuvres, grâce à la prolongation
exceptionnelle du Salon jusqu'au 5 juillet, pourront être vues
par un plus grand nombre d'étrangers.
La « Gazette des beaux-arts », M. Thibaudeau et
M. Alphonse Legros. — Le 24 novembre on lisait dans la
Chronique des Arts et de la Curiosité, Supplément à la Galette
des Beaux-Arts, ces lignes qui font de plus en plus honneur
à l'éminente direction de M. Louis Gonse : « M. Thibaudeau,
que nous regardons ici presque comme un compatriote, vient
de terminer un portrait de M. Gambetta, à l'eau-forte, d'après
l'original de M. Legros. Malgré l'excellence du travail et la
vigueur que M. Legros a su donner aux traits de son modèle,
on regrette un manque de finesse dans le travail de M. Thibau-
deau. »
L'honorable correspondant anglais de la Chronique n'est
point responsable de pareil galimatias ; mais c'est ainsi que l'on
traduit l'anglais à la Galette, — nos lecteurs en connaissent déjà
de doctes spécimens, —■ et que l'on donne l'œuvre de M. Legros
à son éditeur M. Thibaudeau!
Le « Bulletin officiel des beaux-arts ».— Le directeur des
beaux-arts vient de créer une publication d'un haut intérêt et qui
était depuis longtemps réclamée. Le Bulletin des beaux-arts
paraîtra une fois par mois, par livraisons de 32 pages in-octavo,
de façon à former à la fin de l'année un joli volume dans lequel
on trouvera tous les documents de l'administration, rapports des
directeurs d'école, règlements des salons, circulaires du ministre
ou du directeur, etc. Une table détaillée sera faite à la fin de
chaque volume pour faciliter les recherches.
Le premier numéro du Bulletin, qui, comprend deux livrai-
sons, —■ octobre et novembre, — contient, entre autres docu-
ments, un Rapport sur le premier volume de l'Inventaire des
richesses d'art de la France et le Rapport de M. Louvrier de
Lajolais, qui demandait le changement du titre de l'Ecole natio-
nale de dessin et de mathématiques, en celui d'École nationale
des arts décoratifs.
École des beaux-arts. — Le plus important concours qui
ait eu lieu, dans ces derniers temps, à l'École des beaux-arts, a
été celui du prix Chaudesaigues, institué en faveur des élèves
architectes et accordant au lauréat une somme de 2,000 francs
pour voyager en Italie.
Le sujet était un Monument triomphal en l'honneur de trois
grandes découvertes : la Vapeur, l'Electricité, la Photographie.
Ces trois découvertes devaient être symbolisées soit par les
statues de leurs auteurs, soit par leurs attributs respectits, soit
par la combinaison de ces divers éléments. Il fallait placer ces
statues sur un monument à trois faces ou à trois divisions
pouvant être accolées ou juxtaposées ou bien séparées les unes des
autres, mais en étant reliées néanmoins par un soubassement ou
un couronnement général.
Sur les vingt-cinq esquisses présentées par les concurrents,
dix ont été choisies et exposées à l'École des beaux-arts. La plu-
part attestaient de l'étude et une certaine imagination.
L'Académie a décerné le prix à l'unanimité à M. Jouve (n° 5),
dont le projet est vraiment beau, d'une grande noblesse, d'une
harmonie gracieuse et riche à la fois. La haute et svelte colonne
du monument rappelle la colonne de Juillet, mais la composition
du socle est originale. M,. Jouve (Bruno) est élève de M. André.
Il est né en 18; 1, à Saint-Étienne.
Au Louvre, on organise une nouvelle salle de sculpture qui
portera le nom de salle Rude et où figureront les œuvres con-
temporaines.
On a déjà placé plusieurs marbres de Rude, Jeanne d'Arc,
le Pêcheur napolitain, une Tête de Christ et l'admirable bronze
représentant Mercure.
Quelques œuvres d'autres artistes orneront aussi cette salle.
Pradier y sera représenté par : Un Fils de Niobé, une Psyché,
une Sapho et par la Toilette d'Atalante ; David d'Angers, par son
Philopœmen; Duret, par ses deux bronzes le Danseur napolitain
et l'Improvisateur ; Simard, par une Vénus, et Perraud, par
l'Enfance de Bacchus et le Désespoir.
Deux autres statues qui sont encore en ce moment dans le
jardin des Tuileries "vont compléter cette belle salle : Thésée et
le Minotaure, par Ramey, et Spartacus, par Foyatier.
La médaille du Palais de Justice. — La Ville de Paris
possède une collection de médailles, qui rappellent les événe-
ments importants qui se sont accomplis dans ses murs, ou bien
la construction des nouveaux édifices d'utilité publique. Cette
collection a maintenant une pièce de plus : la médaille commé-
morative de la reconstruction du Palais de Justice. Cette médaille
de grand module est admirablement faite. D'un côte elle repré-
sente le monument vu de la place Dauphine, de l'autre un génie
à demi couché et montrant du doigt les armes de la Ville avec la
devise : Fluctuât nec mergitur.
Exposition de Lyon. — La Société des Amis des Arts de
Lyon ouvrira son exposition annuelle dans la première quin-
zaine de janvier 1878.
Elle se charge des frais de transport (aller et retour) pour les
ouvrages qui lui sont adressés conformément aux conditions
exprimées ci-dessous.
Comme les années précédentes, la grande médaille de la
Société sera décernée, en témoignage de sa gratitude et de l'ap-
préciation publique, aux auteurs des œuvres les plus impor-
tantes et les plus remarquées, dont la commission n'aurait pu
faire l'acquisition.
La durée de l'exposition sera d'environ deux mois, et sa
clôture aura lieu dans la première quinzaine de mars.
Vu le nombre toujours croissant des ouvrages envoyés, la
commission se réserve le droit de ne pas admettre plus de trois
tableaux de chaque artiste.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉHON.
FRANÇAISE
Règlement du Salon de 1878. — Voici les principaux arti-
cles du règlement publié par le Journal officiel:
Les ouvrages de peinture, architecture, gravure, devront être
de'posés du 24 mars au 5 avril inclusivement; les ouvrages de
sculpture, dans leur forme définitive, seront reçus jusqu'au
20 avril.
Le jury d'admission sera composé pour les trois quarts de
membres nommés à l'élection ; pour le dernier quart, de membres
nommés directement par l'administration. Le jury sera divisé en
quatre sections : 15 membres pour la peinture, 9 pour, la
sculpture, 6 pour l'architecture et 9 pour la gravure. Le vote
pour l'élection des membres du jury aura lieu le 17 mars, de
dix heures du matin à cinq heures du soir.
Les médailles seront de trois classes, plus deux médailles
d'honneur de 4,000 francs chacune et une allocation de
4,000 francs par an pour un artiste âgé de moins de trente-
deux ans qui, pour les qualités de son oeuvre exposée, paraîtra le
plus propre à profiter d'un séjour de trois ans à l'étranger, dont
deux ans au moins devront être passés en Italie.
L'ouverture du Salon, cette année, est retardée de quinze
jours; elle est fixée au 15 mai au lieu du iCJ'. L'administration a
pensé que ce retard profiterait aux artistes, qui n'auraient pas ainsi
l'ennui de se voir délaisser pour l'Exposition universelle inau-
gurée le Ier mai, et dont les œuvres, grâce à la prolongation
exceptionnelle du Salon jusqu'au 5 juillet, pourront être vues
par un plus grand nombre d'étrangers.
La « Gazette des beaux-arts », M. Thibaudeau et
M. Alphonse Legros. — Le 24 novembre on lisait dans la
Chronique des Arts et de la Curiosité, Supplément à la Galette
des Beaux-Arts, ces lignes qui font de plus en plus honneur
à l'éminente direction de M. Louis Gonse : « M. Thibaudeau,
que nous regardons ici presque comme un compatriote, vient
de terminer un portrait de M. Gambetta, à l'eau-forte, d'après
l'original de M. Legros. Malgré l'excellence du travail et la
vigueur que M. Legros a su donner aux traits de son modèle,
on regrette un manque de finesse dans le travail de M. Thibau-
deau. »
L'honorable correspondant anglais de la Chronique n'est
point responsable de pareil galimatias ; mais c'est ainsi que l'on
traduit l'anglais à la Galette, — nos lecteurs en connaissent déjà
de doctes spécimens, —■ et que l'on donne l'œuvre de M. Legros
à son éditeur M. Thibaudeau!
Le « Bulletin officiel des beaux-arts ».— Le directeur des
beaux-arts vient de créer une publication d'un haut intérêt et qui
était depuis longtemps réclamée. Le Bulletin des beaux-arts
paraîtra une fois par mois, par livraisons de 32 pages in-octavo,
de façon à former à la fin de l'année un joli volume dans lequel
on trouvera tous les documents de l'administration, rapports des
directeurs d'école, règlements des salons, circulaires du ministre
ou du directeur, etc. Une table détaillée sera faite à la fin de
chaque volume pour faciliter les recherches.
Le premier numéro du Bulletin, qui, comprend deux livrai-
sons, —■ octobre et novembre, — contient, entre autres docu-
ments, un Rapport sur le premier volume de l'Inventaire des
richesses d'art de la France et le Rapport de M. Louvrier de
Lajolais, qui demandait le changement du titre de l'Ecole natio-
nale de dessin et de mathématiques, en celui d'École nationale
des arts décoratifs.
École des beaux-arts. — Le plus important concours qui
ait eu lieu, dans ces derniers temps, à l'École des beaux-arts, a
été celui du prix Chaudesaigues, institué en faveur des élèves
architectes et accordant au lauréat une somme de 2,000 francs
pour voyager en Italie.
Le sujet était un Monument triomphal en l'honneur de trois
grandes découvertes : la Vapeur, l'Electricité, la Photographie.
Ces trois découvertes devaient être symbolisées soit par les
statues de leurs auteurs, soit par leurs attributs respectits, soit
par la combinaison de ces divers éléments. Il fallait placer ces
statues sur un monument à trois faces ou à trois divisions
pouvant être accolées ou juxtaposées ou bien séparées les unes des
autres, mais en étant reliées néanmoins par un soubassement ou
un couronnement général.
Sur les vingt-cinq esquisses présentées par les concurrents,
dix ont été choisies et exposées à l'École des beaux-arts. La plu-
part attestaient de l'étude et une certaine imagination.
L'Académie a décerné le prix à l'unanimité à M. Jouve (n° 5),
dont le projet est vraiment beau, d'une grande noblesse, d'une
harmonie gracieuse et riche à la fois. La haute et svelte colonne
du monument rappelle la colonne de Juillet, mais la composition
du socle est originale. M,. Jouve (Bruno) est élève de M. André.
Il est né en 18; 1, à Saint-Étienne.
Au Louvre, on organise une nouvelle salle de sculpture qui
portera le nom de salle Rude et où figureront les œuvres con-
temporaines.
On a déjà placé plusieurs marbres de Rude, Jeanne d'Arc,
le Pêcheur napolitain, une Tête de Christ et l'admirable bronze
représentant Mercure.
Quelques œuvres d'autres artistes orneront aussi cette salle.
Pradier y sera représenté par : Un Fils de Niobé, une Psyché,
une Sapho et par la Toilette d'Atalante ; David d'Angers, par son
Philopœmen; Duret, par ses deux bronzes le Danseur napolitain
et l'Improvisateur ; Simard, par une Vénus, et Perraud, par
l'Enfance de Bacchus et le Désespoir.
Deux autres statues qui sont encore en ce moment dans le
jardin des Tuileries "vont compléter cette belle salle : Thésée et
le Minotaure, par Ramey, et Spartacus, par Foyatier.
La médaille du Palais de Justice. — La Ville de Paris
possède une collection de médailles, qui rappellent les événe-
ments importants qui se sont accomplis dans ses murs, ou bien
la construction des nouveaux édifices d'utilité publique. Cette
collection a maintenant une pièce de plus : la médaille commé-
morative de la reconstruction du Palais de Justice. Cette médaille
de grand module est admirablement faite. D'un côte elle repré-
sente le monument vu de la place Dauphine, de l'autre un génie
à demi couché et montrant du doigt les armes de la Ville avec la
devise : Fluctuât nec mergitur.
Exposition de Lyon. — La Société des Amis des Arts de
Lyon ouvrira son exposition annuelle dans la première quin-
zaine de janvier 1878.
Elle se charge des frais de transport (aller et retour) pour les
ouvrages qui lui sont adressés conformément aux conditions
exprimées ci-dessous.
Comme les années précédentes, la grande médaille de la
Société sera décernée, en témoignage de sa gratitude et de l'ap-
préciation publique, aux auteurs des œuvres les plus impor-
tantes et les plus remarquées, dont la commission n'aurait pu
faire l'acquisition.
La durée de l'exposition sera d'environ deux mois, et sa
clôture aura lieu dans la première quinzaine de mars.
Vu le nombre toujours croissant des ouvrages envoyés, la
commission se réserve le droit de ne pas admettre plus de trois
tableaux de chaque artiste.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉHON.